Communiqué
Global

L’OIM et son partenaire de l’UE fournissent aux Nigérians de retour une aide à la réintégration Abuja

Abuja – Dès la fin juillet, près de 4 000 migrants nigérians bloqués dans des pays européens ou africains et désireux de rentrer chez eux recevront une aide à la réintégration de l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations. En faisant participer les communautés locales des migrants, les projets de réintégration collectifs, tels que les partenariats commerciaux entre les migrants de retour et les membres de la communauté, visent à décourager la migration irrégulière risquée grâce au travail durable et au dialogue dans le pays d’origine.

Le soutien du Fonds fiduciaire de l’Union européenne fait partie de l’Initiative UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants, qui a été lancée au Nigéria le 20 juillet. Environ 3 800 migrants nigérians recevront une aide à la réintégration en nature, pour créer des entreprises, étudier ou couvrir les dépenses de santé ou de logement une fois de retour d’autres pays africains (environ 3 000 migrants) et d’Etats membres de l’UE (800 migrants), pour les trois prochaines années. C’est une amélioration importante de l’aide à la réintégration que l’OIM a fournie dans le passé. L’Organisation a aidé quelque 300 migrants de retour l’an dernier.

L’initiative arrive à point nommé car le Nigéria continue d’être le principal pays d’origine des migrants traversant la Méditerranée pour rejoindre l’Italie. Quelque 37 551 Nigérians ont débarqué sur les côtes italiennes l’année dernière et cette année, 9 286 sont arrivés à l’échéance du mois de mai 2017. Tragiquement, d’autres n’arrivent jamais. D’après l’OIM, depuis janvier 2017, 2 207 migrants ont perdu la vie ou sont portés disparus en mer le long de l’itinéraire de la Méditerranée centrale.

L’OIM a aidé plus de 1 770 Nigérians bloqués à rentrer de Libye en toute sécurité cette année. Bon nombre ont été victimes d’exploitation, de détention et de maltraitance au cours de leur périple vers la Libye, pays dans lequel leur voyage vers l’Europe s’achève souvent. Presque tous ne sont pas déplacés de force mais plutôt partis à la recherche de meilleures perspectives d’emploi. Les plus vulnérables d’entre eux, notamment les enfants, les femmes avec de jeunes enfants, les victimes de traite, les personnes handicapées ou nécessitant une attention médicale, ont reçu une aide à la réintégration en nature.

Cette aide se poursuivra dans le cadre du projet du Fonds d’affectation de l’UE mais élargira sa portée aux communautés de migrants de retour. L’aide collective à la réintégration regroupera les migrants de retour dans des partenariats de travail ou de formation avec les membres de leur communauté d’accueil, afin de développer les systèmes d’aide locaux. Elle permettra aussi de créer des possibilités d’emploi plus durables en combinant les ressources et fera participer des jeunes chômeurs, qui pourraient autrement envisager d’entreprendre de dangereux périples pour trouver du travail en Europe.

Ces initiatives font partie de l’approche globale de l’OIM à la migration et au déplacement le long des itinéraires migratoires majeurs, en collaboration avec les gouvernements concernés et les partenaires de la société civile, afin de s’assurer que ces migrants qui se trouvent en situation de vulnérabilité à certains moments de leur périple puissent bénéficier de services de protection et d’aide adéquats, y compris après leur retour volontaire dans leur pays d’origine.

L’OIM travaillera avec les organisations gouvernementales, non gouvernementales et religieuses en vue de développer de nouveaux partenariats sur la fourniture d’une aide à la réintégration à l’intérieur des communautés. Les partenaires clés du gouvernement sont le Ministère du travail et de l’emploi et la Commission nationale pour les réfugiés, les migrants et les déplacés internes (NCFRMI).

« La politique nationale du Nigéria sur la migration reconnaît l’importance du retour et de la réintégration des migrants nigérians et favorise leur adaptation à une nouvelle vie dans leur pays d’origine », a déclaré Sadiya Farouq, Commissaire fédérale du NCFRMI lors du lancement du projet, se félicitant de l’accent mis sur ce thème important.

Outre l’intensification de l’aide à la réintégration, ce projet vise à informer les jeunes Nigérians sur les risques de la migration irrégulière. Les migrants de retour seront mis en relation avec des jeunes sans emploi au Nigéria pour les alerter sur le dangereux périple à travers le désert et la mer Méditerranée en direction de l’Europe. « L’UE est solidaire avec le Nigéria et la région de l’Afrique de l’Ouest et nous développerons d’autres projets complémentaires relatifs au phénomène de migration. Certains sont déjà en cours, d’autres débuteront prochainement », a ajouté Kurt Cornelis, responsable de la coopération pour la délégation de l’UE au Nigéria et pour la CEDEAO.

« Développer des partenariats entre les migrants de retour et les membres de leurs communautés est aussi important pour lutter contre certains préjugés et humiliations qu’ils déclarent subir chez eux, après avoir échoué dans leur tentative d’atteindre leur destination ou leurs buts en dehors du Nigéria », a expliqué John McGeoghan, chargé du projet de l’OIM au Nigéria. « La localisation de la communauté, dans le cadre de ce projet, débutera dans six secteurs des Etats d’Edo, de Lagos et de Delta, d’où partent un grand nombre de migrants en direction de l’Europe, dans l’espoir de travailler à l’étranger. Cet exercice permettra d’identifier les perspectives socioéconomiques, les besoins prioritaires, les acteurs locaux qui peuvent aider les migrants de retour et de déterminer quels projets de réintégration sont possibles », a ajouté John McGeoghan.

Le projet du Fonds fiduciaire de l’UE est mis en œuvre dans 14 pays africains. Les pays participants sont : le Burkina Faso, le Cameron, le Tchad, la Côte-d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria et le Sénégal.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM au Nigéria :
Julia Burpee, Tel : +234 906 228 2406 ; Email : jburpee@iom.int;  
John McGeoghan, Tel : +234 906 228 4580 ; Email : jmcgeoghan@iom.int