Communiqué
Global

L’impact du cyclone Kenneth continue d’affecter le nord du Mozambique

Des enfants sur l’île d’Ibo au nord du Mozambique se tiennent prêts de leur maison reconstruite tandis qu’un équipe chargée des abris installe une bâche sur le toit. Photo : OIM

Ile d’Ibo, Cabo Delgado - Trois semaines après le passage du cyclone Kenneth au nord du Mozambique, plus de 300 000 personnes ont toujours besoin d’aide humanitaire dans les provinces côtières de Cabo Delgado et de Nampula. Quelque 45 000 habitations ont été endommagées, dont beaucoup sont totalement détruites, et plus de 1 400 restent inondées, d’après le gouvernement du Mozambique. 

« C’était notre maison », confie Regina, en montrant du doigt un amas de débris et quelques pans de murs restés intacts. Elle s’assoit sur l’un des chaises qu’elle a pu conserver, la cadette de ses cinq filles assises sur ses genoux, devant leur abri temporaire construit avec des panneaux en tôle. 

Regina fait partie des 300 familles vulnérables qui ont à ce jour reçu une aide fournie par les équipes chargées des abris de l’OIM et de l’Instituto Oikos, une ONG basée sur l’île d’Ibo, afin d’installer des bâches pour protéger leurs habitations endommagées et leurs abris temporaires. 

« Je ne me sens vraiment pas bien. Je n’ai pas l’espoir de retrouver une maison ni demain, ni après-demain. Nous n’avions pas grand-chose mais les choses de valeur que nous possédions - notre maison et nos lits - ont toutes été détruites par le cyclone », a-t-elle expliqué. 

Regina stocke ses ustensiles de cuisine dans la maison d’une voisine pour s’assurer que personne ne les lui vole. Son hébergement temporaire n’a pas de porte. 

« Personne ne peut aider les autres car nous avons tous perdu nos maisons », explique sa voisine, Rute. « Pendant le cyclone, les vents étaient très forts. Chacun essayait de sauver sa peau. Nous avons fui avec nos enfants dans nos bras. Le vent ne leur permettait pas de marcher seuls. » 

Quatre équipes chargées des abris continuent de parcourir l’île, aidant au total plus de 40 familles par jour. Un millier de familles sont censées recevoir de l’aide. Cliquez ici pour voir comment se déroule une distribution de bâches sur l’île d’Ibo. 

« La destruction dans les zones les plus touchées - maisons, écoles, hôpitaux et bâtiments communautaires sont tous endommagés - laisse les populations sinistrées sans ressources et dans le besoin d’une aide humanitaire globale », a déclaré Katharina Schnoering, chef de mission de l’OIM au Mozambique. 

« Nous travaillons en collaboration étroite avec l’Agence de gestion des catastrophes du gouvernement du Mozambique (INGC) afin d’aider de toute urgence le plus grand nombre de familles possible, en particulier celles qui ont perdu leur maison et qui se retrouvent sans abri. L’ampleur de la crise nécessite le concours de tous les partenaires humanitaires pour fournir un appui », a-t-elle ajouté. 

En coopération avec l’UNICEF, l’OIM distribue aujourd’hui des bâches, des gouttes de purification de l’eau et du savon à près de 300 familles dans le quartier fortement touché de Macomia, à Mucojo. Les matériaux sont hélitreuillés car les routes sont dévastées et couvertes d’arbres arrachés. 

L’OIM répond aux besoins d’abri urgents suite au passage du cyclone Kenneth en gérant l’arrivage des kits d’aide non alimentaire et en les distribuant aux partenaires humanitaires qui, à leur tour, les distribuent aux habitants. Jusqu’ici, l’OIM a donné plus de 7 000 bâches en plastique aux partenaires pour les distribuer à Cabo Delgado (Macomia, île d’Ibo et Quissinga) et à Nampula (Erati et Memba) afin de répondre aux besoins d’abri urgents. 

Les informations sur les populations touchées et déplacées sont difficiles à obtenir dans les zones sinistrées. De nombreuses communautés sont coupées du monde car l’électricité et les réseaux de communication n’ont pas encore été remis en état. 

La Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM, mise en œuvre en coordination avec l’INGC, réalise des évaluations dans sept sites d’hébergement temporaire dans la province de Cabo Delgado. Au total, 2 383 personnes ont été recensées à travers les sept sites évalués. 

Dans tous les sites, le principal facteur empêchant le retour dans les lieux d’origine était les maisons endommagées ou détruites, suivies des problèmes d’accessibilité, des conditions de vie inadéquates et des phénomènes d’origine météorologique (inondations, vents forts et glissements de terrain). Le principal besoin signalé dans tous les sites est la nourriture, suivi des abris, notamment des matériaux de construction ou de l’aide non alimentaire. 

L’OIM est présente au nord du Mozambique depuis longtemps en soutien au gouvernement et aux communautés locales. Cabo Delgado est une province clé pour l’OIM car elle fait partie d’un couloir où de nombreux migrants de la corne de l’Afrique transitent pour atteindre l’Afrique du Sud. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM au Mozambique : Katharina Schnoering, Email : kschnoering@iom.int ou Sandra Black, Tel : +258 852 162 278, Email : sblack@iom.int