Communiqué
Global

L'escalade du conflit et les déplacements massifs obligent à intensifier les actions au Sahel central

Amarcia, déplacée à l'intérieur du pays par le conflit à Diffa, au Niger. Photo : OIM/Monica Chiriac

Genève - L’intensification du conflit et de la violence dans le Sahel central cette année a entraîné une augmentation inquiétante et sans précédent du nombre de morts et de personnes déplacées au Burkina Faso, au Mali et au Niger. A l’occasion de la table ronde ministérielle pour le Sahel central qui se tient aujourd'hui, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) se joint à la communauté internationale et aux partenaires des Nations Unies pour appeler à une action concertée afin de résoudre cette crise multidimensionnelle qui touche plus de 13 millions de personnes.

La violence et le conflit ont multiplié par plus de vingt le nombre de déplacement interne dans les trois pays depuis 2018, déracinant plus de 1,5 million de personnes - selon les données des autorités nationales, de la Matrice de suivi des déplacements de l'OIM et des agences partenaires. 

« Aujourd'hui, nous continuons à être témoins de déplacements massifs considérables, de violations des droits et d'un accès limité aux services de base, en particulier pour les plus vulnérables. Les restrictions d'accès et les attaques contre les travailleurs humanitaires sont également devenues un grave problème », a déclaré António Vitorino, Directeur général de l'OIM, dans son intervention lors de la conférence.

« Nous devons intensifier nos efforts pour non seulement répondre aux besoins les plus immédiats, mais aussi pour s'attaquer aux causes profondes de cette crise. Les opérations militaires ne peuvent être la solution à elles seules », a-t-il ajouté.

En plus d'appeler les acteurs concernés à mettre fin à la violence et à rechercher des solutions durables, l'OIM et ses partenaires appellent également les donateurs internationaux à augmenter les engagements financiers nécessaires pour agir efficacement auprès des quelque 13,4 millions de personnes qui ont urgemment besoin d'aide humanitaire.

L'OIM a intensifié ses opérations afin de fournir une aide vitale aux personnes touchées et déplacées, tout en s'efforçant d'atténuer les facteurs de conflit par des activités de consolidation de la paix et de résolution des conflits, et de renforcer les efforts de développement, notamment par des initiatives de réduction des risques de catastrophes et des moyens de subsistance. 

Cela s'ajoute à la réponse régionale de l'Organisation à la COVID-19 qui vise à freiner la transmission de la maladie, à limiter les effets humanitaires et socioéconomiques de la pandémie et à aider les communautés touchées à se préparer à un relèvement à plus long terme. Pour cela, les activités se concentrent sur le renforcement des systèmes de santé, la formation au niveau communautaire et national, les campagnes de sensibilisation, la distribution d'équipements de protection individuelle et le soutien aux laboratoires ainsi que les dépistages sanitaires aux frontières et autres endroits stratégiques.

À l'heure actuelle, les besoins de financement globaux de l'OIM pour son intervention au Sahel central ne sont financés qu'à hauteur de 34 pour cent. L'Organisation a besoin de 58 millions de dollars pour répondre aux besoins de deux millions de personnes ciblées par l'intervention. De même, les plans globaux d'intervention humanitaire des Nations Unies pour l'aide au Sahel central cette année n'ont été financés qu'à hauteur de 39 pour cent.

« Nous avons aujourd’hui la possibilité de changer le paradigme de notre réponse vers une action plus cohérente entre les acteurs de l'aide humanitaire, du développement, de la consolidation de la paix et de la sécurité et de créer un espace où les acteurs de l'aide humanitaire et du développement peuvent construire des approches communes avec l'objectif commun d'améliorer la vie de tous ceux qui sont touchés par la situation au Sahel central », a conclu la DG Vitorino.

La conférence d'aujourd'hui a été organisée par les gouvernements du Danemark, de l'Allemagne, de l'Union européenne et les Nations Unies. 

La plateforme de réponse à la crise mondiale de l'OIM donne un aperçu des plans et des besoins de financement de l'OIM pour répondre à l'évolution des besoins et des aspirations de ceux qui sont touchés par la crise et les déplacements ou qui risquent de l'être en 2020 et au-delà. La Plateforme est régulièrement mise à jour à mesure de l'évolution des crises et de l'émergence de nouvelles situations.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Angela Wells au siège de l'OIM, Email : awells@iom.int, Tel : +41 79 403 50365 et l'équipe du Bureau régional à Dakar : rodakarepcteam@iom.int