Communiqué
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Le Sénégal et le Niger demandent l’aide de l’OIM Pour évacuer leurs ressortissants en République centrafricaine

Tchad/République centrafricaine – Le gouvernement du Tchad a débuté, cette semaine, une importante évacuation aérienne de migrants tchadiens pris dans les affrontements en République centrafricaine (RCA). Le 25 décembre, 1254 migrants avaient été rapatriés à N’Djamena, la capitale tchadienne, à bord de six vols.

« Nous n’avions rien vu de tel depuis l’opération d’urgence massive organisée par l’OIM au plus fort de la crise libyenne en 2011 », a déclaré le Dr. Qasim Sufi, chef de mission de l’OIM au Tchad, alors que les équipes opérationnelles et médicales de l’OIM s’activent pour fournir de l’aide aux migrants évacués, à la fois à l’aéroport international et dans les centres de transit à N’Djamena.

Depuis le début de l’évacuation aérienne d’urgence le 21 décembre jusqu’au 25 décembre, 2743 migrants ont été rapatriés en toute sécurité dans leur pays, à bord de 19 vols.

Le personnel de l’OIM sur le terrain rapporte que la situation en matière de sécurité à Bangui se détériore alors que plusieurs incidents opposant les communautés ont eu lieu. Le 26 décembre, de nombreux échanges de tirs ont été entendus à l’hôtel Ledger, à environ 3 km du centre ville. La crise pourrait s’intensifier dans les prochains jours.

« Les gouvernements du Sénégal et du Niger ont également demandé l’aide de l’OIM pour évacuer leurs ressortissants de République centrafricaine. L’OIM est prête à aider mais nous devons pour cela trouver des financements d’urgence. Nous insistons auprès de nos donateurs et partenaires pour leur dire que la vie des migrants est en grand danger », a déclaré Mohammed Abdiker, Directeur du Département des opérations d’urgence de l’OIM.

Les autorités sénégalaises estiment à environ 400 le nombre de leurs ressortissants nécessitant une évacuation d’urgence. Les autorités nigériennes ont pour leur part identifiés 800 de leurs ressortissants nécessitant une évacuation d’urgence à Bangui, la capitale, mais le nombre total avoisinerait les 2000.

La RCA est l’un des six pays frontaliers du Tchad et accueille plusieurs centaines de milliers de migrants tchadiens. La majorité des Tchadiens évacués sont des femmes, des enfants et des personnes âgées qui ont subi un grand traumatisme psychologique et d’importantes blessures physiques. Bon nombre des personnes évacuées ont fondu en larmes à la sortie de l’avion à l’aéroport de N’Djamena.

« Nous avons été ciblés par les mêmes personnes avec lesquelles nous vivions côte à côte depuis des décennies », a raconté une migrante, en larmes, au personnel de l’OIM. « Actuellement, il n’y a pas d’autre solution pour les Tchadiens en RCA que de rentrer au pays », a t-elle ajouté.

L’opération d’évacuation aérienne est en cours et alors que le nombre de migrants évacués monte en flèche, le gouvernement du Tchad a ouvert un troisième centre de transit à N’Djamena du nom de Klemat, le 25 décembre, afin de garantir un logement temporaire et la fourniture d’une aide d’urgence à ceux qui arrivent dans la capitale.

Quinze mineurs non accompagnés faisaient partie du groupe évacué le 25 décembre. Des étudiants universitaires faisaient également partie de ceux qui sont parvenus à rentrer au pays à bord de ces vols. Les migrants évacués jusqu’ici sont ceux qui ont réussi à trouver refuge à l’aéroport international de Bangui. De nombreux migrants n’ont toutefois pas la possibilité d’arriver jusqu’à l’aéroport.

A la demande du gouvernement tchadien, l’OIM fournit une aide humanitaire d’urgence aux migrants de retour. Elle les enregistre, leur distribue de la nourriture, de l’aide non alimentaire et leur fournit des services de santé, notamment une aide psychosociale, dans les centres de transit à N’Djamena, avant d’organiser leur transport vers leur destination finale dans le pays.

L’OIM œuvre en coopération étroite avec l’UNICEF, le FNUAP, l’OMS, le PAM, le HCR, le PNUD et l’OCHA ainsi qu’avec les sociétés internationales et nationales de la Croix-Rouge, afin d’aider les autorités tchadiennes à répondre aux besoins immédiats et à plus long terme des migrants évacués et à cordonner les interventions d’urgence avec les différents groupes évacués.

« Le gouvernement du Tchad a présenté une nouvelle demande d’aide à l’OIM pour évacuer  et fournir de l’aide d’urgence à plusieurs milliers de migrants tchadiens actuellement bloqués en RCA ainsi qu’à  ceux déjà évacués», a déclaré le Dr. Sufi. « C’est pour cela que l’OIM au Tchad lance un appel à ses donateurs, afin d’obtenir une aide financière d’urgence pour répondre aux besoins de ces migrants en détresse », a t-il ajouté.

Pour plus d’information, veuillez contacter :

Dr. Qasim SUFI, chef de mission de l’OIM, Email: qsufi@iom.int; Tel:+ 235 62900674
KA, Aliou, chargé d’opérations, Email: aka@iom.int; Tel:+ 235 63985476
NOUR, Mahamat, chargé national du maintien de la paix, Email: mnour@iom.int; Tel: +235 62901007
HARINE, Djamila, chargé d’opérations, Email: dharine@iom.int, Tel: +235 62523923
Leonard Doyle, porte-parole de l’OIM, Email: ldoyle@iom.int
Niurka Piñeiro, chargé de presse de l’OIM, Email: npineiro@iom.int