Communiqué
Global

La violence à l'ouest de la Côte-d'Ivoire menace les personnes vulnérables alors que des milliers de migrants restent bloqués à Abidjan

Alors que les conflits entre les forces rivales atteignent
désormais la ville de Guiglo, située à l'ouest
de la Côte-d'Ivoire et que les actes de violence et de
pillage s'intensifient, l'OIM a appris que près de 4 000
personnes ont trouvé refuge dans un ancien camp de
déplacés internes géré par l'OIM
jusqu'à sa fermeture en 2008.

Les déplacés, principalement d'origine
Burkinabé, mais également des Maliens, des
Guinéens et des Ivoiriens baoulés et sénoufos
sont présents sur le site, sans abris, ni eau, ni nourriture
ou accès aux installations sanitaires. Avec l'arrivée
de la saison des pluies, l'absence d'abris adéquats est
particulièrement préoccupante.

« Le conflit rend désormais impossible
l'accès à ce groupe de personnes et la fourniture de
l'aide dont ils ont besoin, dans un site qui n'est aujourd'hui plus
qu'un vaste espace vide disposant de peu de structures. Il est
profondément frustrant de ne pas pouvoir les atteindre et
les aider », déclare Jacques Seurt, Coordinateur des
opérations d'urgence de l'OIM en Côte-d'Ivoire.

Les forces de maintien de la paix de la mission des Nations
Unies en Côte-d'Ivoire (UNOCI) ont été
envoyées afin de protéger le camp après
l'appel urgent de l'OIM demandant la protection des
déplacés.

L'OIM avait également fait part de son inquiétude
quant au relogement urgent d'un groupe de 25 orphelins depuis un
centre de Guiglo vers Man.

L'Organisation fournissait au groupe de la nourriture et de
l'aide non alimentaire. Cependant, compte tenu de la situation
très dangereuse dans la ville et du décès,
cette semaine, de deux enfants dû à la malaria car les
affrontements et les barrages routiers avaient empêché
les médecins de parvenir jusqu'à eux, le relogement
est devenu une priorité. Aujourd'hui, si les conditions de
sécurité le permettent et avec le soutien de
l'UNICEF, les orphelins seront relogés à Man.

La tension et la violence continue de grimper à Abidjan,
la plus grande ville du pays. Même si la situation entrave
profondément les efforts visant à évaluer la
véritable ampleur du déplacement interne dans la
ville, l'OIM et le HCR estiment actuellement à plus de 19
000, le nombre de personnes déplacées dans les
églises, les écoles et d'autres bâtiments
à Abidjan, et à quelque 60 000, le nombre de
personnes logées dans des familles d'accueil.

L'escalade de la violence dans la ville a conduit à
l'exode de ses habitants vers les villes et villages alentours.

Les moyens de transport sont maintenant difficiles à
trouver. Une opération d'évacuation de migrants
mauritaniens a été ralentie par le manque de bus
disponibles.

Par conséquent, l'Organisation examine toutes les
possibilités pour évacuer les migrants
bloqués. L'OIM a déjà reçu la demande
de rapatrier non moins de 35 000 Guinéens, Maliens,
Sénégalais, Burkinabés et Mauritaniens et
d'autres demandes d'aide vont parvenir. Toutefois, des moyens de
financement sont nécessaires afin de garantir la poursuite
des opérations d'évacuation des migrants
bloqués en Côte-d'Ivoire. Quelque 1 200 Mauritaniens
sont prêts à quitter le pays immédiatement.

Dans le même temps, de plus en plus d'Ivoiriens et de
migrants fuient également vers le Ghana. Sur les quelques 2
000 réfugiés ivoiriens qui ont traversé la
frontière ghanéenne, plus de 1 400 sont
arrivés durant cette semaine.

Le personnel de l'OIM au point de passage de Takoradi explique
que le centre d'accueil et de transit pour les migrants est
fortement surpeuplé. Plus de 800 personnes y sont
actuellement accueillies malgré une capacité usuelle
de 200-300 personnes. De nombreux migrants sont donc accueillis
dans des communautés voisines.

Le nombre de migrants francophones de Côte-d'Ivoire qui
souhaitent passer par le Ghana augmente lui aussi. Le personnel de
l'OIM déclare qu'ils préfèrent se rendre au
Togo pour des raisons linguistiques. Parmi eux, un nombre croissant
de migrants guinéens en Côte-d'Ivoire souhaitent
rentrer chez eux et ont besoin d'aide pour y parvenir.

En plus d'aider les migrants à rentrer chez eux, l'OIM au
Ghana transporte tous ceux qui souhaitent passer la
frontière vers le centre d'accueil et emmène
également les réfugiés ivoiriens vers un
centre de réfugiés du HCR.

Le personnel déclare que la majorité des migrants
arrivant au Ghana n'ont pas de papiers et les ambassades sont
situées à Accra, à un jour minimum de voiture.
D'autres complications voient le jour car certains ressortissants
n'ont pas de représentation gouvernementale à Accra
qui pourrait faciliter la délivrance de documents de voyage
d'urgence.

Compte tenu de l'aggravation de la situation en
Côte-d'Ivoire chaque jour et en raison du nombre croissant de
personnes qui devraient se rendre au Ghana, l'OIM renforce sa
présence à la frontière en déployant du
personnel médical et opérationnel
supplémentaire.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Jemini Pandya

OIM Genève

Tel: +41 22 717 9486

       +41 79 217 3374

E-mail: "mailto:jpandya@iom.int">jpandya@iom.int