Communiqué
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Les bureaux du Programme d’aide de l’OIM aux familles en Allemagne ont aidé 50 000 Syriens et Iraquiens ces 12 derniers mois

Iraq - Depuis juillet 2016, l’OIM, l’Organisme des Nations Unies chargé des migrations, a aidé plus de 50 000 migrants vulnérables au regroupement familial en Allemagne à travers son Programme d’aide aux familles (FAP).

Le but du FAP, qui a été lancé et financé par l’Office fédéral allemand des affaires étrangères, est d’aider les candidats au regroupement familial en Iraq, en Turquie et au Liban pendant le processus de demande de visa pour l’Allemagne. Dans ses bureaux, l’OIM les aide à remplir correctement les formulaires et à préparer leurs documents afin de les réunir avec leurs proches qui ont déjà reçu l’asile en Allemagne.

Le projet FAP vise également à dissuader les familles de réfugiés de migrer par des voies de migration irrégulières, à aider les personnel consulaire allemand et à aider les réfugiés à bien s’intégrer dans la société allemande.

Plus d’un demi-million de Syriens et d’Iraquiens ont demandé l’asile en Allemagne depuis 2015 et environ 355 000 ont obtenu le statut de réfugié, d’après l’Office fédéral allemand pour les migrations et les réfugiés (BAMF). La plupart d’entre eux sont arrivés après avoir entrepris un dangereux périple et laissé derrière eux des membres de leur famille. Conformément à la législation allemande, ceux qui obtiennent le statut de réfugié peuvent prétendre au regroupement familial.

Abdulrahman, 18 ans, et ses jeunes frères et sœurs, font partie des bénéficiaires du FAP. En 2015, Nasser, leur père, faisait partie du million de migrants et de réfugiés arrivés en Europe à la recherche d’une vie meilleure pour sa famille.
Conscient des risques du périple, Nasser a pris la difficile décision de partir avant ses enfants. Seul en Turquie, le jeune Abdulrahman a joué le rôle du père auprès de ses plus jeunes frères et sœurs, vivant tous ensemble dans un appartement avec une seule chambre grâce à l’argent envoyé par leur père. Lorsque Nasser a obtenu le statut de réfugié, le programme FAP de l’OIM a accéléré le processus pour réunir les enfants avec leur père.
« Je n’ai pas de mot pour exprimer à quel point je suis heureux d’avoir ma famille dans un pays sûr, peuplé de gens aussi généreux », a déclaré Nasser. « Mes enfants ont vécu une tragédie. Ils ont perdu leurs bons souvenirs. Aujourd’hui, des Allemands aimables nous aident à construire de nouveaux souvenirs heureux. »

 

Le processus de regroupement familial débute par un rendez-vous en ligne, puis les familles peuvent se rendre aux centres du FAP et le personnel de l’OIM s’assure que leurs documents sont complets et les aident à préparer leur demande. Au Liban et en Turquie, l’OIM aide également les consulats en recevant les demandes de visa à leur place.

Pour les parents qui patientent avec de jeunes enfants, une salle de jeux avec des jouets, des livres et des crayons de couleur, leur permet de s’amuser en attendant. Les enfants apprennent également quelques bases d’allemand pour les préparer à leur nouvelle vie avant de voyager.

En plus des 50 000 cas traités par le bureau du FAP de l’OIM au Liban, en Turquie et à Arbil, les trois bureaux ont également fourni une aide à distance à quelque 162 000 Syriens et Iraquiens, soit en moyenne 1 400 par mois.

Le FAP fait partie des activités migratoires de l’OIM grâce auxquelles l’OIM fournit une aide opérationnelle sur mesure aux Etats par le biais de services bénévoles de migration internationale efficaces et économiques.

Déjà en Allemagne, Mehdi Khalil et son cousin Lazem, sont tous deux à quatre mois de leur 18ème anniversaire. Pour s’assurer qu’ils retrouvent leur famille, l’OIM a accéléré leur demande pour leur permettre d’obtenir un visa avant cette date.
Les pères des jeunes garçons – Abbas, 37 ans et son frère Azdaeen, 43 ans – et leurs neuf autres enfants sont impatients de rejoindre leurs fils et démarrer une nouvelle vie.
Les deux hommes ont payé pour que leurs deux garçons les plus âgés, Mehdi et Lazem, 16 ans à l’époque, partent en Allemagne avec l’aide d’un passeur. Ils ont dépensé 10 000 dollars au total, qu’ils ont déclaré avoir emprunté à des membres de leurs familles et puisé de leurs économies.
Les frères Yezidi, des agriculteurs de la province iraquienne du Sinjar, vivaient une vie confortable. Ils élevaient des vaches et des moutons, grâce auxquels ils produisaient du lait et faisaient du fromage et des yaourts. Ils cultivaient aussi des céréales et des légumes.
Même s’ils n’étaient pas riches, ils se contentaient de peu et appréciaient la tranquilité de leur vie et de leur communauté, jusqu’à ce que Daech s’empare de la région, tuant des milliers d’hommes et forçant des dizaines de milliers d’autres à fuir. Ils ont aussi réduit près de 6 000 femmes et enfants en esclavage.
Les frères et leurs enfants ont eu la change de pouvoir fuir vers les montagnes du Sinjar, où ils ont passé une semaine avec très peu de nourriture et d’eau avant d’être secourus. Depuis, ils sont déplacés à l’intérieur du pays et vivent dans le camp de Bajet Kandela, dans le gouvernorat de Dohuk, au Kurdistan d’Iraq.
« Nous avons hâte de partir et de retrouver nos garçons », a confié Abbas. « Ici nous n’avons plus rien alors qu’en Allemagne, nous avons la perspective d’une nouvelle vie et d’un nouveau départ pour nos enfants », a-t-il ajouté.
« Nous vivions bien ici, puis Daech est arrivé et a détruit nos trois maisons et nos fermes. Nous avons tout perdu… et notre communauté a été divisée… Ils nous ont même pris tous nos souvenirs », a poursuivi Abbas, en se rémorant le passé.
Khanso, la mère de Mehdi, pleure lorsqu’on parle de son fils.
« Il me manque beaucoup. Il aimait se regarder dans le miroir pour se coiffer après la douche », se souvient-elle.
« Ses bisous et câlins me manquent et je veux juste le revoir, le prendre dans mes bras et embrasser ses yeux », a déclaré Khanso, en larmes.
Mais pour les mères des deux garçons, la réunification finale sera aussi douloureuse car elles laisseront derrière elles leurs filles aînées mariées et leurs peits-enfants.
Le plus difficile sera sans doute de devoir peut-être laisser certains de leurs plus jeunes enfants dans un premier temps.
Le processus de regroupement pour les mineurs ne leur permet généralement uniquement d’être rejoints par leurs parents, à moins que des circonstances exceptionnelles ne permettent à la famille élargie de partir aussi pendant la première phase. Une fois que les parents ont eux-mêmes obtenu le statut de réfugié, qui leur donne le droit d’établissement, ils peuvent demander à être réunis avec leurs autres enfants.
« Notre joie sera un peu amer », a déclaré Ghazala, mère de Lazem, qui quittera ses deux filles mariées et ses deux petits-enfants, ainsi que certains de ses enfants plus jeunes.
« Aujourd’hui mes pensées et mes larmes sont pour Lazem. Demain, quand je serai en Allemagne, elles seront pour ceux que j’ai laissés derrière », pleure-t-elle. « Le vide dans mon cœur ne sera jamais comblé. Ils me manqueront. »

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
OIM Iraq
Hala Jaber, Tel: +964 751 740 1654, Email: hjaberbent@iom.int
Sandra Black, Tel: +964 751 234 2550, Email: sblack@iom.int

OIM Turquie
Abby Dwommoh, Tel: +90 312 454 3048, Email: MediaIOMTurkey@iom.int

Rendez-vous sur la page Facebook du FAP : https://www.facebook.com/IOM.Family.Assistance.Programme/