Communiqué
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Le profil migratoire de l’Equateur met en évidence une décennie de changement

Equateur - Le profil migratoire de l’OIM pour l’Equateur, publié aujourd’hui à Quito, met en évidence quatre tendances qui ont marqué ces dix dernières années : une diminution de l’émigration des Equatoriens, une légère hausse de l’immigration, une forte croissance de la migration forcée et une tendance à la hausse de la migration de retour.

Le profil indique que la diminution du nombre d’Equatoriens qui quittent le pays concerne principalement les flux vers l’Europe. Cette tendance peut être attribuée, d’une part, à la nécessité d’obtenir un visa Schengen pour les citoyens équatoriens et d’autre part, à la crise financière qui a débuté en 2008 et qui a provoqué une vague de chômage massive en Espagne, principal pays de destination des migrants équatoriens.

Les Equatoriens ont commencé à migrer vers le Canada, les Etats-Unis et le Venezuela dans les années 70. Dans les années 80, une grande majorité migrait aux Etats-Unis. Ce n’est qu’à la fin des années 90 qu’ils ont commencé à migrer vers l’Europe, essentiellement l’Espagne et l’Italie. D’après les chiffres du gouvernement espagnol, le nombre de migrants équatoriens est passé de 3 972 en 1998 à 480 000 en 2011.

Les données du recensement américain indiquent également une hausse considérable du nombre d’Equatoriens dans le pays. Entre le recensement de 2000 et celui de 2010, la population équatorienne est passée de 260 559 à 564 631. La grande majorité s’est installée dans les Etats américains du Connecticut, du New Jersey et de New York.

Entre 1999 et 2005, entre 1,4 et 1,6 million de personnes ont quitté le pays. En 2011, le Secrétariat national pour la migration faisait état de deux à trois millions de ressortissants vivant à l’étranger.

Le profil fait observer qu’un migrant sur quatre qui a quitté le pays entre 2001 et 2010 est rentré au pays. Le nombre de retours devrait continuer à grimper en raison de la crise économique dans les principaux pays de destination (Espagne, Italie et Etats-Unis).

Les rapatriements de fonds continuent d’être un moyen de survie pour les familles restées au pays. Les ressortissants équatoriens à l’étranger ont rapatrié 3,1 milliards de dollars en 2007. En raison du chômage dans les pays de destination, le montant des rapatriements de fonds est passé à 2,7 milliards de dollars en 2011.

Les flux d’immigration restent principalement transfrontaliers, depuis le Pérou et la Colombie. Le profil fait également état d’une légère hausse du nombre de personnes arrivant de pays des Caraïbes ou d’ailleurs sur le continent. Ces arrivées coïncident avec les politiques d’ouverture des frontières mises en œuvre par le gouvernement actuel qui avait annulé l’obligation de visa pour toutes les nationalités en janvier 2008. L’obligation a été rétablie en septembre 2010 pour les citoyens de neufs pays d’Asie et d’Afrique.

Le flux permanent d’arrivants issus de la migration forcée depuis la Colombie est l’une des grandes tendances, et d’après le profil, le phénomène le plus flagrant dans le pays ces dix dernières années.

Avant 2001, l’immigration en Equateur était très limitée par rapport au nombre d’Equatoriens qui émigraient. C’est en 2001 qu’il est devenu un pays de destination, en particulier pour les Colombiens fuyant la violence dans leur pays, à la recherche d’une protection internationale. Les chiffres officiels confirment l’arrivée de quelque 200 000 Colombiens au cours des dix dernières années.

Fin 2011, un total de 55 092 personnes avaient obtenu le statut de réfugiés, dont 98% de Colombiens. Entre 2001 et 2011, les données officielles ont fait état d’un total de 148 000 réfugiés et demandeurs d’asile. En 2007, le HCR estimait que quelque 170 000 personnes nécessitaient une protection internationale.

«  L’Equateur étant un pays d’origine et de destination pour les migrants et le principal pays récepteur de migrants à la recherche d’une protection internationale et de demandeurs d’asile en Amérique latine, le profil migratoire de l’OIM pour l’Equateur est un puissant outil d’analyse, de débat et d’élaboration de politiques pour le gouvernement et la société civile, en vue de faire face aux réalités migratoires du pays, s’agissant notamment des migrants présents en Equateur et de sa diaspora à l’étranger », a expliqué Rogelio Bernal, chef de mission de l’OIM en Equateur lors de la publication du profil migratoire de l’OIM.

La croissance exponentielle de l’émigration à la fin du vingtième siècle a secoué l’Etat équatorien, qui a inscrit les questions migratoires dans la sphère publique et en a fait une priorité.
 
En coopération avec les organisations de la société civile, l’Etat a crée le Secrétariat national pour les migrations en 2007 et a officiellement reconnu les droits des migrants dans la Constitution de 2008. Ces initiatives ont permis de démontrer la volonté politique de mettre les migrations au premier plan et de reconnaître les migrants comme des intervenants clés, en tenant compte de leurs contributions au développement national, et comme des acteurs politiques, grâce au vote par procuration et aux six sièges de la diaspora à l’Assemblée nationale.

Toutefois, le profil souligne l’absence persistante de politiques publiques à long terme et de procédures qui tiennent compte des droits, des besoins et des demandes des migrants dans le pays.

Parmi les recommandations figurent également une plus grande participation de la diaspora, l’élaboration et la mise en œuvre de politiques d’intégration profitant aux migrants et aux ressortissants de retour et de politiques de développement et de protection sociale visant à renforcer les avantages de la mobilité humaine.

Ce profil migratoire actualisé pour l’Equateur, qui avait été publié la première fois en 2008, fait partie d’un projet financé par l’UE intitulé « Renforcer le dialogue et coopérer entre l’Union européenne, l’Amérique latine et les Caraïbes en vue d’établir des modèles de gestion des migrations et de politiques de développement ».

D’autres profils migratoires de l’OIM dans l’Hémisphère occidental ont été publiés. Ils concernent l’Argentine, le Brésil, la Bolivie, le Chili, la Colombie, la Jamaïque, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela.

Les profils migratoires de l’OIM pour l’Equateur (2011 et 2008) sont disponibles en espagnol aux adresses suivantes :

http://www.iom.int/jahia/webdav/shared/shared/mainsite/media/docs/reports/Migration-Profile-Ecuador-2011.pdf
http://publications.iom.int/bookstore/index.php?main_page=product_info&cPath=41_42&products_id=509
 
Pour plus d’informations, veuillez contacter

Jaime Paredes
OIM Equateur
Tel:  +593 2 2226-304
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Email: jparedes@iom.int