Communiqué
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L’OIM condamne les violences au Soudan du Sud et salue la décision de cessez-le-feu

South Sudan - L’OIM condamne les violences qui ont éclaté à Juba, la capitale du Soudan du Sud, après le cinquième anniversaire de l’indépendance du pays, et salue la décision de cessez-le-feu déclaré hier par les factions en conflit.

Le Président Salva Kiir et le Vice-président Riek Machar ont ordonné à leurs forces respectives de se désengager lundi 11 juillet, suite aux affrontements les plus violents depuis leur éclatement jeudi 7 juillet.

L’annonce d’un cessez-le-feu a été faite alors que le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, appelait le Conseil de sécurité à imposer un « embargo immédiat sur les armes » à l’Etat indépendant le plus récent du monde.

Les violences se sont intensifiées la semaine dernière suite aux accrochages entre les forces du gouvernement et celles de l’opposition qui ont coûté la vie à plusieurs soldats et accru les tensions à Juba.

Les violences ont dégénéré vendredi 8 juillet, faisant plusieurs centaines de morts d’après certaines informations. Après l’accalmie relative samedi 9, les violents affrontements ont repris dimanche 10, se propageant à travers la ville jusqu’à hier, lorsque le cessez-le-feu a été annoncé.

Dans une déclaration du 10 juillet, le Directeur de l’OIM, William Lacy Swing, a déclaré : « L’OIM est profondément préoccupée par le regain de violence à Juba cinq ans après l’indépendance. De nombreux civils ont été déplacés par le conflit et sont directement menacés par la violence qui sévit depuis vendredi dernier. »

L’Ambassadeur Swing a appelé les deux parties à rétablir urgemment la sécurité en désengageant immédiatement leurs forces et en instaurant un dialogue. Il a réitéré que l’OIM et ses partenaires humanitaires devaient pouvoir poursuivre leurs activités de secours dans un environnement sécurisé avec un accès sans restriction aux quelque 6,1 millions de déplacés internes qui ont désespérément besoin d’aide humanitaire et de soutien.

Le nombre exact de victimes civiles et l’ampleur du déplacement de population, provoqués par les affrontements, restent incertains car les organismes humanitaires n’ont pas accès à toutes les populations touchées en raison de l’insécurité qui règne.

D’après les Nations Unies, 7 000 personnes ont fui vers leurs bases de maintien de la paix, huit personnes ont été tuées dans les bases et 67 autres ont été blessées.

De violents affrontements ont été signalés hier dans le secteur de la base des Nations Unies, connue sous le nom de UN House, située à l’extérieur de Juba. Environ 28 000 déplacés internes ont trouvé refuge à la base depuis le début de la guerre civile au Soudan du Sud en décembre 2013. D’autres personnes ont récemment fui vers la base pour échapper à la violence.

Les Nations Unies condamnent fermement le conflit et l’OIM se tient prête à fournir de l’aide d’urgence dès que l’accès sera libre.

D’autres vagues de violences ont eu lieu au Soudan du Sud ces dernières semaines. Le 24 juin, de violents affrontements ont éclaté dans la ville de Wau, au nord-ouest du pays, forçant quelque 19 700 personnes à fuir vers la base de l’UNMISS à proximité et déplaçant des milliers d’autres dans la ville et les villages voisins. L’OIM a dépêché une équipe d’urgence à Wau le 26 juin et fournit une aide humanitaire multisectorielle en coordination avec ses partenaires.

Depuis l’éruption de la guerre civile au Soudan du Sud le 15 décembre 2013, plus de 1,61 million de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et 719 200 ont fui vers les pays voisins. Les Nations Unies estiment que 6,1 millions de personnes nécessitent une aide humanitaire cette année en raison du déplacement, de l’insécurité alimentaire et de l’effondrement de l’économie.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Ashley McLaughlin, OIM Soudan du Sud, Tel: +254 736654086, Email: amclaughlin@iom.int.