Thaïlande - Les migrants venus de pays d’Asie et du Pacifique jouent un rôle clé en tant qu’acteurs du développement, en contribuant à la croissance du PIB dans leurs pays de destination, tout en aidant leurs familles et leurs communautés d’origine. Mais les avantages de la migration restent sous-estimés, d’après un nouveau rapport ONU/OIM.

Le Rapport sur la migration en Asie-Pacifique 2015 : Contributions des migrants au développement a été lancé à Bangkok hier, 29 février par Hongjoo Hahm, Secrétaire adjoint de l’UNESCAP, au nom du Groupe de travail thématique sur la migration internationale en Asie-Pacifique, qui regroupe l’OIM et 15 institutions des Nations Unies.

En s’appuyant sur des informations recueillies à travers la région, le rapport conclut que plus de 95 millions de personnes des pays d’Asie et du Pacifique vivent hors de leur pays de naissance et que la région accueille plus de 59 millions de migrants. Bien qu’il existe de nombreuses raisons de migrer, la majorité de ces migrants quittent leur pays pour trouver du travail, généralement temporaire.

La région Asie-Pacifique accueille également plus de 5,5 millions de réfugiés et trois des pays accueillant le plus de réfugiés dans le monde se situent dans la région.

Le rapport confirme que de nombreux travailleurs migrants non seulement profitent de leur migration mais contribuent également au développement de leur pays d’origine et de destination grâce à leur travail et aux fonds qu’ils rapatrient chez eux. Toutefois, ils sont aussi confrontés à des difficultés et à des abus et des mesures doivent être prises pour optimiser les avantages en garantissant un processus de migration dans le bon ordre, sûr, légal et responsable.

Trop souvent, les préjugés contre la migration et les approches unilatérales orientent les réponses aux défis de la migration. Ainsi, au lieu d’élaborer des politiques de migration alignées aux priorités nationales du développement et de promouvoir des conditions de dignité et de respect des droits des travailleurs migrants, de nombreux pays placent des restrictions non seulement sur l’entrée des migrants dans leur pays, mais également sur leurs droits et sur leur possibilité d’accéder à la protection sociale.

Lançant le rapport au Foreign Correspondant’s Club of Thailand, M. Hahm a souligné que l’ampleur de la migration ne pouvait que grandir en Asie et dans le Pacifique et que l’issue de cette tendance était entre les mains des pays de la région.

« La politique de l’autruche risque d’accroître les inégalités, de freiner les progrès en matière de productivité et d’encourager les violations des droits de l’homme », a t-il déclaré. « Pour avoir des résultats positifs, il nous faut développer des politiques alignées aux stratégies de développement national et aux normes internationales qui favorisent le recrutement équitable, l’emploi décent et productif et la protection sociale. »

« L’établissement de partenariats intersectoriels solides au sein des pays et à travers la région est essentiel. Nous avons besoin d’une approche gouvernementale globale et nous devons renforcer les partenariats public-privé et faire participer activement les organisations de la société civile, les associations de migrants, les communautés transnationales et surtout, les migrants eux-mêmes », a déclaré le Dr. Nenette Motus, Directrice régionale de l’OIM pour l’Asie et le Pacifique.

« La migration est une caractéristique clé du monde du travail d’aujourd’hui et pose des problématiques politiques complexes. Un processus de migration juste suppose la création d’instruments de gouvernance qui donnent lieu à une répartition équitable de la prospérité que les migrants peuvent eux-mêmes aider à créer », a déclaré Nilim Baruah, grand spécialiste de la migration à l’OIT.

Le rapport donne des orientations sur les mesures que peuvent prendre les pays, les organisations régionales, les acteurs de la société civile et autres en vue d’améliorer les impacts positifs, notamment en faisant respecter les droits des migrants et en garantissant leur accès à la protection sociale et au travail décent, à la fois par le biais de politiques nationales et grâce au dialogue multilatéral et à la coopération.

Le Rapport sur la migration en Asie-Pacifique 2015 : Contributions des migrants au développement est le résultat d’un effort de collaboration des membres du Groupe de travail régional thématique sur la migration internationale, notamment sur la traite des personnes, comprenant l’UNESCAP, l’OIM, l’OCHA, le HCDH, l’ONUSIDA, UN-ACT, le PNUD, le FNUAP, le HCR, l’UNICEF, l’ONUDC, ONU Femmes, l’OIM et la Banque mondiale. Le groupe est actuellement coprésidé par l’ESCAP et l’OIM.

Le rapport est disponible au téléchargement dans son intégralité. Pour plus d’informations, veuillez contacter Joe Lowry, Bureau régional de l’OIM pour l’Asie et le Pacifique à Bangkok, Email: jlowry@iom.int - Tel: +66818708081.