Communiqué
Global

Les contrôles de l'immigration et la gestion des frontières sont renforcés en Éthiopie grâce à un financement du gouvernement allemand

Le personnel de l'OIM en Éthiopie accompagnant un haut fonctionnaire de l'INVEA pour évaluer un lieu où un nouveau point de passage frontalier pourrait ouvrir à Gizen, à la frontière entre l'Éthiopie et le Soudan, en mai 2020. Photo : OIM/Hugo Genest

Le point de passage frontalier de Burbiey, dans la région de Gambela, sur le fleuve Baro, à la frontière entre le Soudan du Sud et l'Éthiopie. Photo : OIM/Hugo Genest

Addis-Abeba - Les contrôles de l'immigration et la gestion des frontières en Éthiopie sont en cours d'amélioration pour aider à sécuriser les frontières du pays et à rendre les migrations plus sûres pour les centaines de milliers de migrants qui passent par le pays chaque année.

Ces améliorations ont pour toile de fond la COVID-19 qui a mis en lumière la nécessité d'améliorer la gestion des frontières. Depuis l'apparition de la COVID-19, des dizaines de milliers de migrants éthiopiens sont rentrés au pays en provenance de Djibouti, de Somalie, du Royaume d'Arabie saoudite et d'autres pays, en passant par les frontières poreuses du pays, dont bon nombre à pied. Ces améliorations sont financées par le gouvernement allemand à hauteur de 2 million d'euros. Dans le cadre de cet accord, l'OIM Éthiopie a mis au point un programme de gestion des frontières avec l'Agence pour l'immigration, la nationalité et les événements vitaux (INVEA en anglais) du gouvernement éthiopien. Ce programme renforcera les capacités des postes frontières existants, soutiendra la création de nouveaux postes frontières et donnera la priorité à la protection des migrants. En règle générale, les migrants passent par des points de passage frontaliers non officiels, dans la plupart des cas sans documents de voyage valables. Ces mouvements rendent difficile l’aide aux migrants en situation de vulnérabilité pour les prestataires de services et les acteurs de la protection. En outre, la migration par des points de passage non officiels limite la capacité du gouvernement éthiopien à recueillir des données fiables et à élaborer des politiques de gestion des migrations fondées sur des données factuelles. 

Dans le cadre de ce programme, l'OIM travaillera en étroite collaboration avec le gouvernement éthiopien pour améliorer la gestion et la gouvernance des migrations, notamment en luttant contre la traite des êtres humains et le trafic illicite de migrants. Le projet ouvrira également la voie à l'équipement des postes de contrôle aux frontières nouvellement créés avec le système d'information et d'analyse des données sur les migrations (MIDAS) de l'OIM, un système permettant de saisir les données de manière appropriée et d’aider à vérifier les documents frauduleux. 

L'Éthiopie a une frontière de 5 300 km, l'une des plus longues du continent, qu'elle partage avec Djibouti, la Somalie, le Kenya, le Soudan du Sud et d'autres États. Cependant, peu de postes-frontières terrestres dans le pays sont équipés pour les contrôles nécessaires ou pour faciliter les déplacements. Là où ils existent, les réseaux d'électricité et de communication sont largement absents ou peu fiables. La gestion des frontières et les technologies de communication sont nécessaires pour réaliser le potentiel de développement d'une circulation efficace des personnes, des biens et des services à travers les frontières. 

Les migrants qui transitent par des points de passage non officiels risquent de tomber entre les mains de trafiquants et de passeurs car ils n'ont qu'un accès limité aux moyens de transport légaux et, par conséquent, peuvent ne pas avoir accès aux services de protection. Le financement permettra à l'OIM de protéger les migrants en les aidant à organiser leurs déplacements et en leur fournissant des produits de base essentiels tels que de la nourriture et de l'eau, des orientations vers les services médicaux et un moyen de transport. Il permettra également d'améliorer la collecte de données sur les migrations, ce qui contribuera à fournir une aide aux migrants et à éclairer plus efficacement les politiques migratoires.

Le 20 octobre, pour marquer le début de ce nouveau partenariat, l'Ambassadeur d'Allemagne en Éthiopie, Stephen Auer, et une délégation de l'Ambassade du pays ont visité le centre de transit des migrants de l'OIM dans la capitale, Addis-Abeba, où 29 000 migrants internationaux ont été aidés par l'OIM au cours des trois dernières années, dont beaucoup ont reçu un soutien pour rentrer chez eux dans la dignité et ont eu la possibilité de se réintégrer dans leur communauté d'origine. 

Au cours de la visite, la délégation allemande s'est entretenue avec des migrants de retour pour essayer de comprendre la complexité des expériences des migrants qui traversent les frontières à la recherche de meilleures possibilités.  Les discussions ont également porté sur la manière d'améliorer la gestion des frontières terrestres de l'Éthiopie afin de garantir la circulation des citoyens en toute sécurité et dans la dignité, et de soutenir le retour et la réintégration durables des migrants, qui constituent la base de la coopération entre l'OIM et le gouvernement allemand en Éthiopie.  

« Les complexités de la gestion des migrations sont nombreuses et nécessitent des efforts multipartites pour répondre aux besoins de protection des migrants. Le renforcement de la gestion des frontières contribuera grandement au maintien de frontières sûres et à la protection des migrants contre les dangers dont ils sont témoins et dont ils nous ont fait part aujourd'hui », a déclaré l'Ambassadeur Stephen Auer.

L’OIM en Ethiopie soutient la réintégration durable des migrants de retour en leur fournissant l'aide nécessaire pour créer de petites entreprises, poursuivre leurs études ou trouver un emploi dans leur domaine de compétence. Les migrants de retour vulnérables reçoivent également un soutien médical pour assurer leur bien-être dans le processus de réintégration. 

Maureen Achieng, chef de mission de l'OIM en Éthiopie et représentante auprès de l'Union africaine et de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, a pour sa part souligné : « compte tenu de l'engagement ferme du gouvernement éthiopien en faveur de l'intégration continentale grâce à une circulation plus libre des personnes et des biens à travers les frontières, et des répercussions de la pandémie de COVID-19, il n'a jamais été aussi urgent de renforcer la gouvernance des frontières dans le but de faciliter des mouvements bien réglementés tout en favorisant la réintégration durable des migrants de retour ». 

Pour plus d'informations, veuillez contacter Haimanot Abebe, OIM Ethiopie, Email : haabebe@iom.int, Tel : +251 47 551 0899, ext. 1260