Communiqué
Global

L’OIM et l’Indonésie coopèrent sur la sécurité maritime alors que les victimes de traite rentrent chez elles

Indonésie - Les efforts visant à rapatrier les premiers de plusieurs centaines d’hommes victimes de traite à bord de chalutiers étrangers la semaine dernière coïncident avec le récent projet coopératif de sécurité maritime de l’Organisation internationale pour les migrations et du gouvernement indonésien.

Quarante-six des 360 ressortissants birmans identifiés en tant que victimes de traite lors d’une évaluation réalisée par l’OIM en juin à la demande des autorités indonésiennes dans le port tentaculaire d’Ambon, à 2 400 km à l’est de Jakarta, la capitale, sont rentrés chez eux avec l’aide de l’OIM au cours de la semaine passée.

Les hommes à Ambon font partie des près de 1 200 cas de traite que l’OIM a identifiés depuis l’exposition médiatique en mars 2015.

Les efforts du gouvernement indonésien visant à gérer la traite et d’autres activités relatives à la sécurité et à l’application des lois en haute mer étaient au programme de l’atelier d’hier sur « le renforcement des partenariats pour la sécurité maritime indonésienne. »

Parrainé par l’OIM et le Centre pour la confiance, la paix et les relations sociales (CTPSR en anglais) de l’Écolede Coventry, l’événement réunissait des praticiens, des universitaires et des responsables politiques afin d’élaborer une stratégie pour coopérer sur les questions de sécurité maritime, élément clé de l’ « axe maritime » que le Président indonésien Joko Widodo perçoit comme le droit et l’avenir de la nation.

« Il existe un large consensus sur la nécessité de rassembler tous ces acteurs pour soutenir la vision du Président en trouvant des stratégies concrètes et en établissant des réseaux entre les corps de recherche », a déclaré Steve Hamilton, chef de mission adjoint de l’OIM en Indonésie.

« Nous voulons nous assurer qu’il existe une plateforme solide pour les efforts de recherche communs et les débats politiques qui garantiront le succès de cette vision. »

L’OIM en Indonésie avait aidé à rapatrier plus de 500 victimes de traite originaires de l’archipel avant mars 2015.

Le premier événement OIM/CTPSR s’est tenu en avril, seulement quelques semaines après qu’une enquête de l’Associated Press a attiré l’attention internationale sur la détresse de pêcheurs du Myanmar, du Cambodge et du Laos forcés et dupés ou enrôlés de force à l’étranger pour travailler à bord de navires dans des conditions souvent horrifiantes.

Suite à l’exposition médiatique de l’AP, 600 autres victimes de traite ont été secours à bord de navires situés dans les établissements piscicoles de Benjina, dans les îles Aru. L’OIM a évalué les hommes, a subvenu à leurs besoins quotidiens et a organisé et financé leur retour chez eux.

Ainsi, les 46 hommes de l’affaire d’Ambon se sont rendus à Yangon avec l’aide de l’OIM et d’autres déplacements sont prévus dans les prochains jours à mesure que les problèmes de salaires impayés sont réglés un par un. Les autorités portuaires d’Ambon et les représentants de l’ambassade du Myanmar ont négocié des rencontres entre les pêcheurs et les entreprises indonésiennes avec lesquelles ils travaillaient autrefois. L’OIM n’a aucun autre rôle que celui d’observateur dans ces négociations.

Selon Mark Gretchell, chef de mission de l’OIM en Indonésie, il continue de persister un gros désaccord entre les entreprises piscicoles et les hommes victimes de traite sur les montants précis des arriérés de salaire dus.

« Bien que certains hommes aient accepté les montants réduits proposés par les entreprises, d’autres campent sur leur position et refusent de rentrer chez eux avant d’avoir reçu les solde et bonus rétroactifs auxquels ils estiment avoir droit », a t-il déclaré.

« C’était gratifiant de les voir de retour chez eux en toute sécurité et nous avons hâte que toutes ces victimes de traite et de travail forcé reçoivent leur dus salaires après le calvaire qu’elles ont subi. Ce que toutes les parties doivent cependant comprendre, c’est que tout paiement des arriérés ne disculpe pas le crime. Ceux qui ont permis la traite, que ce soit ici ou à l’étranger, doivent faire l’objet d’une enquête et être tenus pour responsables », a ajouté M. Gretchell.

Les cas d’Ambon ont été révélés grâce à des entretiens avec l’équipage d’environ un tiers des navires étrangers qui sont depuis amarrés au port d’Ambon depuis que le gouvernement indonésien a annoncé un moratoire sur l’activité piscicole étrangère dans le pays en novembre 2014. L’OIM n’a pas pu interroger l’équipage sur le bilan financier des bateaux enregistrés au port. Au moins quelques hommes, dont 230 ressortissants cambodgiens suspectés d’être victimes de traite, ont été rapatriés par les entreprises de pêche juste après que le gouvernement ait demandé à l’équipe spéciale de l’OIM de commencer ses évaluations.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Paul Dillon, OIM Jakarta, Tel. +62 811 944 4612 Email: pdillon@iom.int