Communiqué
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Le Directeur général de l’OIM se rend au Bangladesh alors que se dresse un sombre tableau des installations de Rohingyas

Cox’s Bazar - Hier (10/10), plus de 6 900 réfugiés Rohingyas qui étaient bloqués dans des conditions difficiles dans un no man’s land à Anjuman Para, du côté bangladais de la frontière, ont été transférés vers plusieurs installations de fortune par l’armée bangladaise dans les sous-districts d’Ukhia et de Teknaf, à Cox’s Bazar. Quelque 800 000 Rohingyas vivent aujourd’hui dans ces installations, dont 589 000 depuis le 25 août.

Hier également, le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, a achevé une visite de trois jours au Bangladesh et a remercié le gouvernement pour son engagement à garder les frontières du pays ouvertes à des centaines de milliers de réfugiés Rohingyas désespérés fuyant le Myanmar.

Lors des rencontres de l’Ambassadeur Swing avec des hauts responsables, le gouvernement bangladais a réaffirmé son engagement à permettre aux Rohingyas cherchant à se protéger des violences au Myanmar de continuer à entrer dans le pays. Il a également réaffirmé sa volonté d’envisager d’autres solutions pour l’établissement des nouveaux arrivants, notamment la création de camps plus petits et mieux gérables afin d’apaiser les inquiétudes en termes de santé publique et de sécurité.

Jeudi, des hommes, femmes et enfants continuaient à affluer dans les installations où l’OIM et ses partenaires humanitaires fournissent de l’aide d’urgence. Formant des files interminables, épuisés, affamés et sales, ils ont marché pendant plusieurs jours depuis les villages de l’Etat de Rakhine, au nord du Myanmar, vers Anjuman Para. Les hommes portaient les enfants fatigués et les personnes âgées dans des paniers suspendus à des planches sur leurs épaules, en n’emportant avec eux que quelques effets personnels qu’ils ont pu sauver de leurs habitations. Les enfants portaient leurs plus jeunes frères et sœurs sur leur dos et les femmes marchaient péniblement dans la boue et sous la pluie avec leurs bébés dans les bras.

Ce sont des vagues d’humanité qui entrent dans le camp de réfugiés de Kutupalong et dans les installations de fortune. La plupart des familles n’ont rien. Les plus chanceux ont pu emporter quelques vêtements, des casseroles et un peu d’eau.

Un couple est arrivé avec ses trois filles mais a confié à l’OIM qu’ils ont dû laissé leurs deux fils qui viendront plus tard avec des voisins. Un autre couple a raconté avoir dû laisser ses deux jeunes fils à des voisins car ils n’auraient pas pu porter les garçons, leur mère étant malade et nécessitant l’aide de son mari pour marcher.

Mohammed Hanun a raconté avoir marché pendant 11 jours avant d’atteindre le no man’s land à Anjuman Para. Il a attendu trois jours sans nourriture avant d’enfin arriver à Kutupalong hier.

Ces nouvelles arrivées portent le nombre total de Rohingyas dans les installations de Cox’s Bazar à environ 800 000. D’après le dernier rapport de contrôle de la population et des besoins (en anglais) de l’OIM publié mercredi, plus de la moitié des 582 000 personnes arrivées en milieu de semaine sont des femmes et des filles. Le rapport a identifié au total 28 centres collectifs et 99 endroits dans les communautés d’accueil entre le 30 septembre et le 9 octobre 2017.

Le rapport fait observer que sur la population totale, 33 542 personnes (4 pourcent) ont été enregistrées et vivent dans deux camps de réfugiés du HCR. Les 96 pourcent restants (761 116) vivaient dans des installations de fortune, des sites spontanés et des communautés d’accueil.

Grâce à des techniques de sondage à travers les sites, l’évaluation a permis d’identifier les mères allaitantes (9,2 pourcent) et les femmes enceintes (4,9 pourcent) comme étant les deux plus importants groupes vulnérables au sein de la population. Environ 3,6 pourcent du nombre total de familles sont dirigées par une femme et 2,2 pourcent par des personnes âgées.

Les services d’aide d’urgence fournis par l’OIM et ses partenaires comprennent l’eau salubre et les services sanitaires, les abris, la sécurité alimentaire, les soins de santé, l’éducation et le soutien psychosocial pour les individus vulnérables, dont bon nombre souffrent d’importants traumatismes psychologiques ou sont des survivants de violences sexuelles.

Depuis août dernier, l’OIM a rapidement intensifié ses opérations. Des abris ont été mis à disposition de 379 000 personnes, tandis que 47 000 consultations médicales ont été dispensées. L’OIM a déployé 200 fonctionnaires pour participer à une campagne de vaccination orale contre le choléra menée à bien par le Ministère de la santé. Cette campagne a été réalisée auprès de 679 000 personnes. Quelque 678 000 litres d’eau et 11 000 trousses d’hygiène personnelle ont été distribuées. Le personnel de l’OIM a également été renforcé par 443 autres fonctionnaires et bénévoles de la communauté dans le pays.

Au début du mois, les Nations Unies ont lancé un Plan d’intervention conjoint afin de maintenir et de renforcer l’effort humanitaire déjà en cours. Le plan nécessite 434 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents de tous les Rohingyas réfugiés et de leurs communautés d’accueil - qui constituent ensemble une population de 1,2 million de personnes - pour les difficiles mois à venir.

Les besoins de financement de l’OIM dans le cadre de ce plan s’élèvent à 120 millions de dollars. Une conférence des donateurs pour la crise organisée par l’OIM, l’OCHA et le HCR, en collaboration avec l’Union européenne et le Koweït, se déroulera à Genève, lundi 23 octobre. La conférence sera l’occasion pour les gouvernements du monde entier de montrer leur solidarité et de partager la charge et la responsabilité des réfugiés Rohingyas.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Cox’s Bazar : Hala Jaber, Tel : +8801733335221, Email : hjaberbent@iom.int
Dhaka : Shirin Akhter, Tel : +8801711187499, Email : sakhter@iom.int