Les travailleurs migrants sont victimes d’exploitation et de mauvais traitements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
Lebanon - L’OIM et la Fondation Walk Free (WFF) appellent les gouvernements à prendre des mesures plus concrètes pour protéger les travailleurs migrants qui vivent dans des conditions qui se détériorent dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA).
Le rapport de la WFF et de l’OIM intitulé : « The Other Migrant Crisis: Protecting migrant workers against exploitation in the Middle East and North Africa » a été lancé lors d’un dialogue régional rendu possible par l’OIM à Beyrouth, intitulé : « Bringing Innovation Forward: Combating Trafficking in Persons and Exploitation of Migrant Workers in MENA ».
La réunion a été organisée dans le cadre du projet de l’OIM pour protéger et aider les travailleurs migrants vulnérables et exploités au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (PAVE en anglais), financé par l’Union européenne et cofinancé par le Ministère italien de l’intérieur.
Le rapport expose les conditions dans lesquelles vivent les travailleurs migrants victimes de traite et d’exploitation à travers la MENA. Les données recueillies lors d’entretiens avec 162 victimes révèlent des tendances inquiétantes : 100 % des travailleurs s’étaient fait retirer leur passeport, 87% étaient confinés à leur lieu de travail, 76% ne recevaient pas leur salaire, 73% souffraient de maltraitance psychologique et 61% enduraient des violences physiques.
D’après le rapport, les conflits armés actuels et l’instabilité économique à travers la MENA créent un climat parfait pour l’esclavage moderne. La violence sectaire, la montée de l’extrémisme et les déplacements record de population ont de lourdes conséquences sur la région.
Cette urgence humanitaire complexe et sans précédent peut dissimuler les besoins essentiels de la main-d’œuvre migrante en plein essor. D’après de nouvelles informations, les travailleurs piégés dans des zones de conflit, et utilisés comme boucliers humains et capturés par des groupes armés, augmentent la nécessité d’agir pour les gouvernements de la région. En outre, l’offre et la demande de migrants de main-d’œuvre bon marché ne montrent aucun signe de diminution.
L’OIM et la WFF appellent les gouvernements à : introduire des réformes juridiques garantissant que les ouvriers agricoles et les travailleurs domestiques les plus vulnérables soient protégés par le droit du travail ; mieux faire appliquer les lois sur la protection des travailleurs ; régler urgemment le problème de rétention des passeports des employés migrants ; soutenir les victimes pour s’assurer qu’elles ne soient pas davantage traumatisées par les arrestations et la détention ; et tenir les employeurs et recruteurs pour responsables de leur rôle dans l’exploitation.
« Cette étude arrive à point nommé. Reconnaître la vulnérabilité des migrants à la traite doit être en première ligne des interventions du gouvernement et des OI face au conflit. Cette étude peut servir d’outil aux gouvernements et aux groupes de la société civile, y compris le grand public, pour informer, exercer une pression et élaborer des politiques visant à mieux protéger les travailleurs migrants », a déclaré Fiona David, Directrice de la recherche pour la Fondation Walk Free.
« Nous devons nous assurer de donner la plus haute priorité à la traite d’êtres humains afin que les criminels ne puissent pas exploiter davantage les plus vulnérables dans ce qui est déjà une situation très complexe », a déclaré Fawzi Al-Zioud, chef de mission de l’OIM au Liban.
Pour télécharger le rapport, veuillez vous rendre sur :
Pour plus d’informations, veuillez contacter Fitriana Nur, OIM Liban, Tel. +961 76620648, Email: fnur@iom.int