Communiqué
Global

L'Agence des Nations Unies pour les migrations soutient le retour humanitaire volontaire de 135 migrants burkinabés de Libye

Ouagadougou - L'OIM, l’Agence des Nations Unies pour les migrations (11 septembre et 14 novembre), a aidé 135 migrants burkinabè à rentrer de Libye dans le cadre de l'Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.

Les deux vols affrétés par l'OIM en provenance de Libye ont atterri les 9 et 14 novembre 2017 à l'aéroport international de Ouagadougou. A bord, la plupart des rapatriés étaient des jeunes hommes, complètement épuisés par leur voyage mais également soulagés de retrouver leur pays.

Leur accueil  a été organisé par le Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille du Burkina Faso en collaboration avec l'OIM et le Ministère des Affaires Etrangères. De nombreux rapatriés ont affirmé au personnel de l'OIM que leurs objectifs étaient d’atteindre l'Europe en passant par la Libye, un point de transit pour traverser la Méditerranée.

"Je voulais atteindre l'Europe et espérer gagner quelque chose pour sortir ma famille de la pauvreté. Je suis passé par Agadez au Niger et ai traversé le désert pour entrer en Libye. J'ai passé huit mois en Libye, dont sept mois en détention. C'était un vrai cauchemar. Maintenant, je suis reconnaissant pour le soutien pour recommencer ma vie au Burkina Faso. Je suis revenu sans bagages et j'ai perdu beaucoup d'argent », a déclaré Dembélé Moustapha, l'un des jeunes migrants revenus de Libye.

À leur arrivée à Ouagadougou, les migrants ont été accueillis par Fati Ouédraogo, Secrétaire Générale du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la famille et de l'équipe de l'OIM avec ses partenaires. « Nous les avons vus [les migrants retournés] arriver dans des conditions terribles. Certains sont très malades et tous très faibles. En tant que mère, je suis complètement désemparée de savoir que les jeunes hommes, l'avenir de notre pays, se sont mis dans une telle situation en traversant le désert et en traversant la mer dans des conditions dangereuses », a déclaré Fati Ouédraogo.

« Nous apprécions et encourageons l'OIM à nous soutenir avec l'aide aux migrants vulnérables qui rentrent volontairement. Pour ceux qui sont tentés par un voyage irrégulier en Europe, je peux seulement vous dire qu'ils gagneront plus en travaillant ici au Burkina Faso que par ce genre de tentatives pour atteindre un El Dorado inexistant », a-t-elle conclu.

Les migrants de retour ont reçu un soutien immédiat de l'OIM et de ses partenaires, y compris un logement temporaire dans un centre de transit où ils se sont reposés et ont pris le repas. Chacuna reçu un kit contenant des articles de toilette et un soutien financier pour rentrer le lendemain auprès de leurs familles respectives. Une équipe composée de volontaires de la Croix-Rouge, de représentants de la société civile et d'un représentant du CONASUR (Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation) a offert des conseils, des soins médicaux d'urgence et une assistance psychosociale. Quatre migrants qui étaient dans une situation particulièrement vulnérable ont été transférés dans un hôpital pour un suivi médical rapproché. Tous les migrants ont été enregistrés et profilés pour avoir un aperçu plus approfondi de la dynamique derrière leur migration irrégulière.

Grâce à l'initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants en Afrique, les migrants volontairement retournés bénéficieront d'une assistance à la réintégration en fonction de leurs besoins. L'OIM et ses partenaires les aideront à s'orienter vers des activités génératrices de revenus innovantes ayant un impact socio-économique sur leur communauté d'origine.

L'OIM supervise étroitement les activités de réintégration et ouvrira très prochainement un bureau dans la région Centre-Est du pays, où rentrent la majorité des migrants.  Cette année, l'OIM a aidé 669 migrants burkinabè à rentrer de Libye.

* Les noms des migrants ont été modifiés pour protéger leur vie privée. 

Pour plus d'informations, veuillez contacter Andreas De Boer, OIM Burkina Faso, Tél. (+226) 74 93 81 28, Email: ADEBOER@iom.int