Communiqué
Global

L'OIM avertit de la catastrophe qui menace Marib, alors que l'escalade des affrontements accroît les besoins humanitaires

Marib - Les affrontements meurtriers entrent maintenant dans leur dixième mois dans le nord-est du Yémen, où plus de 90 000 personnes ont été déplacées vers et dans le gouvernorat de Marib depuis janvier. C'est plus de la moitié de tous les déplacements liés au conflit au Yémen cette année. 

La situation est sur le point d'empirer.

« Nous sommes extrêmement préoccupés par l'impact dévastateur des combats intenses qui se rapprochent des zones fortement peuplées de civils - personnes déplacées, habitants locaux et migrants », a déclaré Christa Rottensteiner, chef de mission de l'OIM au Yémen.

Arrivant démunies, la grande majorité des personnes déplacées aujourd'hui n'ont pas d'autre choix que de trouver refuge dans des camps extrêmement surpeuplés dans la ville de Marib et ses environs où elles n'ont pas accès aux services les plus élémentaires nécessaires à leur survie.

« Nous espérons qu'une solution pacifique pourra être trouvée rapidement pour éviter une crise de déplacement massive : des centaines de milliers de personnes pourraient être forcées de fuir, dont bon nombre pour la deuxième, troisième ou même quatrième fois. Et de plus en plus de régions deviendraient inaccessibles aux organisations humanitaires, ce qui signifierait que les communautés vulnérables se retrouveraient sans même le soutien le plus élémentaire », a ajouté Christa Rottensteiner de l'OIM.

Les déplacements vers le gouvernorat de Marib sont incessants depuis le début du conflit au Yémen. En 2018, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recensé quelque 800 000 personnes déplacées vivant dans ce gouvernorat, ce qui représentait à l'époque près du triple de la population de Marib avant le conflit. Aujourd'hui, le nombre de personnes déplacées dans la même région serait encore plus élevé, compte tenu des récents affrontements et déplacements.

« Depuis des années, la communauté accueille généreusement les familles déplacées, malgré la pression accrue sur les services publics, mais si les combats persistent, nous verrons les besoins à Marib atteindre des niveaux encore plus alarmants », a déclaré Mme Rottensteiner.

« Bien que les équipes et les partenaires de l'OIM travaillent dur pour répondre à ces besoins, ils ont du mal à faire face, étant donné l'ampleur des souffrances. Les familles déplacées ont un besoin urgent d'abris sûrs, d'eau potable, d'assainissement et de nourriture », a-t-elle ajouté.

Parmi les familles déplacées depuis janvier, on estime que 70 pour cent ont besoin d'un soutien en matière d'hébergement, car elles vivent dans des abris de fortune, notamment des petites tentes, des bâtiments abandonnés surpeuplés et dangereux. D'autres dorment dehors. Moins de cinq pour cent ont un accès régulier à des latrines. Associé au fait que les sites de déplacement sont surpeuplés, cela crée une situation extrêmement préoccupante car l'hygiène et la distanciation physique sont essentiels pour lutter contre la propagation de la COVID-19.

Pour ajouter aux difficultés, le gouvernorat de Marib a récemment été fortement touché par des inondations. On estime que 17 000 familles ont été touchées, dont beaucoup avaient déjà été déplacées et vivaient dans des abris de fortune.

Depuis qu'elle a établi un bureau à Marib l'année dernière, l'OIM a apporté son aide à plus de 25 000 familles, notamment en matière de soins de santé, d'abris, d'amélioration des sites de déplacement, d'eau, d'assainissement et d'hygiène, et de services de protection. L'OIM construit également un centre humanitaire à Marib pour soutenir une intervention plus importante en fournissant un espace de travail aux partenaires d'intervention.

Il y a actuellement 140 sites de déplacement dans le gouvernorat de Marib, selon les autorités locales. Il s'agit notamment de sites comme Al Jufainah, le plus grand camp du Yémen qui accueille quelque 40 000 personnes, ainsi que des sites informels de petits groupes de familles vivant dans des bâtiments abandonnés. Depuis le début des hostilités en janvier, au moins 23 sites de déplacement en première ligne ont été évacués lorsque les résidents n'avaient d'autre choix que de fuir pour survivre, tandis que 13 nouveaux sites ont été créés par la communauté de déplacés, les autorités locales et les partenaires. Beaucoup de ces nouveaux sites manquent de services humanitaires de base.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Olivia Headon, OIM Yémen, Tél. : +251926379755, WhatsApp : +967730552233, Email : oheadon@iom.int