Communiqué
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L’Italie publie de nouvelles données à jour sur les arrivées de migrants

Italie - A quelques jours de la Journée internationale des migrants – célébrée le 18 décembre – le Ministère italien de l’intérieur a publié des données à jour au mois de novembre sur les arrivées de migrants par la mer. Au 30 novembre 2014, l’Italie fait état de 163 368 migrants secourus en mer cette année.

Il s’agit d’une hausse de 9 923 migrants au cours du dernier mois, qui représente environ un tiers des 26 107 arrivées de septembre. « Il y a eu de nombreuses journées de mauvais temps », a expliqué Federico Soda, chef de mission de l’OIM en Italie, qui a remarqué que malgré les conditions hivernales en mer, les passeurs continuent de trouver des passagers recherchant une sécurité en Europe.

En novembre, la plupart des arrivants étaient de nationalité syrienne, près de 3 000, soit un tiers du total. Les Erythréens ne représentaient que 300 arrivées.

« Nous avons remarqué que récemment, les Syriens arrivent principalement à bord de bateaux en provenance de Turquie, alors que les arrivées en provenance de Libye sont composées essentiellement de Subsahariens », a déclaré Federico Soda. « A ce stade, nous ne pouvons pas dire si ce pourrait être une nouvelle tendance mais nous allons enquêter. »

Sur l’année entière, les Syriens étaient les plus nombreux, avec un peu moins de 40 000 arrivées depuis le 1erjanvier, suivi des Erythréens, avec un peu plus de 34 000 arrivées.

A la même période l’année dernière, on comptait 10 852 Syriens et 9 213 Erythréens. Les arrivées de 2014 depuis le Mali, le Nigéria, la Gambie, la Palestine et le Bangladesh ont toutes plus que doublé par rapport à l’année dernière.

Le nombre de Bangladeshis arrivant par la mer jusqu’ici en 2014 s’élève à 4 386 par rapport à seulement 297 en 2013. Les Palestiniens, représentant 5 713 arrivées en 2014, sont presque six fois plus nombreux que les 1 043 arrivés par la mer en 2013.

La mission de l’OIM en Italie rapporte également cette semaine que le personnel a pu accueillir et aider quelques uns des 391 migrants arrivés mercredi 10 décembre au port sicilien d’Augusta. Des témoins ont déclaré qu’ils voyageaient à bord d’un gros chalutier qui a quitté Mersin, en Turquie, le 29 novembre. Il s’agissait principalement de Syriens et de Palestiniens.

Pour la première fois, l’OIM a rencontré, parmi les migrants, des réfugiés ayant fui Kobane, ville assiégée dans les hauts plateaux kurdes de Syrie. Elle a interrogé une famille de 15 personnes, dont une femme âgée d’environ 70 ans, ses quatre filles et leurs maris, ainsi que leurs enfants, dont plusieurs bébés.

Les membres de cette famille ont déclaré avoir fui Kobane le 22 septembre et s’être rendus au camp de réfugiés turc de Suruc. Ils ont confié que les conditions difficiles dans le camp, notamment le manque de lait pour les enfants, les ont poussés à chercher à se rendre en Italie.

 

Ils ont déclaré avoir vendu leurs biens, notamment de l’or, pour financer leur voyage, qu’ils ont affirmé avoir payé 6 000 dollars par passager de plus de 7 ans. Les plus jeunes enfants voyagent gratuitement. Ils ont expliqué que de nombreux autres réfugiés de Kobane quittent désormais le camp de Suruc et que beaucoup choisissent d’entrer en Grèce depuis la Turquie car la traversée de la mer est onéreuse et dangereuse.

M. Soda de l’OIM en Italie rapporte que les prix imposés par les passeurs aux Syriens seraient en hausse, bien que les groupes bénéficieraient de réductions. « Les prix depuis la Turquie varient en fonction de la taille du bateau », a t-il précisé. « Si les migrants sont plus de 500, le tarif est de 4 500 dollars par personne. S’ils sont moins de 500, il peut passer à 6 000 dollars par passager. »

Les nouveaux arrivants de Turquie ont confié aux enquêteurs de l’OIM qu’après avoir quitté Mersin le 29 novembre à bord d’un petit bateau de pêche en bois, les personnes organisant leur traversée – un groupe d’hommes turcs et syriens – ont amené plusieurs bateaux en bois transportant des migrants en haute mer puis les ont transférés à bord d’un plus gros bateau avec une coque en métal. Cette opération d’embarquement a pris plusieurs jours, d’après les témoins, et la traversée même, environ une semaine.

Le week-end dernier, les migrants ont été secourus par deux navires, un des garde-côtes islandais et un autre remorqueur espagnol.

Le personnel de l’OIM a également interrogé des survivants parmi les 557 migrants secourus lors de six autres opérations le 7 décembre. Tous les migrants étaient originaires d’Afrique subsaharienne et ont été amenés en Sicile par le navire de la Marine italienne « Cigala Fulgosi ».

Parmi eux figuraient des survivants d’un naufrage que l’OIM a signalé en début de semaine et qui a coûté la vie à au moins 18 victimes. D’après les témoignages des survivants, 10 autres victimes seraient portées disparues, présumées mortes noyées lors du naufrage. Les survivants sont principalement originaires du Nigéria et quelques-uns du Sénégal et du Mali.

 Parmi les migrants ramenés à terre par le « Cigala Fulgosi » se trouvaient également des survivants d’un naufrage qui s’est produit le 5 décembre. Ils ont déclaré avoir quitté Tajura, en Libye, la nuit du jeudi 4 décembre. Leur bateau pneumatique, avec 110 personnes à bord, a commencé à sombrer lentement le lendemain après-midi. Les migrants étaient principalement de jeunes hommes originaires de Gambie. Une femme enceinte du groupe est toujours portée disparue.

L’OIM a également des nouvelles d’un naufrage signalé au Yémen au début du mois. L’équipe de l’OIM à Sana’a a fait état de 24 victimes au total, toutes éthiopiennes, après que leur bateau a chaviré dans la tempête au large du port d’Al-Makha, près du Détroit de Bab al-Mandab. Jusqu’ici, 21 corps ont été repêchés.

Forte de ces dernières informations, l’OIM fait observer que les décès de migrants le long des itinéraires maritimes depuis l’Afrique en 2014 s’élèvent désormais à 3 500, dont la plupart ont eu lieu en Méditerranée. Ce nombre est environ six fois plus élevé que l’année dernière.

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Dax Bennett Roque

OIM Yémen

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Flavio Do Giacomo

OIM Italie

Tel: +39 347 089 8996

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