Communiqué
Global

L’OIM et l’ONUDC publient de nouvelles orientations pour aider à lutter contre la traite à l’aide des données

Mliya*, une victime de traite, parcourt un livret qui explique les droits et l'aide auxquels les victimes de traite peuvent prétendre. Photo : OIM Thaïlande /Kasidit Chaikaew 

Genève – L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) ont publié, aujourd’hui, le premier guide technique mondial pour les données administratives sur la traite des personnes.  

Le manque criant de données et d’études de qualité pour l’élaboration de politiques et de programmes nationaux visant à lutter contre la traite des êtres humains est un obstacle majeur auquel se heurtent les gouvernements et d’autres acteurs de la lutte contre la traite dans l’obtention de données qui permettent d’éclairer des interventions ciblées.  

Cela est dû en grande partie au manque de données disponibles sur la traite des êtres humains, qui est un crime complexe et clandestin, conçu de manière à ne pas être détecté. Là où les données sur la traite existent, les sources sont souvent diverses, pour la plupart déconnectées et de portée limitée, créant des cloisonnements et menant à la fragmentation des connaissances. 

Grâce à la Norme de classification internationale pour les données administratives sur la traite des personnes (ICS-TIP), et au manuel d’orientation qui l’accompagne, « Making each case count », l’OIM et l’ONUDC entendent aider les gouvernements et d’autres acteurs de la lutte contre la traite à relever ces défis.  

La première ébauche de l’ICS-TIP promeut une approche commune à la collecte de données nationales sur la traite. Le guide aidera les gouvernements à recueillir et à analyser des données de haute qualité, comparables au niveau international, qui pourront être utilisées afin de renforcer considérablement la base de données pour la réponse à la traite des personnes. 

L’élaboration de nouvelles normes et orientations a été entreprise en consultation avec des experts de la lutte contre la traite, issus d’organisations internationales, d’agences gouvernementales, d’universités et de la société civile et provenant d’un large éventail de pays.  

Suite au pilotage et au lancement de la version préliminaire destinée aux professionnels de la lutte contre la traite, l’OIM et l’ONUDC demandent aux experts en statistiques et aux représentants des États membres de la Commission de statistique des Nations Unies de consulter l’ICS-TIP et d’apporter leurs observations, dans l’espoir qu’elle soit adoptée dans le cadre d’un dispositif international de mesure de la traite des personnes. 

« Sans données ni preuves, nous ne pouvons pas formuler de politiques ciblées et efficaces pour lutter contre la traite. Dans leurs opérations quotidiennes, différents acteurs de la lutte contre la traite recueillent une multitude d’informations sur ce crime, notamment sur les services sociaux, le maintien de l’ordre et le système de justice. Il est essentiel d’exploiter ces données administratives de manière éthique et normalisée pour en savoir plus sur la traite des personnes », fait remarquer Monica Goracci, responsable du Département de l’appui aux programmes et de la gestion des migrations de l’OIM.  

« Pour prévenir la traite des êtres humains, nous devons disposer de meilleures données », a déclaré Angela Me, responsable de la branche Recherche et analyses de l’ONUDC. « Les nouvelles normes aideront les gouvernements à surveiller les schémas et les flux de la traite, à évaluer la réponse nationale au problème de la traite des êtres humains et à concevoir des interventions éclairées pour mettre fin à ce crime odieux. » 

L’OIM et l’ONUDC forment activement leurs homologues gouvernementaux à cette approche normalisée, à travers quatre formations régionales pour les pays africains en coopération avec l’Institut des statistiques de l’Union africaine (STATAFRIC). 

« L’ICS-TIP s’est avérée être un outil extrêmement utile pour aider à favoriser une compréhension commune de la traite des personnes et apprendre à recueillir des données au sein des États membres de l’Union africaine. Nous l’avons également utilisée en complément des questionnaires régionaux pour recueillir des données sur ce crime », explique Samson Bel-Aube Nougbodohoue, de STATAFRIC. 

L’OIM et l’ONUDC continueront d’aider les États membres et d’autres acteurs à produire et analyser des données administratives de haute qualité sur la traite des personnes.  

Notes : 

Cette initiative a été généreusement financée par le Fonds de l’OIM pour le développement, le Ministère néerlandais des affaires étrangères à travers sa généreuse contribution au Programme COMPASS, et le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations du Département d’État des Etats-Unis. Le contenu est la responsabilité des auteurs et ne reflète pas nécessairement les opinons du Fonds de l’OIM pour le développement, du Ministère néerlandais des affaires étrangères et du gouvernement des Etats-Unis. 

***

Pour plus d’informations, veuillez contacter : 

Claire Galez-Davis, spécialiste scientifique des données à la Division de la protection de l’OIM, email : cgalez@iom.int 

Fabrizio Sarrica, chef d’équipe, recherche sur la traite des personnes et le trafic illicite de migrants à l’ONUDC, email : fabrizio.sarrica@un.org