Communiqué
Global

L’OIM enregistre le passage de plus de 60 000 migrants à Agadez, au Niger, entre février et avril 2016

Niger - La matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM a enregistré le passage d’un total de 60 970 migrants dans les villes d’Arlit et de Séguédine, dans la région nigérienne d’Agadez, entre les mois de février et d’avril 2016. Parmi eux, 44 890 quittaient le Niger, alors que 16 080 entraient dans le pays. Le Niger est un pays de transit pour les migrants d’Afrique de l’Ouest voyageant vers ou depuis l’Algérie et la Libye.

Les chiffres du suivi des mouvements pendant cette période indique que 2,9 % des personnes en transit à Séguédine sont des mineurs, ce qui représente une augmentation du nombre de mineurs accompagnés et non accompagnés se dirigeant vers la Libye. Le pourcentage de mineurs passant par Arlit est de 9,4 %, ce qui comprend les personnes qui viennent ou partent d’Algérie.

Les personnes interrogées se rendant en Libye étaient de nationalité nigériane (32 %), nigérienne (21 %), sénégalaise (16 %), gambienne (11 %) et ivoirienne (7 %). Le flux de migrants retournant en Libye par le Niger comprenait principalement des Nigérians (85 %), des Nigériens (6 %), des Maliens (4 %) et des Burkinabé (2 %).

D’après les résultats de la DTM, les flux en direction et en provenance de la Libye ont gagné en importance, avec 8 % des migrants qui passent à par Arlit depuis l’Algérie indiquant la Libye comme destination finale. Tous les migrants quittant la Libye ont cité la guerre et l’insécurité comme raisons de leur départ, alors que ceux voyageant en direction de la Libye et de l’Algérie se déplacent pour des raisons économiques.

Les migrants se rendant en Algérie étaient principalement nigériens (37 %), maliens (13 %), camerounais (10 %), burkinabé (10 %) et bissau-Guinéens (6 %). Ceux venant au Niger depuis l’Algérie étaient principalement nigériens (40 %), maliens (11 %), camerounais (8 %), burkinabé (7 %) et gambiens (6 %).

Aux deux points de transit, la majorité des migrants étaient des hommes (91,3 % à Séguédine et 87,1 % à Arlit). S'agissant de la tranche d'âge, la majorité avait entre 18 et 59 ans. Des personnes en situation de vulnérabilité ont aussi été enregistrées, notamment des enfants, des familles dirigées par des femmes et des personnes âgées.

Plus de 70 % des personnes interrogées ont payé une somme dépassant les 345 USD pour leur périple migratoire jusqu’au point de transit de Séguédine ou d’Arlit. En moyenne, les coûts allaient de 85 à 345 dollars.

Les données statistiques sur les mouvements migratoires ont été recueillies chaque jour, notamment grâce au déploiement mensuel d’équipes chargées de récolter des informations qualitatives directement auprès des migrants.

Les points de suivi des flux d’Arlit et de Séguédine font partie de la DTM de l’OIM. Il s’agit d’un ensemble d’outils et de méthodes visant à suivre et à analyser les mouvements des migrants, grâce auquel l’OIM peut avoir un aperçu clair et actualisé des flux, des itinéraires, des profils et des motivations des migrants ainsi que des tendances migratoires

« La collecte de données dans ces régions reste un défi, mais nous avons pour la première fois des informations et des estimations fiables sur les flux migratoires. L’analyse de ces tendances est centrale pour comprendre les motivations à migrer vers l’Afrique du Nord et l’Europe en passant par l'Afrique de l'Ouest. Nous continuerons à développer nos activités, surtout dans les zones les plus reculées du Niger », a expliqué Giuseppe Loprete, chef de mission de l’OIM au Niger.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Marie Karleskind, de l’OIM au Niger. Tél : +227.89311643, Email : mkarleskind@iom.int