Communiqué
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L'OIM renforce sa réponse à la violence faite aux femmes à Cox's Bazar dans le contexte de la COVID-19

Des sessions sur la façon d'utiliser la nouvelle brochure sont régulièrement organisées au niveau communautaire et dans les Espaces sécurisés pour les femmes et les filles. Photo : OIM/Mashrif Abdullah Al

Des sessions sur la façon d'utiliser la nouvelle brochure sont régulièrement organisées au niveau communautaire et dans les Espaces sécurisés pour les femmes et les filles. Photo : OIM/Mashrif Abdullah Al

Cox's Bazar - Avant la pandémie de COVID-19, le risque de violence à l’égard des femmes et des filles rohingyas et bangladaises était déjà alarmant à Cox's Bazar, au Bangladesh. Depuis l’arrivée de la COVID-19, les données suggèrent une augmentation des taux de violences domestiques et conjugales, tant chez les Rohingyas que dans les communautés d'accueil.

En raison des restrictions de mobilité et des risques en matière de protection, les femmes et les jeunes filles ont du mal à accéder aux services de lutte contre la violence sexiste et de santé sexuelle et reproductive, qui peuvent leur sauver la vie. En outre, l’absence de possibilités socioéconomiques met à rude épreuve les personnes déjà à risque, comme les familles dirigées par une femme seule.

Malgré ces défis, plusieurs outils innovants et partenariats stratégiques ont permis à l'OIM d'adapter ses programmes de lutte contre la violence faite aux femmes au contexte unique et en constante évolution de la pandémie.

En s'appuyant sur le Cadre institutionnel de l'OIM pour la lutte contre la violence faite aux femmes dans les situations de crise (GBViC) — mis en place à Cox's Bazar en 2019 - et sur le plan d'action qui l'accompagne, l'équipe de l'OIM chargée de la lutte contre la violence fondée sur le genre a pu assurer la continuité des services de gestion des cas individuels en face à face. L'OIM a également maintenu le fonctionnement de 10 espaces sécurisés pour les femmes et les filles dans neuf camps et dans l'abri d'urgence sécurisé pour les survivantes de violences sexistes, conformément aux directives sanitaires face à la COVID-19.

Dans le cadre des engagements énoncés dans le plan d'action du GBViC visant à doter le personnel de première ligne et les bénévoles des connaissances et des compétences appropriées pour soutenir les survivantes, l'OIM a organisé ce mois-ci une formation de quatre jours sur la gestion clinique du viol et des violences conjugales à l'intention de 50 prestataires de soins de santé.

Une autre formation sur les concepts de base de la violence à l’égard des femmes, l'orientation vers des services sûrs, la lutte contre la traite, les premiers secours psychologiques et la protection contre l'exploitation et les abus sexuels a été organisée de juin à octobre pour 345 membres du personnel clinique et non clinique.

Pendant la pandémie, le projet de participation des femmes - mis en œuvre à Cox's Bazar depuis 2018 - a continué à fournir un espace de consultation aux femmes et aux filles malgré les nombreux défis en matière de protection dans les camps. Grâce à ce projet, le Comité des femmes a été habilité et soutenu pour permettre aux femmes de participer aux structures décisionnelles, en s'assurant que leurs besoins et leurs capacités soient satisfaits. L'initiative est actuellement reproduite dans quatre camps, dans le but de mieux comprendre comment la participation des femmes dans les structures de gouvernance des camps peut contribuer à atténuer et à réduire les risques de violence faite aux femmes.

L'OIM a récemment lancé la brochure « Self-Care and Coping Skills in Stressful Situations », élaborée pour les communautés rohingyas et bangladaises, accompagnée d'enregistrements audio. La brochure aborde des sujets tels que les stratégies d'adaptation pour la réduction du stress, et contient des informations clés sur la protection et les services de lutte contre la violence sexiste, des exercices de soins personnels et des mesures de prévention de la COVID-19.

Des sessions régulières sur l'utilisation de la brochure sont organisées dans les espaces sécurisés pour les femmes et les filles et au niveau communautaire. Une participation importante permet aux participantes d'exprimer leurs préoccupations en matière de sécurité et soutient les acteurs humanitaires dans leurs efforts d'atténuation des risques. Grâce à une approche participative, les femmes peuvent définir leurs propres risques, capacités et stratégies de sensibilisation de la communauté.

Rehena est l'une des douze dirigeantes communautaires qui ont récemment participé à une formation de formateurs sur le sujet, et qui sensibilise désormais d'autres femmes à des mécanismes d'adaptation sains. « Je me sens chanceuse d'avoir été choisie pour cette formation et considère qu'il est de mon devoir de transmettre ces précieuses informations à d'autres femmes afin qu'elles puissent elles aussi être soulagées de leur stress quotidien », a déclaré Rehena.

« Bien que des efforts importants aient été faits pour éliminer la violence faite aux femmes et aux filles, la mise en œuvre d'activités de lutte contre les violences sexistes reste un défi important. Il est essentiel que les femmes et les filles participent activement au processus d'identification des risques et des solutions en matière de protection et de violence fondée sur le genre », a expliqué Chissey Mueller, coordonnatrice de la protection de l'OIM à Cox's Bazar.

« Pendant la pandémie, les droits et la dignité des survivantes continuent d’être au cœur de notre réponse ».

Dans le cadre des 16 jours d'activisme du système des Nations Unies contre la violence basée sur le genre, célébrés du 25 novembre au 10 décembre selon le thème « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! », l'OIM co-organise plusieurs événements interinstitutions axés sur la prévention et la réponse à la violence basée sur le genre dans les situations d'urgence.

Avec son partenaire d'exécution PULSE, l'OIM organise également plusieurs activités de terrain axées sur l'atténuation des risques, la prévention et la réponse à la violence faite aux femmes, ainsi que des événements célébrant les compétences et les réalisations des femmes, le tout en accord avec les mesures de prévention de la COVID-19.

Regardez ici la vidéo de la réponse de l'OIM aux violences faites aux femmes à Cox's Bazar, dans le cadre de la COVID-19.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Monica Chiriac, Tel : +880 1880 084 048, Email : mchiriac@iom.int, ou Tarek Mahmud, Tel : + 880 1752 380 240, Email : tmahmud@iom.int, OIM Bangladesh à Cox's Bazar.