Tchad - Depuis fin décembre 2013, l’OIM a enregistré plus de 95 000 rapatriés Tchadiens, ressortissants centrafricains et autres étrangers souvent démunis arrivant au Tchad depuis la République centrafricaine (RCA).

Non moins de 10 000 Tchadiens et autres ressortissants de pays tiers, notamment des Maliens et des Soudanais, ont fui vers le Cameroun. Les 30 mars et 2 avril, l’OIM a organisé des convois routiers depuis la frontière entre la RCA et le Cameroun vers Moundou au Tchad. Ces convois ont permis le retour de 1 219 migrants bloqués.

A ce jour, l’OIM a aidé quelque 4 900 migrants bloqués à quitter le Cameroun par la route et par avion et continue de surveiller la situation à la frontière entre le Cameroun et la RCA, ainsi qu’à la frontière entre le Tchad et la RCA, afin d’aider les migrants bloqués.

Mohamed faisait partie des Tchadiens rentrés au Tchad lors d’un convoi routier de l’OIM depuis Kentzou à la frontière entre le Cameroun et la RCA.

Il a fui sa maison dans le quartier mixte de Miskine, à Bangui, la capitale de RCA, après que son frère et son neveu ont été assassinés par la milice anti-balaka.

Au départ, il avait trouvé refuge à la Mosquée centrale de Bangui puis était parvenu à atteindre le Cameroun, où il a été bloqué à la frontière pendant plus d’un mois, sans abri et avec très peu d’eau et de nourriture.

Avec l’aide de l’OIM, Mohamed s’est rendu au site de transit de Moundou, au Tchad, puis a continué sa route vers Sarh, où il a retrouvé sa famille au site de transit de Doyaba.

Toutefois, Mohamed a été séparé de sa famille pendant le périple. Il pense que sa femme et ses deux enfants, qui ont quitté Kentzou après lui, sont toujours bloqués à la frontière. Il prend aujourd’hui des médicaments contre le stress post-traumatique provoqué par ses expériences.

Alors que la population continue de fuir, les ressources limitées des pays voisins sont mises à rude épreuve. D’après le Dr Qasim Sufi, chef de mission de l’OIM au Tchad, le retrait des troupes tchadiennes en RCA pourrait également provoquer de nouvelles vagues d’arrivées à la fois au Tchad et au Cameroun.

Alors qu’environ 96,5% de migrants, de réfugiés et d’autres ressortissants de pays tiers fuient la RCA vers le Tchad et le Cameroun, la crise en RCA devient un défi humanitaire et financier au Tchad et au Cameroun, fait-il remarquer.

« Nous nous attendons à accueillir davantage de personnes dans les prochaines semaines et les prochains mois, à moins que la violence en RCA ne diminue. Nous devrons donc continuer à fournir des moyens de transport et de l’aide à ces personnes, dont la plupart sont démunies, vulnérables et traumatisées », ajoute t-il.

L’OIM lance un appel de 30 millions de dollars pour financer ses opérations d’urgence en RCA, de 28 millions pour le Tchad et de 7 millions pour le Cameroun.

Pour plus d’informations, veuillez contacter le

Dr. Qasim Sufi
OIM Tchad
Email : qsufi@iom.int
Tél. +235 63964684