Communiqué
Global

L’OIM aide 154 Nigérians à rentrer chez eux depuis la Libye

Libye - Hier, 10 octobre, l’OIM a aidé 154 migrants nigérians, dont 98 femmes, un bébé et trois enfants, à rentrer chez eux au Nigéria depuis la Libye. Parmi eux, 153 avaient passaient plusieurs mois dans les centres de détention d’Al Fallah et d’Abu Saleem en Libye.

En coopération étroite avec les autorités libyennes, l’ambassadeur nigériane à Tripoli et la mission de l’OIM au Nigéria, le rapatriement volontaire a eu lieu par avion charter parti de l’aéroport de Mitiga de Tripoli et arrivé à Abuja, au Nigéria, en début de soirée. Avant le départ, tous les migrants ont reçu des vêtements et des chaussures. Une patrouille mobile de la Direction libyenne de lutte contre la migration illégale a escorté les bus jusqu’à l’aéroport de Mitiga.

La situation de ce groupe était similaire à celle d’autres migrants qui ont précédemment été rapatriés par l’OIM depuis la Libye. Certains des migrants qui ont parlé à l’OIM ont expliqué pourquoi ils se sont sentis obligés d’entreprendre leur dangereux périple et ont aussi fait part de certaines de leurs expériences en Libye.

« J’ai payé 1 500 dollars à un passeur au Nigéria pour rejoindre mon mari en Libye et nous rendre ensemble en Italie. Je suis passée par Agadez, au Niger, par le désert puis par Murzug, au sud de la Libye, où j’ai retrouvé mon mari. Nous sommes ensuite partis pour Tripoli, puis Misurata où nous avons été emprisonnés pendant trois mois. Après cela, mon mari a été tué et j’ai été transférée à Al Fallah », a raconté Malika, 25 ans, enceinte, à l’OIM.

Sandra, 18 ans, a confié : « j’ai décidé de partir en Libye après la mort de mes parents et j’ai dû trouver des moyens pour subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. Un ami m’a promis un emploi à Tripoli et j’ai payé 1 000 dollars à un passeur au Nigéria. Ça m’a pris trois jours pour atteindre Sebha, en Libye, après avoir voyagé à travers le désert nigérien. J’ai travaillé pendant deux mois à Sebha, puis je me suis rendue à Beni Walid, puis à Tripoli. J’ai travaillé en tant que domestique à Tripoli mais lorsque j’ai demandé mon salaire, mon employeur m’a amenée au poste de police le plus proche en affirmant que j’étais une voleuse. J’ai été arrêtée puis envoyée au centre de détention pour immigrants d’All Fallah. »

Franz, 31 ans, a raconté à l’OIM : « J’ai décidé d’aller en Libye pour travailler et subvenir aux besoins de ma famille. Un ami m’a rejoint et nous avons chacun payé 1 200 dollars à un passeur qui nous a promis de nous amener à Tripoli. Après être arrivés en Libye via Agadez, au Niger, il nous a abandonnés à notre sort à Sebha. Heureusement, nous avons rencontré un Nigérian qui nous a hébergés jusqu’à ce que nous trouvions notre chemin pour Misurata, où nous avons travaillé pour une entreprise du bâtiment. Un jour, sur le chemin entre le travail et la maison, nous avons été arrêtés par des hommes armés et emprisonnés. Nous avons été libérés après avoir payé 735 dollars, à ce moment-là nous avons décidé de quitter la Libye pour rejoindre l’Italie. Nous avons contacté un passeur pour prendre un bateau mais nous avons été arrêtés à Al Gwea et envoyés au centre de détention d’Abu Saleem. »

A leur arrivée, les migrants rapatriés ont été accueillis par l’OIM au Nigéria à l’aéroport international Murtala Muhammad et ont reçu des allocations en espèces. Tous les rapatriés ont reçu de l’argent pour pouvoir payer leur transport vers leurs destinations finales au Nigéria.

Les plus vulnérables du groupe de rapatriés recevront une aide à la réintégration fournie par l’OIM au Nigéria.

Le vol charter a été financé par l’Instrument de contribution à la stabilité et à la paix (IcSP) de l’Union européenne, dans le cadre du projet de l’OIM intitulé : « Repatriation Assistance for Vulnerable Migrants Stranded inside Libya and Promoting Stability in Libya’s Southern Regions. »

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM en Libye, Othman Belbeisi, Tel +216 29 600389, Email: obelbeisi@iom.int or Ashraf Hassan, Tel +216 29 794707, Email: ashassan@iom.int