Communiqué
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L’OIM lance une campagne nationale de lutte contre la traite en Hongrie

Budapest - L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, lance une campagne visant à sensibiliser et à prévenir la victimisation par la traite d’êtres humains en Hongrie, où des milliers de personnes sont chaque année victimes de traite à des fins d’exploitation sexuelle et de travail forcé.

Entre 5 000 et 20 000 personnes sont actuellement victimes d’exploitation sexuelle en Hongrie, tandis qu’elles sont deux fois plus à être victimes d’exploitation du travail.

La campagne diffuse des messages préventifs directs destinés aux groupes vulnérables exposés au risque immédiat de traite et à la population vivant dans les zones les plus touchées, à savoir les comtés de Baranya, de Borsod-Abaúj-Zemplén, de Szabolcs-Szatmár-Bereg et de Nógrád.

« Il est important de souligner que les nombreuses formes de traite d’êtres humains peuvent toucher n’importe qui. Contrairement aux idées reçues qui prévalent, dans la plupart des cas, la traite d’êtres humains ne commence pas par l’enlèvement, mais par le consentement obtenu sous de faux prétextes », a déclaré Balázs Lehel, responsable du Bureau de l’OIM en Hongrie.

Une étude nationale réalisée avant les activités de la campagne a révélé un niveau préoccupant de connaissances en matière de traite au sein de la population hongroise. 

« Malheureusement, vu le manque général de connaissances, il n’est pas surprenant que notre étude ait révélé que 40 pourcent des personnes interrogées postuleraient pour une offre d’emploi ne spécifiant pas le nom de l’entreprise. Ils postuleraient également pour des emplois à l’étranger si la connaissance de la langue étrangère n’est pas requise », a poursuivi Balázs Lehel.

L’étude a également révélé que plus de 80 pourcent des personnes interrogées pensaient qu’on ne peut être victime de traite que par la violence ou l’enlèvement.

M. lehel a expliqué les conclusions de l’OIM : les victimes de prostitution et de travail forcé remettent leur vie, leur argent et leurs documents d’identité entre les mains de trafiquants qui les trompent par de fausses promesses d’une vie meilleure, comme par exemple une offre d’emploi promettant un salaire élevé à l’étranger ou encore la promesse d’une relation amoureuse parfaite utopique.

La campagne de l’OIM cible divers publics dans les régions de Hongrie les plus touchées en utilisant de nombreux moyens comme les médias sociaux, un site internet dédié, des vidéos de sensibilisation, des brochures présentant les faits les plus essentiels sur la traite d’êtres humains en Hongrie et des spectacles itinérants dans les zones les plus touchées par la traite en Hongrie.

« Outre la sensibilisation des victimes potentielles, il est tout aussi important de sensibiliser les témoins de ce phénomène dans leur environnement et de promouvoir la responsabilité civique », a ajouté M. Lehel.

Lors des spectacles itinérants, des experts de la lutte contre la traite de l’OIM et de la police hongroise se rendront dans des écoles et des institutions pédiatriques pour sensibiliser aux dangers de la traite car les populations vivant dans ces secteurs sont les plus à risque.

L’OIM à Budapest a également lancé une exposition d’affiches sur la traite d’êtres humains destinée aux étudiants âgés de 14 à 18 ans pour susciter le débat sur ce phénomène. Les meilleures affiches seront exposées lors des tournées de présentation au public.

Le film Viktoria – A Tale of Grace and Greed, qui raconte l’histoire d’une jeune Hongroise qui devient victime de traite à l’étranger, sera également projeté à divers endroits.

Un site internet dédié a été mis en ligne pour informer la population sur la traite d’êtres humains et sur les organisations qui fournissent une aide aux victimes. Le site relate également des histoires personnelles basées sur les expériences d’experts hongrois de la lutte contre la traite en rapport avec les nombreuses formes de traite présentes en Hongrie, comme l’exploitation sexuelle et le travail forcé, la mendicité forcée et la criminalité forcée. 

La campagne est financée par l’UE et le gouvernement hongrois. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Balázs Lehel, OIM Budapest, Tel : +36 1 472 2500, Email : iombudapest@iom.int