Communiqué
Global

L’absence d'accès à l'information et à la justice sont les principales difficultés des familles de migrants disparus au Zimbabwe

Harare/Berlin - Selon le quatrième d'une série de rapports du Centre mondial d'analyse des données sur la migration de l'Organisation internationale des migrations (OIM), les familles du Zimbabwe dont les êtres chers ont disparu en migrant vers d'autres pays sont confrontées à de graves difficultés dans la recherche de leurs proches. 

Le rapport, intitulé « Families of missing migrants in Zimbabwe: Their search for answers, the impacts of loss and recommendations for improved support », indique qu'un manque général de sensibilisation et de compréhension des besoins des familles de migrants disparus entraîne des réponses institutionnelles inadéquates ou inexistantes pour les soutenir dans leurs efforts de recherche.  

Ces familles doivent également faire face aux conséquences juridiques, financières et administratives dévastatrices de l'absence de leurs proches.  

« Les données qui rendent suffisamment compte des besoins des familles de migrants disparus au Zimbabwe sont rares et ne sont pas prises en compte dans la planification des politiques et des services », a déclaré Frank Laczko, Directeur du CMADM, à Berlin.  

« Par conséquent, les familles reçoivent peu de soutien dans la recherche de leurs proches, ce qui renforce l’impact psychologique et émotionnel de leur perte. »  

La série de rapports est fondée sur des conversations avec 76 familles de migrants disparus au Zimbabwe, en Éthiopie, en Espagne et au Royaume-Uni. 

Les recherches menées dans la province zimbabwéenne du Manicaland ont révélé que la plupart des familles ne savaient pas par où commencer ni qui contacter lorsqu'elles cessaient d'avoir des nouvelles de leurs proches ayant migré vers d'autres pays, principalement l'Afrique du Sud. Nombre d'entre elles ignoraient qu'elles pouvaient signaler les disparitions aux autorités ou ne savaient pas à quelle agence ou unité s'adresser pour effectuer un signalement.   

Les témoignages des familles indiquent que la disparition de leurs proches et l’absence de soutien institutionnel contribuent également à une détresse psychologique permanente car les familles vivent dans un état constant d'appréhension et de perte ambigüe du fait de ne pas savoir ce qui est arrivé à leurs proches.  

« Les années où je n’ai pas eu de nouvelles de mon frère ont été les plus douloureuses, non seulement pour moi mais aussi pour nous tous en tant que famille », a confié M. Foroma, qui est à la recherche de son frère disparu lors de son voyage en Afrique du Sud. « Quand votre frère disparaît comme ça, sans laisser de trace, il ne se passe pas un jour sans que vous y pensiez et que vous reviviez cette douleur. »  

En 2015, près de 200 pays se sont engagés à « ne laisser personne de côté » en adoptant les Objectifs de développement durable (ODD). Trois ans plus tard, en 2018, plus de 150 pays ont adopté le Pacte mondial sur les migrations et se sont engagés à « sauver des vies (...), à identifier les personnes décédées ou disparues, et à faciliter la communication avec les familles touchées. »  

Pourtant, les migrants disparus et leurs familles restent invisibles dans les données et le débat politique sur la migration sûre. Ce manque de données et l'absence d'efforts adéquats pour écouter leurs voix et répondre à leurs besoins conduisent à leur exclusion et marginalisation persistantes.  

Le rapport, produit par le CMADM et le Projet sur les migrants disparus en collaboration avec l'Institute for Security Studies de Pretoria, propose des plans aux autorités, notamment celles du Zimbabwe, afin d'apporter une réponse uniforme aux cas de migrants disparus et un soutien à leurs familles restées au pays.   

Pour l'avenir, l'OIM prévoit de travailler avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et ses homologues gouvernementaux au Zimbabwe et en Afrique du Sud afin d’élaborer et d'améliorer les mécanismes, les outils et les procédures qui aideront les familles des migrants disparus à trouver des réponses sur leurs proches disparus.   

Pour plus d'informations, veuillez contacter :   

A Berlin : Jorge Galindo, Email : jgalindo@iom.int, Tel : +49 160 179 1536  

A Harare : Fadzai Nyamande-Pangeti Email : fnyamandepan@iom.int, Tél. : +263242704285   

A Pretoria : Abibo Ngandu, Email : angandu@iom.int, Tel : +27712449291   

À Genève : Safa Msehli, Email : smsehli@iom.int, Tel : +41 79 403 5526