Communiqué
Global

L’OIM et le Ghana ouvrent un centre de consultation sur la migration financé par l’UE

Ghana - L’OIM et le Service d’immigration du Ghana (GIS) ont démarré la construction d’un Centre de consultation sur la migration (MCC) à Sunyani. La construction fait partie d’une campagne d’information plus large visant à promouvoir une migration sûre et légale dans le cadre du projet d’Approche intégrée de gestion des migrations au Ghana (GIMMA), financé par l’Union européenne (UE).

Le MCC vise à permettre aux migrants de voyager de manière légale, volontaire, protégée et dans le bon ordre. Le Centre est actuellement située au Commandement régional du GIS à Brong Ahafo, qui dispose d’un espace limité et qui ne peut fournir que des informations limitées aux visiteurs.

Le nouveau bâtiment offrira un espace neutre pour que les migrants actuels et potentiels puissent obtenir des informations précises et fiables sur les procédures de migration légale et sur les documents requis, sur les risques de la migration irrégulière, et sur les droits et responsabilités des migrants à travers le processus de migration.

D’après la recherche de l’OIM, en 2014, au moins 5 017 migrants ont perdu la vie en tentant de traverser les frontières dans le monde entier, et plus de 65% d’entre eux étaient originaires d’Afrique subsaharienne. Sur ces 5 017 migrants, plus de 3 270 auraient péri en tentant de traverser la Méditerranée. Entre janvier et mai 2015, au moins 2 369 migrants sont morts, dont 1 829 dans la Méditerranée.

Le Ghana n’est pas étranger à ces tragédies. Bien qu’aucunes statistiques officielles n’existent sur le nombre de personnes impliquées dans la migration irrégulière, un nombre croissant de Ghanéens, en particulier de jeunes, risquent leur vie à la recherche de meilleures opportunités à l’étranger.

D’après le Ministère italien de l’intérieur, entre janvier et avril 2015, quelque 471 Ghanéens, dont 32 mineurs non accompagnés, sont arrivés en Italie par bateau.

En 2011, plus de 19 000 migrants ghanéens en Libye, dont la plupart en situation irrégulière, ont été aidés par le gouvernement du Ghana en partenariat avec l’OIM pour rentrer au pays pendant la crise libyenne.

La crise a mis en évidence les flux irréguliers de Ghanéens risquant leur vie en traversant le désert du Sahara pour trouver des conditions meilleures. Plus de la moitié de ces rapatriés sont retournés dans la région de Brong Ahafo qui, d’après plusieurs sources, a le taux le plus élevé de migration irrégulière.

« Le grand nombre de personnes de la région de Brong Ahafo qui risquent leur vie lors de dangereux périples à travers le désert du Sahara et en haute mer, et les effets concomitants sur leur famille en particulier et sur la société en général, a servi de catalyseur qui a accéléré la construction du MCC afin de traiter cette gangrène à la racine », déclare le Dr. Peter Wiredu, Directeur du GIS.

La migration irrégulière ne peut être réglée par une seule intervention. Le manque d’opportunités d’emploi, la pauvreté et le sentiment de désespoir sont des moteurs majeurs de la migration. En plus de sensibiliser le public aux risques et aux dangers de la migration irrégulière, s’attaquer aux causes profondes de la migration est impératif.

« Des projets visant à améliorer les opportunités économiques, les services sociaux et les infrastructures communautaires sont nécessaires dans les zones sujettes à la migration économique, de façon à ce que la migration devienne un choix, et non une fuite face à une réalité difficile. Les membres de ces communautés, en particulier les jeunes, doivent pouvoir imaginer un avenir chez eux. La migration du désespoir conduit rarement à des résultats positifs », déclare Sylvia Lopez-Ekra, chef de mission de l’OIM au Ghana.

En plus des incidents dans la Méditerranée, le nombre croissant d’agences d’emploi non officielles facilite de plus en plus la traite d’hommes ghanéens et plus particulièrement de femmes vers le Moyen-Orient, en leur promettant des emplois lucratifs.

D’après le GIS, plus de 2 000 migrantes ghanéennes sont parties au Moyen-Orient entre septembre 2014 et janvier 2015 et environ 350 d’entre elles sont retournées au Ghana. Plusieurs se sont plaintes d’avoir été forcées à travailler, exploitées physiquement et abusées sexuellement, et soumises à des traitements inhumains.

Le Centre examinera également cette tendance inquiétante et fournira des informations et des services psychologiques pour protéger les migrants vulnérables des offres d’emploi frauduleuses proposées par les passeurs et les trafiquants.

« Nous intensifions notre coopération en vue de traiter les causes profondes qui forcent les gens à fuir et à migrer. Nous devons tous œuvrer ensemble en vue de créer les conditions pour que les jeunes aient des possibilités et un avenir au Ghana », déclare William Hanna, Ambassadeur de l’UE au Ghana.

Avec l’objectif général de contribuer à l’effort du gouvernement ghanéen de gérer la migration plus efficacement, le projet GIMMA aide à renforcer la capacité opérationnelle du GIS à protéger les frontières du pays, à permettre aux migrants de prendre des décisions en connaissance de cause, et à améliorer la capacité de gestion des données migratoires du pays. Le projet de 3 millions d’euros sur trois ans est financé par l’UE dans le cadre du 10ème Fonds européen de développement.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Kazumi Nakamura, OIM Ghana, Email: knakamura@iom.int - Tel. +233 (0)302 742 930.