Communiqué
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L’élevage de bétail au Burkina Faso : une possibilité de réintégration pour 99 migrants de retour

Tirage au sort pour la distribution de bétail. Les migrants de retour ont dû tirer au sort un papier pour découvrir l’animal avec lequel ils repartiraient. Photo : OIM/Alexander Bee.

Ouagadougou – Le bétail est synonyme de richesse. C’est l’éternelle équation de l’existence en Afrique rurale, aussi vraie aujourd’hui qu’il y a des milliers d’années, lorsque les familles parcouraient la planète, toujours à la recherche de meilleures pâtures.

Le bétail est aussi synonyme de quelque chose de plus profond : la communauté, la culture, un engagement envers les valeurs traditionnelles et les valeurs de la famille, outils essentiels pour rendre aux migrants vulnérables un sens à la vie et une dignité une fois de retour chez eux, en particulier lorsque leur expérience de migration a échoué et qu’ils sont désespérément endettées.

En collaboration avec le gouvernement du Burkina Faso et avec le financement de l’Union européenne, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) soutient l’établissement de groupes d’éleveurs de bétail au Burkina Faso.

Au centre-est et centre-sud du Burkina Faso, les deux principales régions d’origine des migrants quittant le pays, l’OIM a fait don d’environ 500 moutons, béliers, bœufs et ânes à 99 Burkinabés qui sont rentrés de Libye et d’Algérie en 2018 afin de garantir leur réintégration socioéconomique dans le pays.

Pour soutenir leur réintégration durable, les rapatriés ont reçu, en plus de cette aide en nature, une formation à la gestion d’entreprise, au fonctionnement d’une coopérative et aux techniques d’élevage de bétail. Les sessions de formation, dispensées tout au long de l’année par les partenaires techniques de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) et les Directions régionales des ressources animales et piscicoles, leur ont permis d’acquérir les compétences nécessaires afin de garantir la pérennité de leurs activités.

« La formation m’a permis d’apprendre les techniques d’engraissement des bovins. La visite de fermes nous a nous seulement appris à mettre en pratique les techniques d’élevage mais aussi de voir que l’engraissement, s’il est réalisé à l’aide de ces techniques, est efficace », confie Iryassa, originaire de la région du Centre-Sud.

« Les agriculteurs nous donnent des conseils utiles », a-t-il ajouté. « Maintenant nous pouvons travailler dans notre pays et, Dieu merci, nous serons prospères. Il vaut mieux investir 500 000 francs CFA dans notre pays que des millions à l’étranger. »

Osseni, un autre migrant burkinabé rentré en septembre 2017, a reçu une aide à la réintégration. Il est originaire de la région Centre-Est du pays et a tout vendu pour partir en Libye.

« J’ai commencé mes activités d’élevage de bétail avec le soutien de l’OIM, qui m’a acheté des bœufs et du matériel. J’aime l’élevage car mon activité prospère et m’a permis de construire ma maison. Mes parents sont très heureux de m’avoir retrouvé sain et sauf », a-t-il expliqué.

En 2018, 1 249 migrants burkinabés ont reçu une aide à la réintégration dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants. Financé par l’Union européenne, ce projet vise à contribuer au renforcement de la gouvernance des migrations, à la protection, à l’aide au retour volontaire et à la réintégration durable des migrants de retour.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Andreas De Boer, OIM Burkina Faso, Tel : +226 74 93 81 28 ; Email : adeboer@iom.int