République centrafricaine - L’OIM a organisé un vol d’évacuation mercredi matin pour 106 Mauritaniens fuyant la violence en République centrafricaine (RCA). Plus de la moitié des évacués étaient des enfants. Un second vol pour 101 Mauritaniens est prévu ce matin (14/03).

Avant les vols, qui sont parrainés par le gouvernement de Mauritanie, l’OIM enregistre les rapatriés, s’assure qu’ils soient aptes à voyager, leur fournit un transport au sol, une aide à l’embarquement et coordonne les opérations avec les autorités aéroportuaires, civiles et militaires.

Lorsque le premier avion a atterri mercredi à Mouakchott, en Mauritanie, les rapatriés ont été accueillis par le personnel de l’OIM, par des représentants du gouvernement,  par leur famille et leurs amis.

La Mauritanie a également accepté de rapatrier des ressortissants maliens et le vol de ce matin fera une escale à Bamako, au Mali, pour débarquer 27 Maliens avant de redécoller pour la Mauritanie.

Mercredi, les quatre bus de l’OIM escortés par les forces militaires françaises de l’opération Sangaris ont transporté les évacués depuis le consulat de Mauritanie vers l’aéroport M’Poko à Bangui. Des gens le long de la route ont hué le convoi et des tirs ont été entendus dans les environs.

La RCA est devenue un lieu dangereux pour les ressortissants étrangers, qui sont parfois accusés de soutenir le groupe rebelle armé ex-Seleka. Quatorze des passagers du vol ont été évacués depuis Boda, où des Musulmans sont bloqués dans un campement encerclé par le groupe armé anti-Balaka.

Plus d’une centaine de Mauritaniens ayant choisi d’être évacués vivaient à Bria, à l’est de la RCA. Ils ont entendu que les anti-Balaka étaient en chemin et ont décidé de fuir. « Tous les Musulmans et les ressortissants étrangers ont fui Bria. Nous avions peur que les anti-Balaka viennent nous chercher, alors nous avons dû partir aussi », a déclaré un Mauritanien qui vivait à Bria depuis 20 ans et dirigeait une entreprise d’import-export.

Assan et Masur, deux frères qui vivaient et travaillaient en RCA depuis 10 ans en tant que distributeurs alimentaires, ont fui avec leurs femmes et leurs six enfants. « Nous partons à cause des anti-Balaka. Ils n’aiment pas les Musulmans. Nous avons tout perdu. Maintenant, nous retournons en Mauritanie. Nous verrons bien ce que Dieu nous réserve », a confié Assan.

L’Ambassadeur de Mauritanie basé à Nouakchott et le Consul mauritanien en Guinée équatoriale se sont rendus à Bangui pour faciliter le déplacement.

Au total, l’OIM a évacué 6 153 ressortissants étrangers de RCA. Elle tente également d’identifier et de localiser les ressortissants de pays tiers qui courent toujours un risque dans le pays afin de leur fournir une protection et de répondre à leurs besoins humanitaires.

L’Organisation lance un appel de 17,5 millions de dollars pour évacuer les migrants bloqués et aider les communautés dans le besoin en RCA. L’OIM a déjà alloué 3,1 millions de dollars de son propre Fonds d’urgence (MEFM). Le Bureau américain de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) a donné 1,5 million de dollars pour renflouer le fonds.

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Sandra Black
OIM Bangui
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