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Qui sommes nousL'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fait partie du système des Nations Unies et est la première organisation intergouvernementale à promouvoir depuis 1951 une migration humaine et ordonnée qui profite à tous, composée de 175 Etats membres et présente dans 171 pays.
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Le Festival international du film sur la migration de l’OIM autonomise les femmes victimes de traite à Madagascar
Antananarivo - Un groupe de femmes malgaches qui ont été victimes de traite ont surmonté leur peur de parler en public et ont passé quatre jours à réaliser et filmer leurs propres histoires de mariage forcé et d’esclavage domestique pour un documentaire sur la lutte contre la traite.
L’initiative, qui a eu lieu entre le 2 et le 6 juillet, fait partie du Festival international du film sur la migration de cette année, démontrant l’engagement du festival à permettre aux communautés de filmer des histoires de migration de leur propre point de vue.
Madagascar est un pays d’origine pour les hommes, femmes et enfants sujets au travail forcé, et pour les femmes et les enfants sujets au commerce sexuel. Les enfants malgaches, principalement originaires de zones rurales, sont sujets à la prostitution, à la servitude domestique et au travail forcé dans les industries minières, piscicoles et agricoles à l’intérieur du pays.
En outre, on estime que plusieurs milliers de femmes malgaches sont employées en tant que travailleuses domestiques au Liban, au Koweït et en Arabie saoudite. Un nombre plus faible de travailleurs cherchent du travail en Jordanie, à Maurice et aux Seychelles.
Les victimes de traite de retour des pays du Golfe font état de diverses formes de maltraitance et d’exploitation. D’après certaines informations, des hommes malgaches au Moyen-Orient seraient eux aussi exploités dans les secteurs de la construction et des services.
Les réalités de la traite nationale et transnationale ont été mises en lumière lors de cet atelier d’une semaine qui repose sur l’apprentissage entre pairs et qui comprend des discussions éditoriales, des techniques de photographie et de cadrage ainsi que des cours participatifs de tournage et de montage. L’un des exercices consistait à raconter des histoires aux participants pour les aider à créer des liens, de l’empathie et à trouver des similitudes entre les différents récits.
Pour la première fois à Madagascar, les victimes ont été habilitées par l’OIM à devenir les réalisatrices d’un documentaire sur la lutte contre la traite afin de sensibiliser la population à ce problème qui, dans de nombreuses communautés, reste caché ou tabou. L’équipe d’animateurs du Festival a formé les participants à utiliser la technique de vidéo participative qui, au-delà de créer un produit fini, est un processus qui catalyse l’autoréflexion, l’auto-reconnaissance, la transformation et le changement.
Pour que les femmes puissent se présenter avec dignité - mais sans courir le risque de révéler leur identité - la majorité d’entre elles ont choisi de cacher leur visage soit en utilisant des techniques de contre-jour soit en se couvrant avec des foulards fabriqués localement.
Elles ont également opté pour une solution créative : se présenter sans révéler leur nom mais en utilisant des noms de fleurs qui poussent à Madagascar. « Dalia », « Ovy Ala », « Menakely », « Mavo Adala », « Rose » et tous les autres membres sont devenus les « réalisatrices de la Flore » et ont produit un court-métrage intitulé Fleurs de l’Espoir, un recueil de témoignages de 15 minutes sur sept thèmes différents : la pauvreté ; les mensonges et escroqueries ; l’esclavage et la maltraitance ; le mariage forcé ; la quête de la liberté ; et l’espoir.
« A la fin du processus, j’étais fière car je n’imaginais pas que nous pourrions produire un film comme celui-ci, en particulier après tout ce que nous avons enduré », a affirmé Lilas. Elle explique également avoir tiré de nombreux enseignements « parce que nous avons partagé beaucoup de choses entre nous. »
Le vendredi 6 juillet, une avant-première spéciale a été organisée par l’OIM et les participants pour présenter le film exclusivement à leurs proches, à leurs familles et à des membres des autorités partenaires. Blondine R., 55 ans, mère de « Mavo Adala » pense que le film est très utile pour aider à empêcher d’autres jeunes filles de tomber dans le piège de la traite comme sa fille. Elle a particulièrement été touchée et fière de sa fille lorsque cette dernière a dit aux femmes d’êtres fortes, d’avoir confiance en elles et de devenir autonomes. « Cela m’a beaucoup inspiré », a-t-elle confié.
L’aspect sensibilisation du film a également été mentionné par l’un des participants, qui a déclaré : « mes amis et moi avons été choqués. Nous ne connaissions pas ce problème. Cela a soulevé de nombreuses questions : que pouvons-nous faire contre cela ? Comment pouvons-nous aider ? »
Dans les mois à venir, le film produit en langue locale (malgache) sera diffusé par l’OIM et le gouvernement malgache auprès des communautés et villages à travers le pays.
« C’est un très bon film de sensibilisation qui touche les gens car il a été mis en scène par des victimes de traite et non par des acteurs. Peu de femmes accepteraient de partager leur histoire alors obtenir tous ces témoignages vidéo est une étape cruciale. Mais ce n’est pas suffisant car il existe encore des personnes qui en incitent d’autres à partir. Nous avons besoins de davantage d’initiatives cohérentes de la part de toutes les parties prenantes », a déclaré Jeannie Rafalimanana, de la Direction de la Diaspora du Ministre des affaires étrangères.
A la fin de l’année, à l’occasion de la troisième édition du Festival international du film sur la migration, une version internationale sera projetée à travers le monde.
Amanda Nero, Directrice du Festival et l’une des facilitatrices de la vidéo participative, a déclaré : « il est important que le Festival ne soit pas qu’une large plateforme visant à informer, instruire et promouvoir le débat sur la migration mais qu’il permette aussi aux communautés touchées qui n’ont généralement pas cette chance de filmer et de partager leurs histoires. Cela peut créer du changement. »
Fernanda Baumhardt, experte en capacité de déploiement et en vidéo participative du Conseil norvégien pour les réfugiés (NORCAP) soutenant l’OIM, a déclaré que cette initiative était très différente des activités de communication traditionnelles. « Il s’agit de communiquer pour le changement social. Elle aide les communautés de migrants touchées à guérir et à se relever », a-t-elle déclaré.
« Pour la première fois, nous avons inversé la manière de communiquer sur la traite d’êtres humains : au lieu de parler nous, nous nous sommes assis et avons observé et écouté les victimes de traite mettre leurs propres mots, avec leurs propres moyens, sur leurs expériences. De cette manière, nous souhaitons mettre l’accent sur la capacité des individus à surmonter leur traumatisme et à montrer que si l’on est victime de traite à un moment donné dans sa vie, on mérite - en tant qu’être humain - bien mieux et on ne vous laissera pas être cataloguée comme une victime pour le restant de vos jours », a déclaré Clara Perez, coordinatrice du projet de lutte contre la traite.
Le projet de vidéo participative du GMFF est une initiative visant à donner une voix, à autonomiser et favoriser la cohésion sociale dans les communautés de migrants touchées.
La série d’ateliers a débuté à Amman, en Jordanie, en octobre 2017. En novembre, elle s’est poursuivie à Malakal, au Soudan du Sud, pour travailler avec les communautés qui ont fui la guerre et la violence, et en décembre, l’atelier s’est tenu pour un groupe de migrants vivant à Genève, en Suisse. En 2018, il a été organisé dans un camp d’autochtones pour des migrants vénézuéliens au nord du Brésil.
Après Madagascar, la prochaine étape du projet sera l’Afghanistan, pour aider les rapatriés à raconter leurs histoires de réintégration et d’espoir. L’initiative a été financée par le Fonds de développement de l’OIM et est soutenue par le NORCAP.
Visionnez ici les coulisses de l’atelier de vidéo participative sur la traite d’êtres humains à Madagascar.
Pour plus d’informations, veuillez contacter : Amanda Nero, Division Médias et communication, siège de l’OIM, Mobile : +41 767 883 785. Tel : +41 227 179 482, Email : anero@iom.int ou Daniel Silva y Poveda, OIM Madagascar, Tel : +261.32 56 54 954, Email : dsilva@iom.int