Communiqué
Global

Les pays d’Afrique de l’Ouest sensibilisent la population aux risques de migration irrégulière des enfants et des jeunes

Kolda, Mamou – En collaboration avec l’UNICEF et les acteurs locaux, et avec le soutien du gouvernement suédois, l’OIM organise des activités de sensibilisation sur les risques associés à la migration des enfants dans plusieurs pays.

Au Sénégal et en Guinée, une équipe d’animateurs et de bénévoles s’est rendue dans des écoles des principales régions d’origine et de transit : Kolda et Mamou respectivement. La campagne de sensibilisation a été réalisée par le biais d’ateliers communautaires locaux, de spots radio, de poèmes, de matchs de football, de témoignages de migrants de retour, de théâtre, de musique et par la distribution de livres scolaires, d’affiches, de prospectus et de brochures.

Les régions d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale sont caractérisées par une histoire de migration intra et extrarégionale de longue date. La migration des jeunes et des enfants est ancrée dans la culture et liée aux pratiques traditionnelles comme le confiage (la pratique consistant à confier son enfant à un membre de la famille) et l’éducation coranique.

Les enfants migrent pour différentes raisons mais lorsqu’ils sont non accompagnés ou séparés, ils sont particulièrement vulnérables et ne bénéficient souvent pas d’une protection adéquate. Les pays comme le Sénégal et la Guinée voient bon nombre de leurs enfants et adolescents partir pour trouver une vie meilleure à l’étranger.

Avec le soutien du gouvernement suédois, l’OIM organise une série d’activités de sensibilisation dans des villes d’origine et de transit importantes. L’objectif principal est d’informer les enfants et les jeunes migrants sur les risques auxquels ils peuvent se trouver confrontés le long des itinéraires migratoires afin de prévenir les cas de maltraitance et d’exploitation, et de les informer sur les services à leur disposition dans les pays d’origine, de transit et de destination.

Les autorités locales à Mamou, en Guinée, se sont jointes à l’OIM pour diffuser des spots radio et organiser des groupes thématiques participatifs, des ateliers de poésie, des projections de films et des visites dans les écoles. A la question « sais-tu ce qu’est le désert ? » ; Khadiatou, élève à l’Ecole centrale de Mamou, a répondu : « dans le désert, il y a des gens qui ne nous aiment pas. »

Les partenaires clés ont également été invités à participer à une émission de radio, enregistrée à la radio locale. Ils ont tous insisté sur l’importance de la sensibilisation et ont eu l’occasion d’informer la population sur les services à disposition dans leur communauté. Thierno Ousmane Sow, représentant du Mouvement africain des enfants et jeunes travailleurs (MAEJT) à Mamou, a déclaré que les migrants de retour étaient des messagers de choix. « Ceux qui sont partis sont les mieux placés pour sensibiliser ceux qui sont restés », a-t-il conclu.

Le Comité départemental de protection de l’enfance (CDPE) à Kolda, au Sénégal, et l’orphelinat « La joie des orphelins » ont organisé six visites dans des écoles pour informer les enfants sur les risques de la migration irrégulière. Par le biais du théâtre, de la musique et d’un questionnaire, les enfants ont été invités à faire part de leurs expériences de migration et de leurs rêves. Vingt-neuf bénévoles leur ont distribué des prospectus, des affiches, des t-shirts, des casquettes et ont répondu à leurs questions.

Samba Di Samria Diao, directeur de l’orphelinat à Kolda est catégorique : « étant moi-même orphelin, je le vois plus comme un devoir moral d’informer les jeunes sur l’importance de l’éducation et sur les risques de la migration irrégulière. S’ils ont la chance d’étudier, ils doivent la saisir des deux mains. » Et d’ajouter : « il y a tellement de potentiel ici dans la région de Kolda. La sensibilisation est la première étape. Renforcer leurs capacités et leur en faire profiter est la prochaine étape. »

Kadiatou Diallo, adolescente de 15 ans originaire de la région de Kolda, se rend compte qu’elle doit faire des études pour réaliser son rêve : « je voudrais être journaliste mais pour cela, je dois parler d’autres langues. Dès que j’aurai fini l’enseignement secondaire, je veux aller en France et essayer d’apprendre de nouvelles langues. »

Les activités font partie du projet Protéger les enfants migrants en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, financé par le gouvernement suédois et mis en œuvre par l’OIM en coopération étroite avec l’UNICEF.

Le projet comprend également une série de 13 formations visant à renforcer les capacités du gouvernement et de la société civile à fournir une aide directe aux enfants migrants et à s’assurer que leurs droits sont respectés.

Les formations ont lieu dans huit pays (Cap-Vert, Mauritanie, Ghana, Sénégal, Guinée, Guinée-Bissau, Gambie et Mali) sur une période de six mois prenant fin en décembre.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Tijs Magagi Hoornaert, tmhoornaert@iom.int ou +221 784 600 619