Mali - L’OIM au Mali a déployé sa Matrice de suivi des déplacements (DTM) pour commencer à identifier les déplacements de migrants irréguliers au nord du Mali qui prévoient de se rendre en Europe. Les migrants, principalement originaires de pays subsahariens en Afrique de l’Ouest, voyagent sur de longues distances, souvent dans des conditions difficiles et dépensent de grosses sommes d’argent pour atteindre leur destination.

La plupart des migrants voyageraient via Bamako, la capitale malienne, en direction de la ville stratégiquement située de Gao. De là, ils se rendent en Algérie, au Niger et en Libye, avec l’Europe pour destination finale. Gao est un important point de transit sur la route vers la Méditerranée.

Cette semaine, l’OIM a déployé du personnel expérimenté en matière de collecte de données et de suivi des déplacements vers Gao. Il sera notamment chargé de réaliser des sondages sur le terrain auprès des migrants le long des principaux itinéraires migratoires. L’exercice permettra également d’établir le profil des migrants, de déterminer leurs intentions et la raison de leur migration.

L’OIM met également en œuvre des campagnes d’information de masse dans les régions au nord du Mali afin de décourager la migration irrégulière dangereuse et d’encourager les migrants à réfléchir à d’autres solutions. Les campagnes comprennent des brochures et des flyers.

L’exercice de collecte de données et de sensibilisation permettra à terme de s’étendre de Gao à d’autres grandes villes au Mali, notamment à Bamako, d’où la plupart des migrants sont originaires ou en transit.

Beaucoup de migrants finissent par être maltraités, exploités, extorqués, victimes de traite ou emprisonnés et ne parviennent pas à atteindre la destination souhaitée. Les passeurs et les trafiquants demandent invariablement des sommes astronomiques pour leur voyage, laissant les migrants sans moyens pour rentrer chez eux s’ils le souhaitent.

« La migration irrégulière des migrants dure depuis un certain temps et dans des conditions inacceptables. Des actions doivent être entreprises pour aider les personnes dans le besoin, qui peuvent se trouver dans une situation difficile », a déclaré Bakari Doumbia, chef de mission de l’OIM au Mali.

Le projet vise à protéger les droits des migrants en s’assurant qu’ils aient connaissent des dangers qu’ils peuvent rencontrer, afin de réduire les risques. Il proposera également une aide de base en matière d’accès à la santé et à la nourriture. Une aide au transport de retour volontaire peut être envisagée dans des cas de vulnérabilité extrême.

Il tentera également de répondre à certains des facteurs de la migration irrégulière en fournissant des informations sur les dangers auxquels sont confrontés les migrants irréguliers. La plupart n’ont pas les informations adéquates pour prendre des décisions en toute connaissance de cause.

Dans le cadre du projet, l’OIM prévoit d’installer quatre centres (de transit) de gestion de la migration à Bamako, à Gao, à Kidal (ville), et à Khalil ou Talhander, dans la région de Kidal, à la frontière avec l’Algérie.

L’OIM continuera de travailler avec les organismes partenaires, le gouvernement, la société civile, les communautés locales et les migrants en vue d’encourager la migration sûre et légale, tout en déconseillant la migration irrégulière. Les données recueillies serviront de base pour éclairer l’élaboration de politiques.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Bakary Doumbia, OIM Mali, Tel: +223 9050 0001 Email: bdoumbia@iom.int