Communiqué
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L’OIM organise un atelier visant à établir un réseau de la Matrice de suivi des déplacements en Libye

Libye - L’OIM en Libye a organisé un atelier de quatre jours à Tunis pour 26 recenseurs et chefs d’équipe de quatre ONG partenaires libyennes en vue de préparer le déploiement de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM en Libye.

La formation a été financée par le Service de l’UE à l’aide humanitaire (ECHO) et fait partie d’un programme d’une année centré sur les déplacés internes et les migrants bloqués en Libye.

L’instabilité politique règne en Libye depuis la chute du régime en 2011, qui a provoqué l’effondrement d’une autorité centrale fragile accompagnée d’une fragmentation et d’affrontements entre plusieurs milices. Depuis, environ 400 000 personnes, soit 8% de la population totale, ont été contraintes de quitter leur habitation pour se rendre en lieu plus sûr ailleurs dans le pays.

L’OIM estime également que plus d’un million de migrants sont présents en Libye, dont environ 150 000 sont touchés par l’insécurité actuelle.

Les déplacés internes et les migrants ont du mal à vivre une vie normale. Ils ont des difficultés d’accès aux services de base, notamment aux soins de santé, à la nourriture et à des abris adéquats. Certains trouvent refuge dans des habitations improvisées, notamment des garages, des bâtiments à l’abandon et des bâtiments publics. D’autres vivent dans des communautés d’accueil avec des proches ou louent un logement.

De nombreux enfants ne vont plus à l’école car les frais de scolarisation sont élevés ou parce que l’accès est dangereux. La disponibilité limitée des liquidités et la hausse des prix ont réduit l’accès des déplacés internes à la nourriture et ont exposé certains à l’expulsion en raison de leur incapacité à payer leur loyer.

Le traumatisme psychologique et le manque de services d’aide adéquats sont une autre préoccupation. Les raisons du déplacement varient. Certains déplacés internes sont menacés par le conflit et la présence de groupes armés. D’autres vivent dans la peur à cause de leur affiliation politique avérée ou supposée. D’autres n’arrivent plus à subvenir à leurs propres besoins dans leur lieu d’origine.

Othman Belbeisi, chef de mission de l’OIM en Libye, a expliqué pourquoi un programme de DTM est nécessaire. « Aucun système de suivi des déplacés internes et de la mobilité n’existe pour l’instant en Libye. Il y a un manque de compréhension à la fois de la situation des déplacés internes et des tendances et schémas plus larges relatifs aux flux migratoires à travers le pays. Donner un aperçu global et des informations régulières sur la situation du déplacement est essentiel pour identifier les besoins et permettre une réponse humanitaire ciblée », a t-il déclaré.

Le système de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM utilise tout un éventail d’outils et de processus pour suivre et contrôler les déplacements de populations lors de crises dans le monde entier. Les données, qui sont partagées avec les gouvernements des pays d’accueil et la communauté humanitaire, sont utilisées pour évaluer les besoins et identifier les priorités.

Les sessions de formation à la DTM sont centrées sur le renforcement de la capacité des partenaires de mise en œuvre à recueillir des données précises à l’échelle nationale, en employant une méthode uniformisée que l’OIM a testée et affinée dans de nombreux contextes d’urgence différents.

Les participants à l’atelier formeront à leur tour le personnel de leurs organisations respectives afin d’accroître le nombre de recenseurs et de permettre une collecte de données actualisées. Les données seront analysées et régulièrement communiquées par l’intermédiaire de l’OIM en Libye.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM en Libye, Othman Belbeisi, Tel. +216 296-00-389, Email: obelbeisi@iom.int ou Maysa Khalil, Tel. +216 296-00-388, Email: mkhalil@iom.int