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Les Sri Lankais bloqués quittent Bakou avec l'aide inattendue de l'OIM

Les migrants sri-lankais bloqués reçoivent des certificats prouvant qu'ils ne sont pas porteurs du coronavirus et aptes à prendre l'avion à l'aéroport de Bakou. Photo : OIM/Ilqar Xudiyev

Bakou/ Colombo - Minuit, fin de l'été à l'aéroport étincelant de Bakou. Des dizaines de migrants originaires du Sri Lanka se sont rassemblés, certains faisant les cent pas dans la chaleur, d'autres fumant nerveusement, d'autres encore jetant un coup d'œil à leur téléphone.

Lorsque le personnel en gilet de l'OIM est arrivé, ils se sont détendus. L’effervescence a commencé à se faire entendre au moment de recevoir les certificats vitaux attestant d'un résultat négatif au dépistage de la COVID-19, ainsi que les masques et les gants dont ils avaient besoin pour embarquer sur leur vol de retour.

Ce groupe de 69 personnes, principalement des étudiants et des membres de leur famille, étaient bloqués en Azerbaïdjan depuis mars en raison de la fermeture des frontières dans le cadre du confinement national requis par la pandémie de coronavirus.

Dans l’incapacité de travailler, inéligibles à l'aide gouvernementale accordée aux ressortissants nationaux et incertains de la date de réouverture de leurs universités et facultés, ils ont décidé de rentrer. Mais au Sri Lanka, les familles ont été durement touchées et n'ont pas pu apporter leur soutien.

« La situation économique dans mon pays est également difficile et il est peu probable que mes parents puissent m'aider, dans un délai court, à couvrir mes frais de scolarité, de subsistance et de logement dans un autre pays », a déclaré un étudiant, qui a demandé à ne pas être identifié.

Le groupe était mené par Anuruddha Pathirathne. Il dirigeait une entreprise prospère en Azerbaïdjan, qui importait du thé et des épices de son pays. Puis le coronavirus a tout gâché.

« Je ne peux pas continuer mon activité et jusqu'à aujourd’hui, je ne pouvais pas rentrer car les frontières sont fermées », a-t-il déclaré. « Pour l'instant, la seule façon de quitter le pays est de prendre l'avion pour la Turquie. Alors, nous avons décidé de saisir cette opportunité ».  

Anuruddha a révélé qu'après avoir dépensé leurs dernières ressources pour acheter des billets d'avion, les migrants ont appris que seuls les passagers ayant un certificat de dépistage négatif à la COVID-19 délivré dans les 48 heures avant le départ seraient autorisés à embarquer.

Comme nous avons dû rester à la maison pendant des mois pendant la période de quarantaine et que ceux qui gagnaient de l'argent ne pouvaient pas aller travailler, la plupart sont dans une situation financière désastreuse et n’avaient pas les moyens de payer le test, a expliqué Anuruddha.

Leur recours était de contacter leur ambassade en Iran voisin. C'est alors que l'OIM est entrée en scène. L'Ambassade est entrée en contact avec le Bureau de l'OIM en Azerbaïdjan pour demander de l'aide.

« La situation a été aggravée par le fait que le Sri Lanka n'a pas d'ambassade en Azerbaïdjan pour les aider », a expliqué Ilyas Nabiyev, coordonnateur du projet de l'OIM, ajoutant que l'OIM en Azerbaïdjan a passé un accord avec l'une des cliniques locales désignées pour effectuer des tests PCR rapides et obtenir les résultats en quelques heures.

« Il était nécessaire de réaliser des tests PCR (réaction en chaîne par polymérisation) et de régler les questions d'immigration pour les Sri Lankais dans un délai très court avant le départ, car beaucoup avaient déjà acheté des billets d'avion, et sans ces certificats, ils n'auraient pas été autorisés à monter à bord ».

Grâce au travail bien coordonné du personnel de l'OIM et à une coopération parfaite avec les autorités azerbaïdjanaises qui ont rapidement délivré les documents de voyage, tous les migrants bloqués sont rentrés chez eux en toute sécurité.

Ils se trouvent actuellement dans un centre de quarantaine de l’Etat pour la période de quarantaine obligatoire de 14 jours.

Anuruddha a déclaré que malgré leur obligation de quarantaine dans le centre, ils sont heureux d'être de retour et vont bientôt retrouver leur famille.

« Nous nous sentons à nouveau chez nous, heureux d'être avec notre famille et nos amis », a-t-il confié. « Je vis en Azerbaïdjan depuis longtemps et j'aime ce pays. Ma femme est en Azerbaïdjan et je serai bientôt de retour. »

L'aide a été fournie aux citoyens sri-lankais dans le cadre du projet régional de l'OIM sur l'aide humanitaire aux migrants (ressortissants étrangers) bloqués/vulnérables dans les pays du sud du Caucase, financé par le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations (PRM) Département d'État américain.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Ilgar Khudiyev, OIM Azerbaïdjan, Mobile : +994 (0) 50 319 66 80, Email : ixudiyev@iom.int ou Joe Lowry, OIM Vienne, Mobile : + 43 660 3776404, Email : jlowry@iom.int