Communiqué
Global

L’OIM aide 56 Tchadiens à la frontière libyenne

N’Djamena - Le 28 avril, 56 hommes tchadiens - dont 17 mineurs non accompagnés - ont reçu l’aide de l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, après une opération réalisée deux jours auparavant par les forces de police à la frontière libyenne.

L’opération ciblait un réseau de trafiquants transportant des individus en Libye et a conduit à l’arrestation de plusieurs criminels suspectés de traite de migrants. Les 56 personnes à bord des deux véhicules qui les transportaient ont été retrouvés en mauvais état physique et ont été immédiatement transférés vers l’antenne de l’OIM à Faya, à 300 kilomètres de la frontière libyenne.

Les 17 enfants ont été pris en charge par la Croix-Rouge tchadienne et les 39 adultes ont reçu une aide (nourriture et abri d’urgence) de l’OIM. Les personnes en très mauvais état de santé (déshydratation) ont été immédiatement orientés vers le centre médical le plus proche. En coordination avec les autorités locales, l’OIM entend désormais rapatrier chez eux ceux qui le souhaitent, en toute sécurité.

« Lorsque nous avons été arrêtés par la police, nous ne comprenions pas ce qu’il se passait », a déclaré Mahamet, un Tchadien secouru pendant l’opération. « Nous ne savions pas où nous étions. Lorsque nous sommes arrivés au bureau de l’OIM, on nous a expliqué la situation. Nous ne savions pas que notre propre sécurité était compromise en poursuivant ce périple. Lorsque je suis partie de chez moi, je ne savais pas à quel point cela serait difficile. Nous avions tellement faim et soif, assis sous un soleil de plomb pendant des heures. J’ai hâte de rentrer chez moi. Ce fut une expérience terrible. »

L’OIM au Tchad a fourni l’aide d’urgence avec le soutien financier du Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) du Département d’Etat américain mais des fonds supplémentaires doivent être mobilisés pour répondre à la pression migratoire croissante dans le pays.

« Ces dernières semaines, de plus en plus de migrants vulnérables comme ce groupe sont orientés à l’OIM au Tchad car les déplacements au Tchad ne cessent de croître et les migrants se retrouvent souvent dans des situations de danger lorsqu’ils traversent le désert sans y être préparés », a déclaré Anne Kathrin Schaefer, chef de mission de l’OIM au Tchad. « Même si l’OIM au Tchad se tient prête à aider, nos moyens et ressources sont extrêmement limités et nous ne pouvons pas gérer les demandes croissantes d’aide humanitaire. »

Les récentes tendances migratoires au Tchad et la situation en matière de sécurité dans la région du Bassin du Lac Tchad augmentent la pression sur les acteurs locaux et les organisations internationales comme l’OIM qui n’ont pas les moyens requis pour gérer efficacement les flux migratoires en Afrique du Nord. En 2018, deux points de contrôle du flux ont été installés par les équipes de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) à Zouarke et à Faya, deux zones considérées comme des points de transit clés pour les flux migratoires vers le Niger et la Libye. Les données recueillies à ces deux points de contrôle ainsi qu’à celui de Kalait fourniront des informations plus précises sur les mouvements vers et depuis le Tchad.

En outre, la région du Tibesti, située au nord du Tchad à la frontière avec la Libye, continue d’attirer des travailleurs subsahariens, en particulier en raison de la présence de mines d’or considérées par certains comme une occasion de faire de l’argent avant de poursuivre leur périple vers la Libye. Des victimes de traite ont été signalées par les autorités locales qui ont indiqué que certaines personnes transportées par des trafiquants payées par des « recruteurs » ont été forcées à travailler dans les mines sans être rémunérées pour rembourser le transport et les frais de « placement. »

Une aide financière est donc indispensable pour garantir une approche globale à la gestion des migrations et pour assurer la dignité et la protection des migrants de retour et des migrants dans les pays de transit.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM au Tchad : Anne Kathrin Schaefer, Tel : +235 60281778, Email : aschaefer@iom.int ; ou Idriss Achour, Tel : +235 62960472, Email : lachour@iom.int