Communiqué
Global

Les services sanitaires à Cox’s Bazar s’efforcent d’absorber l’afflux de plus de 415 000 personnes : l’OIM intensifie les opérations de ses équipes mobiles et le soutien aux cliniques publiques

Cox’s Bazar – L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, collabore avec le gouvernement et les partenaires humanitaires pour amplifier rapidement les services de santé fixes et mobiles dans le district de Cox’s Bazar au Bangladesh, afin d’aider 415 000 personnes qui ont fui la violence dans l’Etat de Rakhine, au nord du Myanmar, ces trois dernières semaines.

Bon nombre des nouveaux arrivants, qui marchent pendant des jours à travers la jungle dans une chaleur étouffante et sous les pluies torrentielles de la mousson, sont déjà malades et malnutris lorsqu’ils arrivent dans les installations grouillantes de Cox’s Bazar, au Bangladesh. Ils campent dehors sans abri sur les flancs boueux des collines, sans accès à l’eau salubre ou aux toilettes et les plus jeunes et plus âgés s’exposent à un risque élevé de maladies contagieuses et transmises par l’eau.

« Les enfants récemment arrivés sont très vulnérables à des maladies évitables par la vaccination. Le Bangladesh est déjà exempt de polio et la rougeole et la rubéole sont presque éradiquées. Le gouvernement, l’Organisation mondiale de la Santé et les partenaires humanitaires ont donc lancé, samedi, un programme urgent de vaccination pour 150 000 enfants. L’aide à la nutrition et la gestion de la malnutrition, en particulier de la malnutrition sévère aigüe, sont également urgentes pour ces enfants », a déclaré Samir Kumar Howlader, chargé du Programme de santé national de l’OIM.

« Le manque d’eau salubre et potable, d’hygiène personnelle et de services sanitaires est déjà responsable de cas de diarrhée aqueuse aigüe et d’autres maladies transmises par l’eau. Les systèmes de surveillance des maladies et d’alerte rapide doivent donc également être considérablement renforcés », a-t-il ajouté.

D’autres sont arrivés au Bangladesh avec des blessures infligées au Myanmar. « Je suis resté avec une balle dans la jambe pendant cinq jours. J’aurais perdu ma jambe si je n’avais pas reçu de soins », a confié Anayet Ullah, 18 ans, qui est arrivé dans un état grave lorsqu’il a été pris en charge par une équipe médicale de l’OIM dans l’établissement de soins du gouvernement à Ukhiya. Les médecins l’ont orienté vers l’hôpital de Sadar, à Cox’s Bazar, où il s’est rétabli.

Les médecins et infirmières d’Ukhiya font partie de l’une des 12 équipes issues des établissements de soins du gouvernement dans les deux sous-districts d’Ukhiya et de Teknaf, où la population Rohingya installée hors des deux camps de réfugiés du HCR s’élève désormais à 600 000 personnes, dont les deux tiers sont arrivés depuis le 25 août. Trois équipes médicales mobiles de l’OIM ont également commencé à dispenser des soins de santé primaire dans trois installations de fortune dans le secteur.

En plus de fournir des soins de santé et des orientations médicales, les équipes s’occupent également de la santé sexuelle et reproductive et de la santé maternelle et infantile. Elles fournissent aussi des services de santé mentale et psychosociale à environ 120 personnes chaque jour. D’après elles, tous ces services devront être massivement étendus pour faire face à l’afflux de nouveaux arrivants.

Ces trois dernières semaines, les équipes de l’OIM ont fourni des services de santé primaire à quelque 15 000 nouveau arrivants et à 9 500 autres personnes issues de la communauté Rohingya et des populations d’accueil. Elles ont aidé à l’accouchement de 64 nouveau-nés et ont fourni des services d’orientation à 226 patients.

Les organismes qui travaillent dans le secteur de la santé ont confié au groupe de coordination intersectorielle (GCI) à Cox’s Bazar qu’ils ont déjà dispensé des soins à quelque 52 000 nouveaux arrivants. Mais les structures existantes font état d’une augmentation du nombre de patients de 150-200 pourcent, mettant à rude épreuve les capacités et ressources actuelles.

Elles estiment à 171 800 le nombre de nouveaux arrivants qui ne sont pas encore couverts par les services de santé primaire. La couverture de soins doit également être étendue dès que possible à toutes les populations récemment arrivées à la fois dans les nouvelles installations et dans les établissements humains de fortune existants.

Les organismes font également état de 14 000 femmes enceintes qui nécessitent des soins de santé maternelle et infantile. Environ 50 pourcent d’entre elles sont considérées comme ayant des grossesses à risque et pourraient nécessiter des soins obstétriques et néonataux d’urgence.

Outre la campagne de vaccination, le Ministère de la santé, qui dirige les interventions sanitaires avec le soutien de l’OIM, déclare que 16 équipes médicales mobiles et dispensaires, y compris des cliniques de santé reproductive, sont déjà mobilisés dans les établissements nouveaux et existants, couvrant environ 217 206 nouveaux arrivants. Trois autres équipes mobiles fournissent également des services quotidiens dans une zone de non-droit à la frontière où huit ambulances sont en service. Le Ministère de la santé a également établi une salle de contrôle au Bureau des chirurgiens civils à Cox’s Bazar pour aider à coordonner les opérations.

La semaine dernière, l’OIM a lancé un appel de 26,1 millions de dollars pour répondre aux besoins immédiats des 400 000 personnes récemment arrivées à Cox’s Bazar. L’appel éclair, qui couvre les trois prochains mois, comprend 3 millions de dollars pour les soins de santé. Il fait partie d’un appel plus large de 77,1 millions de dollars (Plan d'intervention préliminaire du GCI) lancé par tous les organismes du GCI présents à Cox’s Bazar d’ici la fin de l’année.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Peppi Siddiq in IOM Dhaka, Tel: +8801755568894, Email: pksiddiq@iom.int

Chris Lom à Cox’s Bazar, Tel. +8801733335221, Email: clom@iom.int