Communiqué
Global

L'aide aux déplacés et leur enregistrement débutent en Côte-d'Ivoire alors que les conditions se détériorent pour les migrants bloqués à Abidjan

L'OIM a déployé du personnel dans la ville de
Duékoué, à l'ouest de la Côte-d'Ivoire,
afin d'enregistrer et aider jusqu'à 25 000
déplacés internes qui ont trouvé refuge
à l'intérieur et autour de la mission catholique et
qui ont désespérément besoin de nourriture,
d'eau, d'abris, d'aide médicale et sanitaire.

L'enregistrement, mené en coordination avec le HCR, le
Programme alimentaire mondial et Caritas, vise à identifier
les personnes qui nécessitent l'aide humanitaire la plus
urgente, notamment les femmes et les enfants traumatisés qui
ont fui les massacres de la semaine dernière dans le
district de Carrefour, à Duékoué.

Des distributions de rations alimentaires et d'aide non
alimentaire telle que des fournitures médicales, des kits de
lutte contre la malaria, des abris, des sets de cuisine, des
jerricans, des matelas, du savon et des couvertures, sont
prévues plus tard dans la journée, à
l'intérieur et autour de la mission catholique et dans une
église protestante à proximité, qui accueille
jusqu'à 1 500 personnes déplacées.

En vue de réduire l'engorgement dans la mission et dans
l'église, l'OIM œuvre avec les autorités locales
et les partenaires humanitaires afin d'identifier de nouveaux sites
sûrs pour les déplacés. Le relogement dans ces
sites réduirait les risques sanitaires liés au
surpeuplement actuel et aux conditions d'insalubrité, qui
ont conduit à une éruption de maladies
diarrhéiques et d'infections de la peau chez les
déplacés.

L'OIM s'allie à Caritas, aux ONG locales et aux chefs de
communautés afin de sensibiliser les déplacés
à l'hygiène publique.

L'Organisation a également appris que quelque 400
personnes qui avaient fui Duékoué la semaine
dernière ont trouvé refuge dans une autre mission
catholique située dans la ville de Zouan Hounien,
près de la frontière libérienne.

Ils faisaient partie d'un groupe plus important de quelque 4 000
personnes déplacées en route vers la ville de Guiglo,
où les déplacés continuent d'affluer pour
échapper aux menaces de violence et de
représailles.

Dans le même temps, l'OIM a reçu une demande
désespérée d'aide d'un groupe de quelque 3 000
migrants maliens, comprenant de nombreuses femmes et enfants, qui
vivent, depuis ces dix derniers jours, dans le sous-sol et dans les
couloirs de l'ambassade malienne à Abidjan.

Bon nombre d'entre eux ont survécu à des blessures
par balle et à la machette lors d'assauts lancés par
de jeunes milices armées, fidèles au président
en exercice Gbagbo. Dépourvus d'eau courante depuis 72
heures, ils déclarent ne pas oser se rendre au lagon
à proximité, par peur de la violence.

L'OIM a également reçu des appels d'un groupe
d'environ 450 Mauritaniens  qui ont trouvé refuge dans
leur ambassade et qui souhaitent être rapatriés. L'OIM
reste dans l'incapacité de les évacuer en raison des
affrontements permanents à Abidjan.

« Nous demandons expressément aux parties
belligérantes en Côte-d'Ivoire de ne pas prendre pour
cible les civils et les travailleurs migrants et de garantir leur
protection et leur sécurité », déclare
William Lacy Swing, Directeur général de l'OIM.
« Nous les encourageons à garantir l'accès
total des humanitaires à la population et de leur permettre
d'évacuer, en toute sécurité, tous les
travailleurs migrants qui souhaitent rentrer chez eux. »

L'OIM a reçu la demande d'évacuer plus de 50 000
migrants bloqués en Côte-d'Ivoire vers la Mauritanie,
la Guinée, le Sénégal, le Burkina Faso et le
Mali.

En janvier, l'OIM a lancé un appel initial de 3,5
millions de dollars afin de mener à bien une série
d'opérations visant notamment à aider les
déplacés internes, les ressortissants de pays tiers
et les migrants bloqués en Côte-d'Ivoire.

A ce jour, l'Organisation a reçu 1,06 million de dollars
de la part du gouvernement américain et du Fonds central des
Nations Unies pour les interventions d'urgence. Le financement de
l'OIM doit être réexaminé dans le cadre de la
prochaine révision de l'appel pour la
Côte-d'Ivoire.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Jean-Philippe Chauzy

OIM Genève

Tel: +41 22 717 9361

       +41 79 285 43 66

E-mail: "mailto:pchauzy@iom.int">pchauzy@iom.int