Communiqué
Global

Les craintes de voir croître le nombre de victimes de traite aux Philippines grandissent

Philippines Plus de deux mois après le passage du typhon Haiyan qui a dévasté les régions centrales des Philippines, une hausse de la traite des personnes pourrait voir le jour à moins que des mesures appropriées de prévention et de protection ne soient prises, avertit l’OIM.

En plus d’avoir coûté la vie à plus de 6000 personnes et d’avoir laissé plusieurs centaines de milliers de personnes sans abri, Haiyan a également des répercussions sur la vie économique dans la région. D’après l’OIM, la perte de leurs logements et de leurs moyens d’existence a contraint des dizaines de milliers de personnes à quitter la zone touchée, notamment vers Manille, la capitale. Leur vulnérabilité est devenue une opportunité pour les trafiquants de les duper et de les embrigader dans des situations d’exploitation.

Aujourd’hui, une mission de haut niveau dirigée par le Département d’Etat américain chargé de contrôler et de combattre la traite (J/TIP) s’est rendue dans les centres de déplacés internes aidés par l’OIM pour voir comment le travail de lutte contre la traite peut être mené à bien après une catastrophe. Ses conclusions feront partie du rapport 2014 sur la traite des personnes, considéré comme l’un des plus influents dans le domaine.

La visite a été conduite par le Dr. Cindy Smith, Coordinatrice de haut-niveau des programmes internationaux du J/TIP et Jeff Otto, chargé des questions politiques de l’ambassade des Etats-Unis à Manille.

« Nous sommes disposés à tirer les enseignements de la réponse face au typhon Haiyan, pour apprendre comment mieux gérer les questions de traite lors de crises et comment gérer les interventions pour réduire les vulnérabilités et prévenir les problèmes de traite », a fait remarquer Cindy Smith.

L’OIM œuvre avec le gouvernement des Philippines pour faire face au risque accru de traite des personnes à travers six zones principales, en se centrant sur la région la plus touchée des Visayas orientales. Au titre de son propre cadre opérationnelle face aux crises migratoires et avec les efforts du gouvernement philippin pour lutter contre la traite, l’OIM réalise une campagne de sensibilisation par le biais de supports d’information et de matériel pédagogique et organisera des activités à destination des représentants communautaires et des responsables de l’application des lois sur les différentes manières de prévenir et de combattre la traite des personnes dans les situations d’urgence.

« Les Visayas orientales sont connues pour être une source d’exploitation sexuelle des femmes et des enfants et d’exploitation du travail des hommes et des jeunes garçons. Ceci est principalement dû à l’incidence élevée de la pauvreté dans la région », a fait observer Romina Sta Clara, chargée du projet national de développement de l’OIM.

« Bien que nous ne disposions d’aucune information précise sur les cas de traite depuis le passage de Haiyan, tout porte à croire que, dépouillées de leurs biens et de leurs moyens d’existence, de plus en plus de personnes deviendront victimes de traite si aucune mesure appropriée n’est prise immédiatement. »

La catastrophe a aggravé les risques dans une zone qui, tout en étant une porte d’entrée vers Manille, était déjà un haut lieu de traite avant même le passage du typhon. Le Département philippin de l’aide sociale et du développement (DSWD) a enregistré 28 cas de traite dans les Visayas orientales depuis le premier semestre 2013, dont 13 à Tacloban.

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Masako Ueda
Bureau régional de l’OIM pour l’Asie et le Pacifique à Bangkok
Tel: +6623439419
Email: mueda@iom.int

ou

Romina Sta. Clara
OIM Philippines
Tel: +639175456418
Email: rstaclara@iom.int