Ghana - L’Ambassade de France au Ghana établit un partenariat avec l’OIM au Ghana afin d’accroître les connaissances de la population ghanéenne sur la loi de lutte contre la traite du pays.

En matière de traite des personnes, le Ghana est un pays d’origine, de transit et de destination pour les hommes, les femmes et les enfants soumis au travail forcé et à l’exploitation sexuelle. La traite des Ghanéens, en particulier des enfants, à l’intérieur du pays, est plus répandue que la traite transnationale des migrants étrangers.

Depuis ces dix dernières années, le gouvernement œuvre en vue d’améliorer sa réponse à la traite, en adoptant notamment une Loi sur la lutte contre la traite des personnes (694, 2005). Plus récemment, l’Instrument législatif sur la Loi de lutte contre la traite a été présenté au Parlement.

Lors d’une campagne d’éducation communautaire sur la lutte contre la traite que l’OIM a menée à bien dans certaines communautés choisies dans la région de la Volta en 2013-2014, un sondage préalable à l’intervention a révélé que seulement 4,7% de la communauté considérait la traite des enfants comme une violation des droits de l’homme.

Cela a montré la nécessité de sensibiliser le public à la question en s’assurant qu’autant de Ghanéens que possible aient connaissance des lois qui existent pour protéger leurs communautés, notamment les enfants, contre les trafiquants.

En collaboration avec les acteurs concernés, en particulier le Ministère de la condition féminine, de l’enfance et de la protection sociale, l’Ambassade de France et l’OIM concevront une brochure concise qui explique la Loi ghanéenne de lutte contre la traite de manière simple et accessible, en utilisant les langues locales et des dessins humoristiques.

La brochure fournira également des informations sur comment signaler un cas de traite. Ce nouvel outil sera remis au Département de la protection sociale et du développement communautaire pour être utilisé dans les régions du Centre, de la Volta et du Grand Accra.

L’Ambassade de France au Ghana met en œuvre un programme régional de trois ans visant à renforcer la lutte contre la traite en Afrique de l’Ouest. Promouvoir la gouvernance démocratique, la règle de droit et le respect des droits de l’homme est au cœur de la coopération française et de la politique d’aide. La lutte contre la traite des personnes va dans cette direction. Le projet vise à renforcer la capacité institutionnelle des acteurs clés dans ce domaine, notamment des enquêteurs de la police, des juges, des travailleurs sociaux et des organisations de la société civile. La coopération régionale entre les Etats participants est également mise en œuvre par le biais de la création de réseaux et d’actions communes.

« Les lois peuvent être perçues par le grand public, en particulier par les communautés peu alphabétisées dans les zones rurales, comme lointaines et déconnectées de leur réalité et de leur quotidien. Etant donné l’urgence de mettre fin au flux d’enfants envoyés par des parents mal informés, décortiquer le contenu de la loi et mettre en avant la protection qu’elle apporte aux communautés et aux enfants, est primordial », a déclaré Sylvia Lopez-Ekra, chef de mission de l’OIM au Ghana.

L’OIM au Ghana œuvre en collaboration étroite avec le gouvernement sur les questions de lutte contre la traite depuis 2002. Cette collaboration comprend notamment des activités de recherche sur la traite, des campagnes d’information préventives localisées et des projets de renforcement de capacités centrés principalement sur le renforcement de la coordination gouvernementale interne et sur les contributions des experts à la formulation d’une législation de lutte contre la traite.

L’OIM au Ghana fournit également une aide directe aux victimes de traite et d’exploitation et a participé au secours, à la réhabilitation et à la réintégration de 752 enfants victimes de traite dans le secteur de la pêche. Elle a également aidé au sauvetage de victimes étrangères de traite au Ghana.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Joy Paone, OIM Ghana, Tel: +233 302 742 930, Ext 2414, Email: jpaone@iom.int