Communiqué
Global

L’OIM Cambodge met en garde contre une augmentation du nombre d’hommes victimes de la traite d’êtres humains

 

Cambodge – L’OIM met en garde contre une augmentation de la traite d’êtres humains parmi les Cambodgiens de sexe masculin qui travaillent dans l’industrie thaïlandaise de la pêche. Rien que durant les deux premiers mois de 2013, son bureau de Phnom Penh a porté assistance au même nombre d’hommes victimes de la traite que durant toute l’année 2012.
 
L’OIM Cambodge, les principaux ministères et des organisations locales ont aidé 26 hommes depuis le début de l’année. L’OIM les a aidés à retourner chez eux et s’est occupée d’eux à leur arrivée. Presque la moitié – âgés de 31 ans en moyenne − venaient de la province de Kampong Cham. D’autres étaient originaires de Kampong Thom, Prey Veng, Takeo et Banteay Meanchey.
 
Certains d’entre eux ont déclaré qu’ils étaient partis en mer de plein gré, mais d’autres ont révélé qu’ils ont été amenés par la ruse à travailler à bord de bateaux de pêche thaïlandais, puis forcés à travailler sans rémunération dans des conditions similaires à l’esclavage. La plupart d’entre eux ont raconté qu’à l’origine, ils s’étaient rendus en Thaïlande pour trouver du travail avec l’aide d’intermédiaires locaux, sans documents juridiques.
 
Ils ont confié qu’à bord de ces navires thaïlandais, ils n’avaient droit qu’à peu de nourriture, et qu’ils ne recevaient pas de médicaments lorsqu’ils tombaient malades. La plupart d’entre eux ont échappé à leurs ravisseurs lorsque les bateaux étaient à quai, ou ont été interceptés par les autorités indonésiennes dans les eaux de l’est de l’archipel.
 
A leur retour au Cambodge, l’OIM leur a fourni de la nourriture, un logement temporaire, des examens médicaux et un soutien psychologique. Elle les a orientés vers des ONG partenaires locales et le Ministère de l’action sociale, des vétérans et de la réhabilitation des jeunes afin qu’ils reçoivent un soutien juridique et psychosocial. Elle leur a également fourni une allocation journalière de subsistance et une allocation de voyage pour qu’ils puissent retourner dans leur province d’origine.
 
Les 26 hommes ont pu rentrer chez eux en toute sécurité. L’OIM leur a attribué de petites allocations, et prévoit de leur fournir une aide à long terme en étroite collaboration avec des organisations locales.
 
« Nous sommes heureux d’avoir contribué au retour et à la réintégration de ces victimes, mais l’aggravation de la situation est très préoccupante », a déclaré Brett Dickson, Coordonnateur du projet d’assistance sanitaire dans le contexte migratoire de l’OIM Cambodge. « Plusieurs de ces hommes sont restés des mois, voire des années, en mer. Ils ont été transférés d’un bateau à l’autre sans même jamais toucher terre, dans certains cas. Certains étaient traités comme des esclaves, d’autres travaillaient pour un salaire misérable dans les eaux les plus reculées du globe et dans des conditions extrêmes et dangereuses. »
 
Aujourd’hui, l’OIM soutient activement le Ministère cambodgien de l’action sociale, des vétérans et de la réhabilitation des jeunes pour qu’il vienne en aide à ces hommes victimes de la traite et assure leur réintégration. Jusqu’à récemment, l’aide cambodgienne officielle aux victimes de la traite d’êtres humains ne visait que les femmes et les enfants. 
 
Depuis 2007, l’OIM Cambodge a assuré le retour de 1 030 Cambodgiens victimes de la traite d’êtres humains et leur a fourni une assistance. Rien qu’en 2011 et en 2012, l’OIM Cambodge et l’OIM Indonésie ont facilité le retour sûr et la réintégration de plus de 100 Cambodgiens de sexe masculin victimes de la traite, pour la plupart dans l’industrie thaïlandaise de la pêche.
 
Pour plus informations, prière de contacter
 
Brett Dickson
à l’OIM Cambodge
Courriel : bdickson@iom.int