Genève – L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, lance un cadre renforcé pour remédier au déplacement interne, un défi d’une ampleur sans précédent. Plus de 40 millions de personnes sont actuellement déplacées par le conflit à l’intérieur de leur propre pays, soit 62 pourcent du nombre total de personnes déplacées à travers le monde. Les catastrophes, elles, déplacent en moyenne 26 millions de personnes chaque année.

Etant donné la fréquence, l’intensité et la durée accrues des conflits contemporains, l’absence de solutions politiques pour remédier aux moteurs du déplacement, les risques croissants associés à la dégradation de l’environnement, aux changements climatiques et à d’autres catastrophes à évolution rapide ou lente, remédier au déplacement interne est une priorité mondiale.

« Il existe peu de tragédies plus grandes que celle de devoir fuir pour échapper à la mort. Les difficultés ne font qu’augmenter lorsqu’aucune solution n’est en vue », a déclaré William Lacy Swing, Directeur général de l’OIM, depuis le siège de l’Organisation. « Remédier au déplacement interne est un impératif humanitaire mondial. Les déplacés internes font partie des populations les plus vulnérables du monde. Ils sont confrontés à la pauvreté, à la perte d’accès à l’éducation, au chômage, à la marginalisation et à l’insécurité, pour ne mentionner que ceux-ci. Dans le même temps, j’ai été témoin du courage, de la ténacité et de la résilience de ces personnes – et de la générosité des communautés d’accueil – dans les conditions les plus hostiles imaginables.

Le cadre renforcé répond aux changements et à l’expansion des politiques et opérations de l’OIM au fil des années. En 2016, les opérations de l’OIM ont aidés plus de 19 millions de déplacés internes et plus de 6 millions de membres des communautés d’accueil à travers 31 pays. Cela fait de l’OIM l’un des acteurs les plus engagés dans les questions de déplacement interne à travers le monde. Le cadre définit le rôle stratégique de l’OIM dans le paysage mondial de l’humanitaire et du développement.

« Cette catégorie de ‘personnes déplacées’ n’est pas qu’une statistique. Elle est une source inexploitée de potentiel et de service, ce que le cadre reconnaît pleinement. Il est économiquement pertinent et socialement avantageux de permettre aux personnes de développer leurs propres interventions et solutions au déplacement. Il est tout aussi essentiel de favoriser la croissance et les possibilités économiques au sein des communautés d’accueil », a déclaré l’Ambassadeur Swing.

« Nous ne pourrons toutefois pas résoudre la crise mondiale du déplacement interne si des solutions durables ne sont pas trouvées et les Etats et les communautés partagent la responsabilité de faire face au déplacement, de prévenir et de réduire les risques de crises et de résoudre les conflits aussi rapidement que possible », a-t-il conclu.

Les principes de la participation, de l’engagement, de l’approche et les objectifs opérationnels contenus dans le Cadre établissent les bases et l’orientation de tous les aspects du travail de l’OIM en matière de déplacement interne. L’objectif du Cadre est de favoriser l’efficacité opérationnelle de l’Organisation dans l’identification et la mise en œuvre de solutions au déplacement interne et dans le cadre de ces partenariats coordonnés.

Le cadre centré sur les populations est orienté par le fait que les Etats ont une responsabilité primordiale envers les déplacés internes. Il est fondé sur des politiques, pratiques et principes fondamentaux relatifs au déplacement interne comme par exemple les Principes directeurs pour le déplacement interne. Le cadre vient aussi renforcer l’engagement qu’a pris l’OIM de protéger la dignité et le bien-être des personnes en situation de déplacement, un modèle opérationnel peu coûteux et transparent.

Le Cadre peut être téléchargé ici (en anglais) :

Pour plus d’informations, veuillez contacter Olivia Headon, siège de l’OIM à Genève, Tel : +41 79 403 5365, Emai l: oheadon@iom.int