Communiqué
Global

Les Nigérians de retour se tournent vers la sensibilisation entre pairs pour aborder les dangers de la migration irrégulière

Lagos - Un groupe de 18 migrants nigérians de retour, composé de cinq femmes et de 13 hommes originaires des Etats d’Edo, de Delta et de Lagos, s’est récemment réuni à Lagos pour un atelier organisé par l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations. 

L’atelier de deux jours (24-25/07) visait à renforcer les aptitudes en communication des migrants de retour dans le cadre du projet de sensibilisation Migrants as Messengers (les migrants en tant que messagers), en les dotant de compétences en collecte d’informations, en production de contenu, en vidéographie et en narration, nécessaires pour avertir les migrants potentiels et leurs communautés sur les dangers de la migration irrégulière. 

« Migrants as Messengers permettra d’informer les Nigérians sur les dangers de la migration irrégulière », a déclaré Mary Owolabi, une participante de retour de Libye. « La plateforme aidera beaucoup de gens, en particulier les jeunes, à détourner leur attention d’un dangereux périple », a-t-elle ajouté. 

Mary Owolabi est partie en Libye le 23 août 2016 et faisait partie des migrants que l’OIM a aidés à rentrer chez eux le 20 juin 2017. « Je travaillais pour Diamond Bank PLC, dans le quartier de Victoria Island, à Lagos, lorsqu’un ami m’a suggéré l’idée de voyager à l’étranger », se souvient-elle. 

Mary avait l’intention de se rendre à Londres. Elle a payé 600 000 Nairas pour prendre un vol pour Londres mais a été piégée et forcée à partir par la route. Elle a terminé son voyage en Libye où elle a été vendue comme esclave. Pour obtenir sa liberté, sa mère a dû vendre tous ses biens, y compris le terrain que Mary avait acheté lorsqu’elle travaillait encore à la banque. « Je vais faire de mon mieux en utilisant cette plateforme pour convaincre d’autres jeunes que ce périple est risqué et qu’il n’en vaut pas la peine », a-t-elle promis. 

« Nous utilisons les témoignages des rapatriés pour sensibiliser les usagers des réseaux sociaux sur les dangers associés à la migration irrégulière. Les trafiquants et bogas (passeurs) utilisent les réseaux sociaux pour convaincre les personnes d’entreprendre ce dangereux périple et nous voulons combattre leurs discours », a déclaré Marshall Patsanza, chargé de l’Initiative numérique de l’OIM. « Nous voulons avoir un discours authentique qui apporte des informations factuelles sur la migration irrégulière. Compte tenu de leurs expériences, les rapatriés sont les sources les plus crédibles et ils sont les meilleurs défenseurs de la migration régulière. » 

Pour Ikuenobe Jude, un autre participant, Migrants as Messengers est un outil pour combattre la migration irrégulière et la traite d’êtres humains. « Nous utiliserons l’App pour décourager notre peuple de cette idée de se rendre en Europe par le désert du Sahara car tout le monde sait que c’est dangereux, la mer Méditerranée est dangereuse, la Libye est un pays dangereux », a-t-il déploré. « En fait, il n’y a aucun espoir en mer, aucun espoir dans le désert et aucun espoir en Libye. En tant que messagers, nous ferons tout notre possible pour convaincre les potentiels migrants irréguliers des dangers inhérents à ce voyage. » 

Les participants ont également pris part à des exercices pratiques avec leurs smartphones et appareils d’enregistrement. Ils ont filmé des entretiens entre eux. Ils ont appris à créer et produire des supports de sensibilisation et à les diffuser sur les réseaux sociaux, les chats en ligne et d’autres canaux hors ligne. 

Le projet Migrants as Messengers cible les migrants potentiels, les dirigeants communautaires, les parents et proches de migrants potentiels et les migrants de retour. Il est financé par le Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas et est actuellement déployé au Nigéria, au Sénégal et en Guinée Conakry. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM au Nigéria :
Ikechukwu Attah, Tel : +234 903 889 1136, Email : iattah@iom.int
Jorge Galindo, Tel : +234 906 273 9168, Email : jgalindo@iom.int