Communiqué
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Les migrants tchadiens expulsés de Libye constituent un « sujet d’inquiétude croissant », déclare l’OIM

Tchad – L’OIM s’inquiète du bien-être des migrants tchadiens dépourvus de documents que les autorités libyennes renvoient au Tchad en nombres grandissants.

Les convois routiers transportant des migrants tchadiens sont de plus en plus nombreux à arriver dans la ville de Faya, au nord du Tchad, et beaucoup de ces migrants se trouvent dans un état physique et mental alarmant. La plupart d’entre eux ont mis jusqu’à deux semaines pour traverser le désert sans eau ni aliments en suffisance, sans protection contre l’ardeur du soleil pendant la journée ni contre la morsure du froid pendant la nuit.

La semaine dernière, un groupe de 180 personnes sont arrivées au centre de transit de l’OIM à Faya. Le Gouvernement tchadien a demandé à l’OIM de faire parvenir en urgence une assistance vitale aux nouveaux arrivants, demande que l’OIM a honorée en envoyant sur place six camions chargés de matériel médical, de nourriture, d’eau, de médicaments et de matériaux de construction d’abris temporaires.

L’un des migrants nouvellement arrivés était décédé à son arrivée, d’épuisement et de déshydratation associés au manque d’eau et d’aliments et à la maladie. C’est la sixième perte humaine parmi les nouvelles arrivées depuis juillet 2012, lorsque le premier convoi de migrants expulsés est parvenu à Faya. Plusieurs décès se sont aussi produits au cours du pénible voyage jusqu’à la frontière tchadienne.

Nombreux sont les migrants qui se sont plaints de mauvais traitements subis dans les centres de détention libyens avant leur renvoi vers le Tchad. Abdalla Mahamat, un migrant qui a vécu dix ans en Libye, a raconté à l’OIM qu’il avait été « torturé » pendant ses quatre mois de détention à Benghazi. Il a déclaré que lui-même et d’autres Tchadiens avaient été régulièrement battus et brutalisés par les gardes, qui les traitaient de mercenaires.

Selon Abdalla Mahamat, les seuls détenus épargnés par les mauvais traitements étaient les Égyptiens et les Marocains. La plupart des centres de détention en Libye sont dirigés par des milices qui n’ont que des liens faibles ou inexistants avec le gouvernement central.

Tous les migrants arrivés à Faya ont déclaré à l’OIM que les autorités libyennes affirmaient les renvoyer au Tchad parce qu’ils n’étaient pas en possession des documents nécessaires pour pouvoir vivre et travailler en Libye.

L’OIM fournit aussi actuellement une aide à un autre groupe de 104 migrants tchadiens immobilisés dans le désert près de Bardai avec très peu de nourriture et d’eau après s’être vu refuser l’entrée en Libye. L’OIM a envoyé un convoi de camions avec des équipes médicales et du matériel, qui ont mis trois jours pour rejoindre le groupe.

Depuis le mois de janvier de cette année, l’OIM a apporté son aide à plus de 1 000 migrants tchadiens vulnérables renvoyés de Libye. Le Bureau de l’OIM au Tchad estime que la tendance se maintiendra, à la suite d’un changement de politique apparent de la part des autorités libyennes vis-à-vis des migrants dépourvus de documents.

Selon Qasim Sufi, Chef de mission de l’OIM au Tchad, « Depuis la fin de la crise libyenne en juillet 2011, le Bureau de l’OIM au Tchad s’est employé essentiellement à apporter un soutien à la stabilisation de la communauté à plusieurs des 150 000 migrants tchadiens qui sont déjà arrivés au Tchad, afin de faciliter leur réinsertion et de contribuer à atténuer les tensions. Ce récent afflux de migrants de retour pose de nouveaux défis financiers et logistiques. Les zones frontalières, qui constituent le premier point d’entrée des migrants, sont situées dans des régions désertiques très reculées, où les infrastructures sont sommaires ou inexistantes et où l’OIM est la seule organisation humanitaire présente ».

Pour plus d’informations, prière de contacter

Qasim Sufi
OIM Tchad
Tél. : +23562900674
Courriel : qsufi@iom.int