Communiqué
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L’OIM est très préoccupée par le naufrage tragique d’un bateau de migrants au large des côtes tunisiennes

Tunis - Soixante-huit rescapés, au moins cent migrants morts ou portés disparus au large de Kerkennah-Sfax, en Tunisie : c’est le bilan provisoire du naufrage qui s’est produit pendant la nuit du samedi au dimanche 3 juin, lorsque 180 migrants ont entrepris une traversée hasardeuse de la mer vers les côtes européennes à bord d’une embarcation précaire et surchargée.

D’après Lorena Lando, chef de mission de l’OIM en Tunisie, parmi les 60 victimes transférées vers le département médico-légal de l’hôpital Habib Bourguiba, à Sfax, 48 sont des Tunisiens, dont 24 ont déjà été identifiés, tandis que 12 ne sont pas d’origine tunisienne (6 femmes et 6 hommes). Leur identification est en cours. Les 68 rescapés comprennent 60 Tunisiens, 2 Marocains, 1 Libyen, 1 Malien, 1 Camerounais et 3 Ivoiriens (dont 2 femmes).

Les migrants auraient payé entre 2 000 et 3 000 dinars tunisiens (entre 700 et 1 000 euros) pour la traversée. Le bateau de pêche qui les a transportés a quitté la côte des îles Kerkennah samedi 2 juin en début de soirée, et a commencé à prendre l’eau deux heures plus tard.

Aux alentours de 22h45, les unités maritimes de l’armée tunisienne et de la Garde nationale ont répondu à l’appel de détresse, à environ 8 kilomètres de la côte des Kerkennah.

« Il n’y a pas de mot pour décrire cette tragédie », a déclaré Lorena Lando. « Derrière ces chiffres se trouvent des hommes, des femmes et des enfants qui ont perdu la vie en poursuivant un rêve incertain. Nos pensées vont à leurs familles et proches à qui nous présentons nos sincères condoléances et assurons notre solidarité la plus totale. » 

Après le sauvetage, l’équipe de l’OIM à Sfax a été mobilisée sur le site pour fournir une aide d’urgence, réaliser des entretiens pour évaluer les besoins et apporter un soutien psychologique aux rescapés, en collaboration étroite avec l’unité de crise déployée par le Ministère de la santé, le Croissant Rouge tunisien, les autorités locales et les partenaires concernés. 

Les opérations de recherche et de sauvetage menées à bien par les unités de la Garde nationale et de la Marine, avec la participation d’un avion militaire et de plongeurs de l’Armée nationale et de la Défense civile, se poursuivent dans l’espoir de secourir d’autres survivants et de retrouver les corps des victimes. « L’OIM continue de recueillir des informations sur la tragédie et de trouver des moyens pour aider les survivants », a ajouté Lorena Lando.

Cette tragédie a lieu alors que l’OIM a déjà identifié 1 910 migrants tunisiens débarquant sur les côtes italiennes entre le 1er janvier et le 30 avril 2018, dont 39 femmes et 307 mineurs, 293 d’entre eux étant non accompagnés. Ils étaient 231 à la même période en 2017. 

L’OIM, qui appelle à adopter une approche fondée sur le dialogue et la coopération pour mieux répondre aux défis de la migration et pour protéger tous les migrants quel que soit leur statut, recommande, entre autres, d’intensifier les activités de sensibilisation, en particulier les campagnes d’information ciblant les risques de la migration irrégulière et encourageant des alternatives légales pour faire de la migration un choix éclairé et non une nécessité absolue. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM en Tunisie : Lorena Lando, Tel : + 216 28542954, Email : llando@iom.int ou Myriam Chabbi, Tel : + 216 28787805, Email : mchabbi@iom.int