Communiqué
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L'OIM lance un plan de 8 millions de dollars pour stopper la résurgence du virus Ebola en Guinée

Genève / Conakry - L'Organisation internationale pour les migrations se mobilise pour aider à stopper la résurgence de la maladie à virus Ebola (MVE) en Guinée et lance un appel de 8 millions de dollars pour soutenir les activités essentielles de préparation et de réponse à l'épidémie, ainsi que les efforts de coordination essentiels aux niveaux national et préfectoral, et aux principaux postes frontières.

Le 14 février 2021, le Ministère guinéen de la santé a déclaré un cluster de MVE dans la sous-préfecture de Gouécké, dans la région sud-est de Nzérékoré. C'est la première fois que la MVE est signalée dans le pays depuis l'épidémie de 2014-2016, qui s'est propagée au-delà des frontières terrestres vers la Sierra Leone et le Liberia, faisant plus de 11 300 victimes.

En quelques jours, l'OIM a déployé les ressources nécessaires pour mettre en place cinq points de dépistage sanitaire autour de Gouécké, ainsi qu'un à la frontière avec la Côte-d'Ivoire et un autre à la frontière avec le Liberia. En outre, trois centres pour les opérations d'urgence de santé publique ont été activés avec le soutien de l'OIM pour faciliter les efforts de coordination ainsi que les efforts intensifs de recherche des contacts.

« Depuis 2014, l'OIM entretient de solides relations de travail avec les autorités sanitaires nationales et locales, les communautés et d'autres acteurs clés », a déclaré Maximilian Diaz, responsable de l'OIM en Guinée.

« Nous avons pu mobiliser nos équipes immédiatement et aider à activer des mesures solides de surveillance de la maladie autour de l'épicentre, mais il y a encore beaucoup à faire pour s'assurer que l'épidémie est contenue aussi vite que possible ».

Les interventions de santé publique de l'OIM analysent la mobilité humaine à l'intérieur et au-delà des frontières internationales pour éclairer les mesures ciblées de préparation et de réponse aux épidémies de maladies infectieuses. Le nouveau plan de l’Organisation, en accord avec les priorités du gouvernement énoncées dans le plan de réponse national contre la MVE, vise à prévenir toute nouvelle transmission de la maladie en :

renforçant les capacités de coordination et de gestion des situations d’urgence à tous les niveaux ;
menant des activités de surveillance de la maladie ;
mettant en œuvre des mesures de prévention et de contrôle de l’infection, par exemple en installant des stations de lavage des mains ;
et en cartographiant les tendances et la dynamique de la mobilité locale afin d'éclairer la prise de décision. 

 

Au total, quelque 4,5 millions de personnes sont ciblées par ces activités.

Au 1er mars, 4 cas probables et 13 cas confirmés ont été identifiés, dont huit sont décédés. Grâce aux activités de surveillance déjà en cours, avec le soutien de l'OIM, des centaines de contacts ont été identifiés, dont la majorité à Nzérékoré, et quelques autres dans les régions de Conakry, Dubreka et Coyah. Malgré certaines restrictions de déplacement aux postes-frontières officiels en raison de la pandémie de COVID-19 actuelle, un nombre important de mouvements transfrontaliers continuent d'avoir lieu, ce qui constitue un risque de propagation internationale de la MVE.

La stratégie de réponse de l'OIM se concentrera dans la sous-préfecture de Gouécké, l'épicentre actuel, et dans les districts sanitaires environnants de la région de Nzérékoré.

La région de Nzérékoré est limitrophe de la Côte-d'Ivoire, du Liberia et de la Sierra Leone. Dans ces pays, l'OIM a également mené des activités de préparation suite à l'apparition de la MVE en 2014 dans la région et prévoit maintenant d'intensifier ses efforts, notamment en travaillant avec les autorités publiques et les communautés pour renforcer la surveillance dans les zones frontalières, en menant des actions de sensibilisation pour informer et mobiliser les communautés, en déployant des stations de lavage des mains supplémentaires.

« Nous avons été témoins de la dévastation que peut causer le retardement des mesures d’urgence de santé publique à une communauté et à l'ensemble des sociétés », a souligné M. Diaz. « Nous devons être aux côtés du peuple guinéen et nous devons agir rapidement ».

La plateforme mondiale de réponse aux crises de l'OIM donne un aperçu des activités prévues et des besoins de financement de l'OIM pour répondre à l'évolution des besoins et des aspirations des personnes touchées par les crises et les déplacements ou qui risquent de l'être en 2021 et au-delà. La plateforme sera régulièrement mise à jour avec de nouveaux plans de réponse aux crises publiés dans les semaines à venir.

 

Une approche de la santé publique axée sur la mobilité

Conformément au Règlement sanitaire international de 2005, l'OIM utilise une approche axée sur la mobilité pour la préparation et la réponse aux maladies infectieuses en matière de santé publique, en analysant la façon dont les gens se déplacent, avec des interventions aux points d'entrée, le long des couloirs de transit et dans les lieux de rassemblement. 

L'objectif est de renforcer les systèmes afin de garantir une détection rapide des cas grâce à des points de dépistage sanitaire, à la recherche des contacts et à des mécanismes communautaires, en ciblant les endroits où les risques sont les plus élevés, dans le but ultime de prévenir la transmission. 

En outre, dans les contextes où l'accès à l'eau potable peut être difficile, l'OIM s'efforce d'améliorer la capacité des habitants à se laver les mains - un aspect clé de la prévention efficace des infections par le virus Ebola et par la COVID-19 - par exemple en réhabilitant les puits de forage, en installant des stations mobiles de lavage des mains et en distribuant des kits d'hygiène contenant du savon, entre autres.

Ces dernières années, l'OIM a mis en œuvre des interventions liées à l'Ebola dans une douzaine de pays - dont le Burundi, la RDC, la Guinée, le Liberia, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, le Soudan du Sud et l'Ouganda - afin d'atténuer l'infection à l'intérieur des pays et aux frontières. 


Pour plus d'informations, veuillez contacter :

Yasmina Guerda, responsable de l'information sur la santé publique au siège de l'OIM à Genève, tél. : +41 79 363 17 99, courriel : yguerda@iom.int
Lucas Chandellier, chargé des médias et de la communication pour l'OIM en Guinée, Tél : +224 627 27 33 33, E-mail : lchandellier@iom.int