Communiqué
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Les décès de migrants dans la Méditerranée se multiplient cet été

ItalieLes tragédies de ce week-end en Méditerranée marque l’une des périodes les plus meurtrières de 2014, avec environ 230 migrants qui auraient disparu en mer.

Selon les témoignages recueillis auprès des survivants, les corps de 18 Africains ont été abandonnés  dans une embarcation dimanche à 120 miles marins de la côte italienne, le jour même où six passagers se sont noyés après le naufrage d’un chalutier avec 370 migrants à bord.

Plus tôt samedi, quelque 200 migrants avaient disparu lors d’un naufrage à 32 miles marins au large des côtes libyennes.

« Encore une fois, ces évènements tragiques montrent qu’il faut agir pour résoudre le problème de l’immigration irrégulière à travers la Méditerranée », a déclaré le Directeur général de l’OIM William Lacy Swing.

« Sauver des vies est la priorité numéro un. Mais les sauvetages en mer ne sauraient seuls résoudre le problème. Il faut explorer les autres alternatives : une immigration légale en Europe, la réinstallation, la réunification des familles, le retour volontaire des migrants économiques qui n’ont pas besoin de protection, etc. », a-t-il précisé.

Avec les décès de ce week-end, l’OIM estime à quelque 1800 le nombre de migrants qui se sont noyés en tentant d’atteindre l’Italie depuis l’Afrique du Nord depuis le début de l’année. En comparaison,700 ont trouvé la mort en mer en 2013.

Dimanche dernier, le navire de la marine italienne « Sirio » a secouru 73 migrants sur un canot pneumatique et a retrouvé les corps de 18 victimes à bord. Huit autres migrants de l’embarcation seraient toujours portés disparus.

« Les migrants secourus sur le canot, principalement originaires d’Afrique subsaharienne, ont raconté à l’OIM avoir été forcés de monter à bord et battus par les passeurs », a déclaré Flavio Di Giacomo, porte-parole de l’OIM à Rome.

Quatorze heures après leur départ, leur canot a commencé à prendre l’eau et le moteur avait une fuite de carburant. « Ceux qui étaient en bonne forme ont quitté le bateau pour nager. Les blessés sont restés à bord et sont morts », a déclaré Flavio Di Giacomo. Un hélicoptère de la marine italienne en patrouille dans la zone leur a lancé des gilets et des canots de sauvetage.

Par ailleurs, les autorités italiennes ont rescapé quelque 4000 migrants et demandeurs d’asile en mer au cours du week-end.

Le nombre des migrants arrivés en Italie par la mer depuis le début de l’année a presque triplé par rapport à l’année dernière - 108 000 migrants depuis le début de 2014 par rapport à 42,925pendant toute l’année 2013. Le dernier pic remontait à 2011 avec l’arrivée de 60 000 personnes pendant et après le printemps arabe.

« Certains affirment que l’opération de secours Mare Nostrum est un facteur d’attraction qui encourage davantage de migrants à traverser la mer car ils savent qu’il y aura quelqu’un pour les accueillir. Mais, en réalité, il existe des facteurs bien plus importants, tels que la violence et les difficultés croissantes à la fois dans les pays d’origine et de transit. Les migrants fuient la guerre, la persécution et les régimes totalitaires. Récemment, 14 Yazidis d’Iraq et 180 Gazaouis sont arrivés en Italie », a déclaré Simona Moscarelli, de l’OIM à Rome.

L’Erythrée et la Syrie sont les deux plus grands pays d’origine des migrants irréguliers arrivant en Italie par la mer. D’après les autorités italiennes, au cours des sept premiers mois de 2014, plus de 25 200 Erythréens et 16 240 Syriens sont arrivés par bateau. Parmi les autres nationalités figuraient des Maliens, des Nigérians, des Gambiens et des Somaliens.

L’agitation et l’instabilité actuelles en Libye favorisent également la traversée meurtrière. Les groupes de passeurs profitent du nombre croissant de migrants qui cherchent à fuir. Les victimes racontent que les passeurs prennent de plus en plus de risques et embarquent les migrants à bord de bateaux peu sûrs sans assez de carburant et sans gilets de sauvetage.

« Pour protéger les droits fondamentaux de ces personnes, les membres de la communauté internationale doivent agir ensemble pour punir sévèrement ces réseaux de passeurs peu scrupuleux et proposer des alternatives à ces personnes désespérées », a déclaré l’Ambassadeur Swing.

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Flavio Di Giacomo
OIM Rome
Email: fdigiacomo@iom.int
Tel. +39 347 089 89 96