Communiqué
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L'OIM en Somalie réinstalle près de 7 000 familles déplacées à l'intérieur du pays et menacées d'expulsion

Halima Hassan, 39 ans, mère de neuf enfants, et son mari, font partie des familles qui ont été réinstallées à Barwaqo en 2019. « Nous sommes très chanceux d'avoir maintenant un foyer où je peux élever mes enfants confortablement », a-t-elle confié à l'OIM

Baidoa - Près de 7 000 personnes déplacées à l’intérieur de la Somalie qui risquaient d'être expulsées de leur domicile en Somalie ont été réinstallées dimanche par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Barwaaqo, un nouveau site pour déplacés internes, dans l'Etat du Sud-Ouest.  

Les déplacés internes vivaient sur des terrains privés dans 17 installations informelles dans la ville de Baidoa. Elles rejoindront les 6 116 autres personnes qui ont déjà déménagé à Barwaaqo en 2019, en coordination avec le gouvernement de l'État du Sud-Ouest.

On estime actuellement à 2,6 millions le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de la Somalie. Près de 360 000 personnes déplacées sont disséminées à 500 endroits à Baidoa, la plupart sur des terres privées. Les locataires n'ont aucun droit sur les terres ni aucune sécurité pour y rester. Même s'ils ont construit des maisons et y vivent depuis des années, ils risquent constamment l'expulsion. 

Habiba Mohamed, 39 ans, mère de sept enfants, ne sait que trop bien ce que c'est que d'être expulsée. Depuis qu'elle a fui son village natal, elle a été expulsée à deux reprises d'endroits où elle espérait offrir sécurité et stabilité à sa famille. Elle vient d'arriver cette semaine dans le nouvel endroit et elle est convaincue que sa vie y sera plus stable.

« J'aimerais rester ici (à Baidoa) parce que nous avons accès à la terre, à l'éducation et à de meilleurs services pour nous tous, y compris mes enfants », a déclaré Habiba.

« Je me souviens qu'un jour, nous avons construit des toilettes en béton dans le camp où nous vivions. L’après-midi même, le propriétaire nous a dit de quitter les lieux le lendemain matin », a expliqué une autre déplacée interne, Halima Ibrahima.  

Son nouveau foyer, Barwaaqo, signifie « prospérité » en somali. Les nouveaux résidents font partie des 13 000 personnes qui bénéficient du projet lancé par l'OIM avec des partenaires locaux.  

Le site se trouve juste à l'extérieur de Baidoa, sur un terrain donné par le gouvernement local pour offrir aux communautés déplacées une sécurité d'hébergement à long terme. L'alternative - occuper un espace n’importe où - signifie courir le risque d'être accusé de squatter un terrain privé et de devoir faire face à un nouveau déplacement. 

L'OIM a rejoint le consortium Danwadaag Durable Solutions qui supervise la construction des routes de Barwaaqo, des systèmes d'approvisionnement en eau, des lampadaires et autres infrastructures. D'autres partenaires ont construit une école, deux postes de police, une clinique de soins de santé primaires, un centre de nutrition et un centre communautaire.   

Les familles réinstallées reçoivent une aide en espèces et un terrain sur lequel elles peuvent construire de nouveaux abris. Chacune a accès à un terrain de jardin pour planter et récolter de la nourriture. Les résidents recevront un titre de propriété deux ans après la réinstallation, ce qui réduit la menace d'un nouveau déménagement des familles réinstallées et le risque de nouvelles expulsions. 

« Les problèmes qui les ont obligés à fuir leur lieu d'origine sont toujours là, et la majorité des déplacés internes n'ont aucun projet d’y retourner », explique Mohamed Abdelazim, chef des opérations et des situations d’urgence de l'OIM Somalie. « La sécheresse persistante, les inondations et les conflits continuent de provoquer des déplacements à l'intérieur de la Somalie et de nombreuses personnes s'entassent dans les villes et les villages à la recherche de services de base ». 

La réinstallation à Barwaaqo fait partie d'un effort plus large de l'OIM et du gouvernement pour fournir des solutions à long terme aux populations déplacées dans le pays. Elle constitue également un exemple de réussite de la mise en œuvre du nexus aide humanitaire-paix-développement, que l'OIM a l'intention de reproduire ailleurs, tant en Somalie qu’ailleurs dans le monde.   

La deuxième phase du projet de relocalisation de Baidoa a été financée par l’Office des affaires étrangères, du Commonwealth and du développement (FCDO) et le Service européen à la protection civile et opérations d'aide humanitaire (ECHO). Les autres donateurs qui ont contribué au projet sont l'USAID et le gouvernement du Japon. 

Pour plus d'informations, veuillez contacter Claudia Barrios Rosel, OIM Somalie, tél. : +254 705 832 020. Email : Cbarrios@iom.int, ou l'unité d'appui au programme de l'OIM en Somalie : iomsomaliapsu@iom.int