Communiqué
Global

L'OIM, les gouvernements et les partenaires lancent un appel de 67 millions de dollars pour aider les migrants vulnérables dans la Corne de l'Afrique et au Yémen

Des migrants éthiopiens, évacués d’Al-Hodeïda, au Yémen, sont accueillis au Centre de réponse pour migrants de l'OIM à Loyada, à Djibouti. Photo : OIM 

Nairobi – L'Organisation internationale pour les migrations (OIM), les gouvernements régionaux de la Corne de l'Afrique et 40 organisations humanitaires et de développement lancent un appel de 67 millions de dollars pour fournir une aide vitale à près d'un demi-million de migrants vulnérables dans la Corne de l'Afrique et au Yémen, dont bon nombre sont bloqués le long de la route de l’Est et ont un besoin d'une aide humanitaire d’urgence.   

Ces fonds serviront à répondre aux besoins humanitaires et de protection des migrants et des communautés locales au cours de la deuxième année de l'appel quadriennal. 

Chaque année, des dizaines de milliers de migrants de la région quittent des pays comme l'Éthiopie, la Somalie et d'autres pays à la recherche de travail pour échapper à la pauvreté, aux effets des changements climatiques, aux conflits et à la discrimination. Beaucoup espèrent trouver des opportunités d'emploi dans le Royaume d'Arabie saoudite. Ils entreprennent de dangereux périples à travers la Corne de l'Afrique, le golfe d'Aden et le Yémen, pays touché par le conflit, où ils sont confrontés à des situations dangereuses et exposés à un important risque d’exploitation. 

Beaucoup ont perdu la vie en chemin par manque de nourriture, d'eau, d'abri et de soins médicaux, tandis que d'autres sont exposés à des violations des droits de l'homme, notamment à des arrestations et détentions arbitraires, à la torture et à des violences sexuelles et fondées sur le genre. En plus d'être victimes de stigmatisation, de discrimination et de xénophobie, les migrants sont constamment exploités par des trafiquants et des passeurs.   

La pandémie de COVID-19 a aggravé ces conditions. La fermeture des frontières et les restrictions accrues en matière de déplacements ont contraint les migrants à payer davantage les passeurs pour emprunter des itinéraires plus dangereux et souvent beaucoup plus longs. En outre, les effets néfastes des changements climatiques menacent de provoquer de nouveaux déplacements dans des pays comme la Somalie

Les migrants qui traversent le Yémen, pays touché par le conflit, s’exposent à un risque élevé d'être bloqués et de ne pas avoir accès aux services nécessaires pour répondre à leurs besoins fondamentaux. En décembre 2021, on estimait à 41 000 le nombre de migrants bloqués le long de la route de l’Est, vivant dans des situations de vulnérabilité accrue et risquant d'être exploités, principalement au Yémen, en Somalie et à Djibouti. Il est probable que ce chiffre augmente en 2022.  

Grâce aux fonds reçus en 2021, les partenaires du Centre de réponse ont atteint 375 000 personnes en leur apportant une aide vitale. Les flux de migrants le long de la route de l’Est devraient atteindre les niveaux d'avant COVID-19 en 2022 et plus de 750 000 personnes devraient avoir un besoin urgent d'aide. Des ressources supplémentaires sont essentielles pour continuer à répondre et à satisfaire leurs besoins. 

Depuis sa création, le Centre de réponse a permis aux partenaires de relever l'ensemble des défis auxquels sont confrontés les migrants, les réfugiés et les communautés d'accueil dans la région de manière cohérente et intégrée. Bien que beaucoup de choses aient été accomplies, la détérioration de la situation économique et la vulnérabilité accrue des migrants le long de la route de l'Est ont exacerbé des besoins déjà importants. 

« La complexité des défis à relever nécessite des efforts de collaboration afin de garantir que les migrants bénéficient d'un traitement humain et digne », a déclaré le Directeur général de l'OIM, António Vitorino. « Le Centre de réponse est un cadre important pour la coordination conjointe, la sensibilisation, le renforcement des capacités et la collecte de fonds ». 

Les fonds de cet appel permettront d'augmenter les chances des migrants de rentrer chez eux et de réussir leur réintégration dans leurs communautés. Le soutien sera également étendu aux communautés d'origine pour s'attaquer aux moteurs de la migration irrégulière, renforcer la capacité des gouvernements de la région à fournir un soutien humanitaire, améliorer davantage la coordination des organisations humanitaires et renforcer la gestion des migrations le long de cet itinéraire. 

« Le Centre complète les efforts du gouvernement somalien visant à fournir une aide aux migrants en situation de vulnérabilité et aux communautés qui les accueillent », a fait remarquer Monsieur l’Ambassadeur Gamal Mohamed Hassan, Ministre de la planification, de l'investissement et du développement économique du gouvernement fédéral de la Somalie. 

Son Excellence le Dr. Mohammed Al Adeel, Vice-ministre des affaires des expatriés de la République du Yémen, a appelé la communauté internationale à élargir son action pour faire face aux nouveaux défis, notamment en mettant fin à la criminalité organisée qui cible les migrants le long de la route de l’Est. 

« La gouvernance des migrations en Éthiopie sera un instrument puissant pour faire progresser le développement national et protéger les droits de l'homme des migrants, tout en favorisant l'intégration et le développement de l'Afrique aux niveaux régional et continental », a souligné Ato Alemante Agidew, Ministre d'État éthiopien chargé des services juridiques et de la justice au sein du Ministère de la justice. 

Le colonel Abdoulkader Ibrahim Gona, chef du Mécanisme national de coordination de la République de Djibouti, a souligné les récents progrès réalisés pour gérer les flux migratoires en toute sécurité, tels que l'inauguration du Bureau national de coordination des migrations de Djibouti et le lancement de sa stratégie nationale pour la migration. 

« Le projet illustre parfaitement pourquoi il est essentiel d’associer des interventions humanitaires vitales à une action à long terme pour aider à protéger les migrants vulnérables aussi bien au moment de leur déplacement que lorsqu'ils rentrent chez eux », a déclaré Michael Koehler, Directeur général adjoint pour les opérations européennes de protection civile et d'aide humanitaire (ECHO). 

Son Excellence M. Ahmed Al Baiz, Superviseur général adjoint de KSRelief pour les opérations et les programmes, a réitéré la nécessité de s'attaquer aux moteurs de la migration irrégulière par la croissance économique, le développement des infrastructures et la création d'emplois. 

Elizabeth Bailey, coordonnatrice régionale principale pour les réfugiés du gouvernement des Etats-Unis, a mis en avant le soutien des Etats-Unis à la gestion des migrations dans la Corne de l'Afrique et au Yémen, faisant remarquer que la gestion des migrations est une responsabilité partagée. 

La Plateforme mondiale de réponse aux crises de l'OIM donne un aperçu des activités planifiées et des besoins de financement de l'OIM pour répondre à l'évolution des besoins et des aspirations des personnes touchées par les crises et les déplacements ou risquant de l'être. 

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Pour plus d'informations, veuillez contacter Yvonne Ndege, Responsable régional de la communication et porte-parole, Corne de l'Afrique et Afrique de l’Est à Nairobi, Email : yndege@iom.int, Tel : +254797735977