Communiqué
Global

L’enregistrement biométrique de la population déplacée à Juba renforce la responsabilité en matière d’aide humanitaire

Juba - L’équipe de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Soudan du Sud et ses partenaires ont terminé un exercice d’enregistrement biométrique qui a permis d’enregistrer 32 113 déplacés vivant dans deux sites de protection des civils (PoC) à Juba. 

L’enregistrement biométrique est une pratique généralisée au Soudan du Sud, qui fournit un aperçu plus précis de la population vivant dans un site de déplacement et permet aux organismes de planifier l’aide de manière plus ciblée et responsable. 

Plus de 700 000 personnes sont enregistrées dans la base de données de l’enregistrement biométrique de l’OIM au Soudan du Sud. L’Organisation collabore avec le Programme alimentaire mondial (PAM) pour étendre l’utilisation des données biométriques afin d’éviter le double emploi dans l’aide humanitaire et de garantir que ceux qui reçoivent l’aide en soient les bénéficiaires prévus. 

Les chiffres du nouvel exercice d’enregistrement dans le site de PoC de Juba montrent une baisse considérable (18%) par rapport aux chiffres de l’exercice précédent réalisé en octobre 2016. Près de la moitié de cette baisse est due à une récente réinstallation de 3 379 personnes effectuée depuis le site 3 de Juba vers un site temporaire appelé Mangateen suite à des tensions intercommunales. Les données de l’enregistrement ont indiqué que plus de 3 600 personnes ont quitté les sites de PoC pour des destinations inconnues. 

Des centaines de millier de personnes ont trouvé refuge dans des bases des Nations Unies après l’éclatement du conflit et de la violence généralisés au Soudan du Sud en 2013. Ces zones sont devenues des sites de protection des civils. Etablis début 2014, les sites de PoC de Juba accueillent principalement des déplacés de la ville de Juba et d’autres villes d’Unité. 

Le site de PoC 1 reste le plus petit des deux sites à Juba, accueillant 7 515 personnes au total, tandis que le site 3 accueille 24 598 déplacés. Cinquante-cinq pour cent de la population totale sont des enfants et des jeunes de moins de 18 ans. Cinquante-deux pour cent sont des hommes et des garçons tandis que 48 pour cent sont des femmes et des filles. La taille moyenne d’une famille est de 3,6 personnes (à l’exception de 6 105 personnes qui se sont enregistrées seules). La taille moyenne des familles pourrait être encore plus importante car les familles se séparent parfois et s’enregistrent séparément pour diverses raisons. 

« Le succès de cet exercice est largement dû à la collaboration étroite entre les différents partenaires humanitaires et la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (UNMISS) », a déclaré Tya Maskun, responsable des opérations de l’OIM au Soudan du Sud. « Cette collaboration permettra de garantir que les populations déplacées vulnérables reçoivent l’aide dont elles ont besoin », a-t-elle ajouté. 

L’OIM a lancé l’exercice début septembre par un exercice d’enregistrement temporaire de deux jours (T-REG), qui a permis à l’Organisation de rapidement recenser les personnes vivant dans les sites. Grâce au prélèvement des empreintes digitales, l’OIM a créé une base de données de ceux qui pouvaient participer à l’exercice d’enregistrement complet réalisé entre le 14 septembre et le 16 octobre 2018. L’exercice T-REG pour la phase initiale de l’enregistrement biométrique est une nouvelle méthodologie et représente une nette amélioration par rapport à l’encre et aux jetons. 

L’OIM œuvre avec ses partenaires en vue d’établir un rapport détaillée analysant les tendances du déplacement dans les sites de PoC de Juba en fonction des exercices d’enregistrement de 2016 et 2018. Le rapport s’appuiera également sur les conclusions d’une évaluation de protection complémentaire entreprise par les partenaires de la protection lors de l’exercice d’enregistrement et devrait être disponible avant la fin de l’année. 

Les activités d’enregistrement biométrique de l’OIM au Soudan du Sud sont financées par le Département britannique pour le développement international (DIFD), l’Agence américaine pour le développement international (USAID), le Bureau américain d’aide en cas de catastrophe à l’étranger (OFDA), le Service à l’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) et le PAM. 

En juillet 2018, l’OCHA faisait état d’environ 1,8 millions de personnes déplacées à l’intérieur du Soudan du Sud. L’OIM continue de coordonner les opérations avec les partenaires afin de fournir une aide humanitaire multisectorielle aux personnes déplacées et touchées par le conflit à travers le pays. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Olivia Headon à Juba, Tel : +211912379843, Email : oheadon@iom.int