Communiqué
Global

Le Directeur général de l’OIM dénonce les violentes agressions sexuelles croissantes contre les Rohingyas

Cox’s Bazar - Le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing, est très préoccupé par le nombre croissant de signalements de violences sexuelles reçus de Rohingyas vulnérables arrivant au Bangladesh depuis le Myanmar. L’OIM fournit une aide médicale et psychologique d’urgence aux survivants.

« Les violences sexuelles et sexistes sont une grave menace à la santé publique et une violation des droits de l’homme et je suis profondément choqué et inquiet des signalements que nous recevons de nouveaux arrivants à Cox’s Bazar », a déclaré M. Swing depuis le siège de l’Organisation à Genève. « Ce sont surtout les femmes et les filles, mais aussi les hommes et les garçons, qui sont ciblés et exposés à d’autres risques d’exploitation, de violence et de maltraitance uniquement fondés sur leur sexe, leur âge et leur statut dans la société. »

Depuis le 25 août, lorsque les violences ont éclaté dans l’Etat birman de Rakhine, environ 480 000 personnes ont afflué à Cox’s Bazar, au Bangladesh. Avant ce récent afflux, les Rohingyas fuyaient déjà l’Etat de Rakhine depuis plusieurs années en raison des vagues d’insécurité, notamment 74 000 personnes en octobre dernier. Les violences sexuelles sont mentionnées dans les évaluations de besoins, les missions d’établissement des faits et lors de la fourniture de services de secours. Des cas de viol, d’agressions sexuelles, de violences domestiques et de mariage précoce ont été identifiés et nécessitent des interventions immédiates et globales de la part des acteurs humanitaires.

Bien que le nombre connu de victimes ne représente certainement qu’une petite proportion des cas avérés, les médecins de l’OIM ont soigné des dizaines de femmes qui ont subi des agressions sexuelles depuis le mois d’août. Depuis octobre 2016, l’OIM a soigné ou reçu des signalements de centaines de femmes et de quelques hommes.

« L’OIM aide les survivants mais je ne saurai trop insister sur le fait qu’essayer de comprendre l’ampleur des violences sexuelles uniquement par le décompte du nombre de cas est impossible. Ce type de violence monstrueuse n’est pas suffisamment signalé même dans les environnements les mieux dotés en ressources et les plus stables du monde. Dans ce type de crises, où les systèmes sociaux et les mesures de protection habituels n’existent plus, de nombreux obstacles se dressent sur le chemin des survivants à la recherche d’aide. Notre personnel sur le terrain œuvre en vue d’éliminer ces obstacles et d’aider les plus nécessiteux », a déclaré M. Swing.

« En tant qu’organisme qui coordonne les interventions humanitaires, l’OIM prend des mesures pour répondre aux violences sexuelles et sexistes et nous élargissons nos services pour garantir que le bon type d’aide parvienne aux rescapés. Nous devons aussi nous assurer qu’aucune autre agression n’ait lieu dans les installations en raison des conditions de surpopulation et d’accueil difficiles. Les premiers intervenants ont été formés à l’identification et à la gestion de la plupart des cas de vulnérabilité et nous avons établi des endroits sécurisés pour les personnes dans le besoin à travers tous les sites », a ajouté M. Swing.

Eléments essentiels de l’intervention humanitaire, la prévention et la gestion des cas de violences sexuelles et sexistes sont vitales. Les survivants sont exposés à de nombreux problèmes de santé et de sécurité ainsi qu’à des soucis émotionnels, sociaux et économiques de longue durée. Grâce à une approche centrée sur la victime, l’OIM cherche à créer un environnement dans lequel les droits et les souhaits des rescapés sont respectés, où la sécurité est garantie et où ils sont traités avec dignité et respect. Compte tenu des obstacles et des risques mentionnés, la confidentialité des cas des survivants est essentielle pour s’assurer que toutes les personnes concernées aient confiance en nos services et qu’elles reçoivent l’aide dont elles ont besoin, sans être stigmatisées.

Les interventions face aux violences sexuelles sont multisectorielles par nature - l’aide médicale et psychosociale immédiate est essentielle, au même titre qu’un environnement sûr et éventuellement un soutien juridique. Au Bangladesh, l’OIM fournit non seulement une aide médicale et psychosociale mais œuvre également avec ses partenaires en vue de fournir une aide juridique et une sécurité.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Hala Jaber à Cox’s Bazar, Tel : +8801733335221, Email : hjaberbent@iom.int

Peppi Siddiq à Dhaka, Tel : +8801755568894, Email : pksiddiq@iom.int

Chris Lom à Bangkok, Tel : +66626028752, Email : clom@iom.int

Olivia Headon à Genève, Tel : +41794035365, Email : oheadon@iom.int

Joel Millman à Genève, Tel : +41 79 103 8720, Email : jmillman@iom.int