Communiqué
Global

L’OIM facilite le retour de 418 migrants bloqués au Yémen lors d’un premier vol d’évacuation

Sana’a/Addis-Abeba - Cette semaine (26-29 novembre), l’organisme des Nations Unies chargé des migrations (OIM) a commencé à aider 418 migrants éthiopiens à rentrer chez eux en tout sécurité dans le cadre d’une opération de retour humanitaire volontaire (RHV). Il s’agit du tout premier vol d’évacuation de l’OIM depuis l’éclatement du conflit en 2015 et de la plus grande opération de RHV menée à bien par l’OIM au Yémen à ce jour. 

Lundi 26 novembre, 102 migrants éthiopiens se sont rendus à l’aéroport international de Sana’a pour rejoindre l’aéroport international Bole à Addis-Abeba. Trois vols supplémentaires transportant 316 autres migrants sont prévus d’ici jeudi. Plus d’un quart des passagers - 121 des 418 migrants rapatriés - sont mineurs. 

Pendant au moins six mois, l’OIM a aidé bon nombre des migrants qui rentrent cette semaine. Déjà en 2018, le programme de RHV de l’OIM a permis d’aider 668 migrants à rentrer en Ethiopie à bord de navires transportant des migrants à travers le Golfe d’Aden. Les conditions météorologiques instables en mer associées à l’escalade des affrontements à l’intérieur et autour des ports d’Hodeida ont posé des problèmes majeurs lors des précédentes opérations de retour. 

« La première opération d’évacuation aérienne a permis d’accroître la capacité de l’OIM à garantir que les migrants qui souhaitent quitter le Yémen puissent le faire en toute sécurité et dans la dignité », a déclaré Mohammed Abdiker, Directeur des opérations d’urgence de l’OIM, et d’ajouter : « l’évacuation par avion, rendue possible grâce à l’étroite coopération avec les autorités au Yémen et en Ethiopie, ouvre la voie à l’amélioration de l’aide humanitaire pour les migrants au Yémen. » 

Le conflit actuel - dans sa quatrième année - n’a pas stoppé le flux de migrants vers le Yémen depuis l’Afrique. La plupart de ces migrants cherchent à atteindre le Yémen et les pays du Golfe pour trouver du travail. Mais à leur arrivée au Yémen, bon nombre se rendent compte qu’ils ne peuvent pas poursuivre le périple pour des raisons de sécurité, notamment l’accès très restreint aux itinéraires terrestres et la fermeture des frontières. 

« Une grande partie des nouveaux arrivants n’ont pas connaissance de la gravité de la situation au Yémen ou de la distance qu’ils devront parcourir. Ils se retrouvent alors bloqués dans un pays déchiré par le conflit sans aucun accès aux biens de première nécessité et sujets à de nombreuses formes de maltraitance, d’exploitation et de violence », a déclaré David Derthick, chef de mission de l’OIM au Yémen. 

Néanmoins, l’OIM estime que près de 100 000 migrants sont arrivés au Yémen en 2017. D’ici la fin de l’année, ce chiffre devrait avoir augmenter de 50 pour cent. 

Le Programme de RHV de l’Organisation est une alternative humaine proposée aux migrants qui souhaitent retourner dans leur pays d’origine. Avant le départ, les migrants reçoivent une aide d’urgence comprenant des articles d’aide non alimentaire et un hébergement, des soins médicaux et des soins de santé mentale et psychosociale. 

A leur arrivée en Ethiopie, ils passent des examens médicaux avant d’être hébergés temporairement dans un centre de transit de l’OIM où ils reçoivent des repas chauds, des orientations médicales et une aide pour rejoindre leur communauté d’origine ou leur destination finale.   

Pour les enfants non accompagnés et séparés de leur famille, l’OIM fournit une aide à la recherche des familles, leur permettant d’être enfin réunis avec leurs proches. 

A travers le monde, l’OIM s’engage à garantir que les rapatriés puissent accéder aux possibilités qui leur permettent de redémarrer leur vie et qui les empêchent d’entreprendre de dangereux périples à l’avenir. 

En Ethiopie, l’OIM soutient la réintégration des rapatriés vulnérables par la formation professionnelle, l’éducation, l’aide psychosociale et l’octroi de subventions pour la création de petites entreprises. L’OIM en Ethiopie recherche du financement supplémentaire pour contribuer à la réintégration des rapatriés vulnérables de retour d’Arabie saoudite, du Yémen et de certaines régions d’Afrique du Sud. 

En outre, l’OIM appelle à prendre des mesures durables qui protègent la dignité et le bien-être des migrants lorsqu’ils traversent la corne de l’Afrique en direction du Yémen. Parmi ces mesures l’on citera le renforcement des missions de recherche et de sauvetage le long des itinéraires terrestres et maritimes dangereux, des solutions aux moteurs de la migration dangereuse et la fin du conflit au Yémen. 

Une prochaine conférence, intitulée Drawing on Peace Dividends in the Horn of Africa to Ensure Urgent Enhancements in the Management of Migratory Flows to Yemen and the Gulf Countries, sera organisée par l’OIM la semaine prochaine à Djibouti. L’événement rassemblera des gouvernements de la corne de l’Afrique et du Golfe, ainsi que des partenaires des Nations Unies et des ONG, afin d’identifier des solutions pratiques aux flux migratoires dangereux et d’éclairer la nouvelle phase de planification du Plan d’action régional pour les migrants. 

Les gouvernements du Canada, de République tchèque, d’Allemagne, du Royaume d’Arabie saoudite, du Koweït, des Emirats arabes unis, ainsi que le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, fournissent un appui aux programmes de retour volontaire de l’OIM. 

Les activités d’aide et de protection de l’OIM pour les migrants au Yémen et en Ethiopie sont financées par le Canada, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, la Norvège, le Royaume d’Arabie saoudite, la Suède, les Emirats arabes unis, le Royaume-Uni, les Etats-Unis ainsi que par le Bureau des Nations Unies pour les affaires humanitaires. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Angela Wells, siège de l’OIM à Genève, Tel : +41 7940 35365, Email : awells@iom.int