Communiqué
Global

L’OIM aide 172 migrants nigérians bloqués à rentrer chez eux depuis la Libye

Libya - Aujourd’hui, 10 mars, l’OIM a aidé 172 migrants nigérians bloqués, dont 6 femmes, à rentrer chez eux depuis la Libye. Parmi eux, 142 avaient passé des mois dans des centres de détention pour migrants.

Le rapatriement, effectué en coopération avec les autorités libyennes, l’Ambassade du Nigéria à Tripoli et le bureau de l’OIM au Nigéria, s’est déroulé à bord d’un vol charter parti de l’aéroport de Mitiga à Tripoli et arrivé à Lagos ce matin.

Avant leur départ, le personnel de l’OIM en Libye leur a distribué des vêtements, des chaussures des sous-vêtements et des kits d’hygiène. Une patrouille mobile du Comité de sécurité de Tripoli a escorté les bus vers l’aéroport de Mitiga.

Presque tous les migrants à bord du vol étaient détenus depuis leur tentative de traverser la Libye pour atteindre l’Europe. Même après terminé leur voyage d’espoir dans des centres de détention, ces migrants se considèrent chanceux d’avoir échapper à la mort dans la Méditerranée, où 97 migrants et réfugiés ont péri cette année le long de l’itinéraire reliant la Libye à l’Italie.

Le financement pour ce vol charter a été fourni par l’Union européenne et le Ministère italien de l’intérieur, dans le cadre du projet intitulé Prévention et gestion des flux migratoires irréguliers depuis le désert du Sahara vers la mer Méditerranée (SAHMED).

Les récits étaient similaires à la lumière de l’instabilité actuelle en Libye, qui provoqué de nombreux troubles physiques et psychologiques chez les migrants.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Othman Belbeisi, OIM Libye, Tel +216 29 600389, Email: obelbeisi@iom.int, ou Ashraf Hassan, OIM Genève, Tel: + +216 29794707Email: ashassan@iom.int

Adam, 26 ans, ouvrier du bâtiment, a déclaré : « mon malheur a commencé sur la route du désert entre Agadez (Niger) et Al Gatrun (sud de la Libye). J’étais malade et mon état a empiré pendant le voyage alors le conducteur m’a jeté hors de la voiture dans le désert, où je suis resté toute une journée, fiévreux, sans eau, ni nourriture, ni abri. Ensuite, j’ai été secouru par deux personnes qui m’ont amené au centre de détention à Al Qatrun. J’y suis resté pendant près de trois semaines puis j’ai été libéré après avoir contacté ma famille qui a dû payer 1 200 dollars libyens (916 dollars américains) pour mes soins médicaux. »

Josh, 18 ans, le plus jeune détenu du Centre d’Abou Saleem, a confié : « ce n’est pas la première fois que je suis détenu en Libye depuis que je suis arrivée avec mon frère (Issa) il y a près d’un an. Je suis resté seul dans le centre de détention d’Al Qatrun pendant environ un mois après la libération de mon frère, jusqu’à ce que je puisse payer environ 1 050 dollars libyens (800 USD) pour être libéré. Son autre frère, Christin, 34 ans, poursuit : « nous vivions avec mes parents et ma sœur… Après avoir fini l’université, j’ai travaillé dans l’informatique mais mon salaire était très modeste alors nous avons décidé de nous rendre en Libye. Mon père nous a donné de l’argent et j’ai décidé d’emmener mon frère Josh parce que je pensais que le voyage se ferait sans encombres et qu’il y avait du travail. Mais la réalité a été bien pire que je l’imaginais. J’ai payé près de 6 500 dollars libyens au total (4 960 USD) pour arriver ici et comme vous pouvez le voir, nous sommes détenus dans des centres sans rien. »

La route depuis Sabha vers Tripoli est tout aussi semée d’embuches que celle entre Agadez et Al Qatrun, où certains gangs de passeurs embarquent parfois plus de 22 migrants dans un pick-up Toyota et paient des pots-de-vin au poste de contrôle de sécurité. En général, ils changeaient de voiture pour transporter les migrants (chaque passeur contrôle son secteur).

Yusuf, migrant de 18 ans, est arrivé en Libye il y a neuf mois pour trouver du travail et gagner de l’argent pour aller en Europe, ou « la terre des rêves » comme il l’appelle. « Aller en Europe était mon rêve. Pour l’atteindre, j’ai défié le long et dangereux chemin, la faim et le froid mais aujourd’hui, mon rêve est de retourner auprès de ma mère, de mes frères et de mes amis et c’est ce que l’OIM m’a aidé à faire. »