Communiqué
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L'OIM publie les résultats de la plus grande étude sur les moteurs de la migration au Bangladesh

L'OIM a publié les résultats de la plus grande étude sur les moteurs de la migration au Bangladesh. Photo : OIM/Amanda Nero


Dhaka - En coordination avec le gouvernement du Bangladesh, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a publié, ce mois-ci (10 juillet), un rapport intitulé Bangladesh : Survey on Drivers of Migration and Migrants' Profiles, qui est le premier à couvrir l'ensemble du pays. Des entretiens ont été menés dans les 64 districts du pays, auprès de plus de 11 000 migrants potentiels qui s'apprêtaient à migrer à l'étranger.

En plus de dévoiler les nuances de ce qui pousse les gens à migrer, l’étude a également présenté les profils démographiques et socioéconomiques des migrants potentiels. Les études précédentes sur les moteurs de la migration au Bangladesh avaient été ciblées et plus limitées dans leur portée et leur échelle.

Le rapport a révélé que la majorité des migrants potentiels étaient de jeunes hommes, en âge de travailler et ayant atteint au moins un certain niveau d'enseignement formel. Quarante pour cent des migrants potentiels étaient au chômage avant de choisir de migrer, et 90 pour cent n'avaient pas de revenu personnel ou avaient des revenus insuffisants.

Le rapport fait observer que les migrants potentiels réguliers et irréguliers du Bangladesh sont très semblables. Une perception générale de la migration au Bangladesh est que les migrants irréguliers sont plus jeunes, moins instruits et moins susceptibles d'avoir un emploi. En réalité, le rapport a révélé que les migrants potentiels réguliers et irréguliers ont le même âge et le même niveau d'enseignement.

Les principaux moteurs de la migration identifiés dans le rapport sont que la plupart des migrants potentiels envisagent de migrer parce qu'ils veulent de meilleures possibilités d'emploi et de meilleurs moyens de subsistance. Une autre raison importante de la migration était d'améliorer le statut social des migrants potentiels.

Les mêmes facteurs ont attiré les migrants potentiels vers des pays spécifiques : l’offre d'emploi, l'accès aux réseaux sociaux ou la migration d'un membre de la famille. Le Moyen-Orient est la destination la plus populaire, l'Arabie saoudite étant le pays le plus populaire.

Le rapport a également démenti l'idée largement répandue selon laquelle les migrants quittent les pays du Sud pour se rendre dans les pays du Nord. Mais, comme l'indiquent les données, ce n'est pas le cas au Bangladesh. Au contraire, la migration est principalement Sud-Sud, la plupart des migrants se rendant dans des pays du Moyen-Orient ou ailleurs en Asie.

Seules 1,4 pour cent des personnes interrogées ont exprimé leur intérêt à migrer vers l'Europe et les Amériques. Il a été demandé aux migrants potentiels s'ils envisageraient de rester au Bangladesh si certains changements intervenaient et, selon l'étude, 91 pour cent des migrants potentiels interrogés envisageraient de rester au Bangladesh s'il y avait davantage de possibilités de travail.

Les migrants potentiels réguliers étaient plus susceptibles d'être au chômage que les migrants potentiels irréguliers (42 pour cent des migrants potentiels réguliers contre 37 pour cent des migrants irréguliers). Alors que la perception générale est que les migrants irréguliers font appel à des facilitateurs de la migration et à leurs services, les résultats de l'étude indiquent que 71 pour cent des migrants, qui ont fait part de leur intention de voyager au gouvernement, font également appel aux facilitateurs de la migration pour organiser leur voyage.

Ces migrants potentiels ont payé aux facilitateurs de la migration des montants similaires à ceux des migrants irréguliers. Tandis que les migrants potentiels réguliers qui n’ont payé que le gouvernement avaient de faibles coûts de migration, les coûts supplémentaires que certains migrants potentiels paient aux facilitateurs de la migration rendent globalement comparables les frais totaux payés par les migrants potentiels réguliers et irréguliers.

Le montant payé le plus élevé (à un facilitateur de la migration) était de 1,6 million de takas bangladais (18 857 dollars). Les migrants potentiels vers l'Europe, les Amériques et le Moyen-Orient ont payé plus pour migrer que ceux qui se rendent vers d'autres destinations. Le montant moyen que les migrants potentiels en situation irrégulière ont déclaré avoir payé était de 229 488 takas (2 705 dollars), et 10 pour cent des migrants en situation irrégulière ont payé moins de 50 000 takas (589 dollars).

Le rôle des réseaux de migrants était prédominant pendant les préparatifs de la migration des personnes interrogées. Plus de 65 pour cent des migrants potentiels ont déclaré avoir des amis ou de la famille élargie vivant dans leur pays de destination potentiel, dont beaucoup ont reçu une aide pour obtenir des documents, trouver un emploi, recevoir un soutien financier, un transport et un logement.

Giorgi Gigauri, chef de mission de l'OIM au Bangladesh, a exprimé l'espoir que « cette importante étude contribuera à la plateforme de preuves dont nous avons besoin pour l'élaboration de politiques efficaces au Bangladesh. »

 

Regardez la vidéo de Giorgi Gigauri, chef de mission de l'OIM au Bangladesh.

Le rapport présente les dynamiques antérieures à la COVID-19. Toutefois, l'analyse complète des moteurs de la migration et des profils des migrants potentiels fournira une base de référence, qui pourra également être utilisée pour comprendre la migration dans le sillage de la pandémie de COVID-19.

Le Bangladesh est le sixième plus grand pays d'origine des migrants internationaux dans le monde, avec 7,5 millions de migrants bangladais vivant à l'étranger en 2019, selon le Rapport sur l'état de la migration dans le monde 2020. En raison de l'importance des migrations internationales vers le pays, le gouvernement du Bangladesh a fait de la migration une stratégie de développement prioritaire dans son 7ème plan quinquennal (2016-2020), et l'élaboration de politiques et de programmes fondés sur des données probantes est essentielle pour parvenir à une meilleure gestion des migrations dans tous les contextes.

Cette étude fait partie d'une série de rapports financés par l'Union européenne dans le cadre du projet collaboratif intitulé Regional Evidence for Migration Analysis and Policy (REMAP) de la Matrice de suivi des déplacements (DTM), dont l'objectif est de renforcer la formulation et la mise en œuvre éclairées de la politique et de la programmation humanitaires et de développement en matière de migration au Bangladesh, ainsi qu'en Afghanistan, en (République islamique d’) Iran, en Iraq et au Pakistan.

L'étude sur les moteurs de la migration et les profils des migrants peut être téléchargée ici.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Samantha Donkin, OIM Dhaka, Tél : +8801847333993, Email : samdonkin@iom.int ou l'équipe de soutien DTM REMAP au Bureau régional pour l'Asie et le Pacifique, Email : dtmremapsupport@iom.int